1000 jours bébé

Peut-on diminuer le stress parental ?

Parents Diminuer le stress qui pèse sur les parents est un enjeu majeur des 1000 premiers jours

Marie Hazet - 20 Minutes Production
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A la maison, en famille, avec les amis et collègues, dans les médias et même dans le bus : tout le monde à une idée sur la façon dont il faut s'occuper d'un enfant...
A la maison, en famille, avec les amis et collègues, dans les médias et même dans le bus : tout le monde à une idée sur la façon dont il faut s'occuper d'un enfant... — GettyImage

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et ethnologue, nous explique les causes et les impacts du stress parental et propose des clés d’action.

Notre société impose un sprint permanent 

La grossesse et l’arrivée d’un bébé est un grand bouleversement pour les parents, tant d’un point de vue émotionnel qu’organisationnel. Selon Boris Cyrulnik “Notre culture moderne n’est pas sécurisante pour les femmes enceintes et les jeunes parents. Se lever tôt, mettre l'aîné à la crèche, attraper son train, travailler, rentrer, préparer à dîner... Les mères de jeunes enfants, peut-être plus que les hommes – même si les hommes s’impliquent davantage que les générations précédentes – sont dans un sprint permanent ». Cette analyse se confirme quand on interroge les futurs parents ou parents de jeunes enfants. Certes, l’immense majorité des parents se sentent à l’aise et confiants dans leurs capacités à être parent. Mais, près de la moitié d’entre eux disent s’être sentis plus nerveux ou stressés que d’habitude durant la grossesse. Après la naissance, ils sont toujours près d’un sur deux à considérer qu’être parent est une source de tension et d'anxiété. 

La pression pour « être un bon parent »

A la maison, en famille, avec les amis et collègues, dans les médias et même dans le bus : tout le monde a une idée sur la façon dont il faut s’occuper d’un enfant... et n’hésite pas à le faire savoir ! Même quand cela part d’un bon sentiment, c’est souvent une source de stress supplémentaire pour les parents. Un tiers des parents disent ressentir cette pression pour être un « bon parent » de la part de leur famille, surtout pendant la première grossesse*. Mais la pression ne vient pas toujours de l’extérieur : la moitié des parents reconnaissent se mettre eux même une forte pression, surtout les mères.

La dépression post-partum, fléau de la parentalité 

Parfois cependant le sentiment de mal être devient plus fort. Les parents peuvent avoir des difficultés à s’occuper de leur bébé, manquer d’énergie, ne plus trouver de plaisir, changer d’appétit, avoir du mal à dormir… C’est peut-être une dépression post-partum : une maladie qui peut tout à fait se soigner avec une prise en charge adaptée. Elle touche pourtant 10 à 20% des mères et jusqu’à 8% des pères*. La précarité sociale, l’isolement d’une femme pendant la grossesse sont des facteurs majeurs de risque. Aujourd’hui le nombre de dépression périnatale est en augmentation. On voit même dans notre pays des suicides de mères de très jeunes enfants. C’est, pour l’ethnologue, « un marqueur inquiétant de désorganisation sociale, alors que dans certaines cultures on ne laisse jamais une femme enceinte ou une mère de jeune enfant seule ».

Prendre soin des parents c’est aussi protéger l’enfant 

Il est donc indispensable de prendre en charge les parents en souffrance, et ce d’autant plus que leurs difficultés peuvent aussi retentir sur les enfants. Certaines situations difficiles rendent les parents moins disponibles et affectent ainsi la qualité de la relation avec l’enfant. Or l’enfant, surtout dans ses premiers mois de vie, a un besoin fondamental de pouvoir compter sur un adulte attentif qui répondra de façon adaptée à ses besoins. L’épuisement parental multiplierait même par dix le risque de négligence voire de maltraitance. En accompagnant les parents, et en prenant soin des enfants au plus tôt, on pourra compenser l’impact potentiel sur sa vie future.

Alors quelles solutions ?

Toutes les formes de soutien aident les parents à traverser cette période de bouleversements. Chacun peut donc y contribuer à sa manière. Ce soutien peut bien sûr se mettre en place au sein du couple. Le congé paternité est alors un moment privilégié pour permettre aux parents de se souder. L’écoute, les coups de main, les partages d’expérience de l’entourage et des autres parents sont aussi une source précieuse de soutien. Des dispositifs permettent d’ailleurs aux parents de se rencontrer, d’échanger ou de prendre du recul : groupes de parents ou lieux d’accueil parents-enfants par exemple. Le soutien peut aussi se trouver auprès des professionnels de santé et de la petite enfance. Les lieux comme les PMI (centres de protection maternelle et infantile) sont une ressource essentielle pour les parents. Repérer les premiers signes d’un épuisement parental et apporter un accompagnement adapté font partie du travail de ces professionnels.

Pour retrouver des informations et des conseils sur les 1000 premiers jours, rendez-vous sur le site ou téléchargez l’application 1000 premiers jours.

*Données issues d’une étude réalisée par BVA pour Santé publique France en mars 2020

Ce contenu a été réalisé par 20 Minutes Production, l'agence de contenu de 20 Minutes pour Santé Publique France