Modérateur Facebook, un enfer? Une ancienne employée raconte

TEMOIGNAGE L’américaine Sarah Katz a travaillé huit mois en 2016 comme modératrice pour le compte de Facebook. Son job ? Verifier la conformité de près de 8.000 posts par jour. Parmi lesquels, des messages plus qu’horribles…

F.P.
Le logo Facebook à  New York's Times Square en mars 2018.
Le logo Facebook à New York's Times Square en mars 2018. — Richard Drew/AP/SIPA

Pas facile le boulot de modérateur Facebook. C’est l’horreur même parfois à en croire le témoignage livré par Sarah Katz au Business Insider, ce lundi. L’Américaine de 27 ans a travaillé comme modératrice pour Vertisystem, entreprise sous-traitante de Facebook, et y analysait les contenus signalés par des utilisateurs. Elle se chargeait ensuite de déterminer si ces posts contrevenaient ou non au règlement du réseau social.

« Un job monotone au bout d’un certain temps »

Son quotidien ? Le passage en revue de 8.000 posts défilant sur son écran à un rythme d’un message toutes les dix secondes. La pression. « Facebook a des milliards d’utilisateurs, parmi lesquels de nombreux ne savent pas comment utiliser la plateforme, raconte Sarah Katz au Business Insider. Du coup, il y a beaucoup d’images de pornographie, de zoophilie, de violence… » 

Et l’Américaine de se souvenir des images pédo-pornographiques surgissant régulièrement parmi les posts à traiter. « L’image pouvait être supprimée puis revenir sur un compte différent, décrit Sarah Katz. Un jour venant du Pakistan, un autre jour venant des EtatsUnis. » « C’est un job monotone après un certain temps, explique encore Sarah Katz. Et vous finissez par être désensibilisé à ce type d’images parce que vous en voyez trop. »

Comme les autres modérateurs Facebook, la jeune femme avait signé un document stipulant qu’elle verrait des images potentiellement dérangeantes et qu’elle devait rapidement le notifier à l’entreprise si elle ne le supportait pas et souhaitait arrêter.

Des milliers de modérateurs comme Sarah Katz

Facebook employait 4.500 modérateurs comme Sarah Katz l’an dernier, rappelle Business Insider. Et en mai 2017, après une série de  meurtres diffusés en direct sur le réseau social, le géant américain avait fait part de sa volonté d’engager 3.000 autres modérateurs pour l’aider à repérer les contenus prohibés sur sa plateforme.

La bataille s'intensifie cependant à mesure que les posts sur Facebook se font plus nombreux, indique le site Mashable. Dans un rapport publié en mai, Facebook a expliqué avoir en trois mois « agi » sur 3,4 millions de posts, soit 1,2 million de plus qu’entre octobre et fin décembre dernier.