Les gamers en colère après le rachat d'Oculus par Facebook
JEUX VIDEO Ils craignent de voir le réseau social et la publicité débarquer dans leur réalité virtuelle...
La réalité est virtuelle mais le clash, lui, est bien réel. L’annonce du rachat de la start-up derrière le périphérique de jeu Oculus Rift par Facebook pour deux milliards de dollars, mardi, a été mal accueillie par les supporters Kickstarter de la première heure. «Vendre à Facebook est une honte. Je me sens trahi», écrit Sergey. «C’est trop tard pour me faire rembourser?», demande Drew. «Un Farmville en réalité virtuelle, ce n’était pas vraiment mon rêve en investissant», soupire OpenSauss.
Certains ont exprimé leur colère sur Vine et avec des GIF.
Ce qui passe mal, c'est le sentiment d'avoir soutenu le projet quand personne n'y croyait et de ne rien toucher sur la vente. Car le «financement participatif» de Kickstarter porte au final mal son nom: il s'agit plutôt de précommandes. Ceux qui ont gagné gros sont les investisseurs classiques de la Silicon Valley, qui ont injecté un peu moins de 100 millions de dollars en 2013, après la campagne Kickstarter. Spark Capital et Matrix Partners récupèrent, eux, 20 fois leur mise.
Le portage de «Minecraft» annulé
Du haut de ses 21 ans, Palmer Lucky, le fondateur d’Oculus, a tenté d’éteindre l’incendie sur Reddit. «Je ne vais pas changer», promet-il. Il assure que son équipe fonctionnera en autonomie et qu’un compte Facebook ne sera jamais obligatoire pour utiliser le Rift. «Désormais, on peut embaucher les meilleurs talents, baisser le prix de la version commerciale et proposer l’expérience de réalité virtuelle la plus immersive jamais créée», se réjouit-il.
Beaucoup ne sont pas convaincus. Le créateur de jeu indie Markus Persson a annoncé sur Twitter qu’il avait décidé d’annuler le portage de «Minecraft» pour l’Oculus Rift car Facebook le «met mal à l’aise.» «Je ne travaillerai pas avec Facebook. Leurs buts sont obscurs et changeants et il n’y a rien dans leur histoire qui me donne confiance.»
Le jeu vidéo, une «priorité», jure Zuckerberg
Mark Zuckerberg a beau jurer que «le jeu vidéo restera la priorité» d’Oculus, il a également brossé les contours d’un futur où la réalité virtuelle constituera «une nouvelle plateforme de communication». Selon lui, l’avenir des réseaux sociaux sera de «partager des expériences». «Je ne veux pas travailler sur du social mais sur des jeux», réplique Persson, notant que des concurrents, comme Sony, travaillent également sur un prototype de casque.
L’analyste de Gartner, Brian Blau, estime que ce rachat est une bonne affaire pour Oculus. Pour Facebook, en revanche, c’est moins clair. «Proposer des expériences immersives est incroyablement compliqué. On entend les mêmes promesses depuis des dizaines d’années et elles n’ont jamais accouché d’un produit grand public», prévient-il.
Le clash est-il justifié, selon vous? Dites-le-nous dans les commentaires ci-dessous.