esprit d’équipeEst-ce que le team building a encore un sens ?

      Est-ce que le team building sert encore à quelque chose ?

      esprit d’équipeDepuis les années 1980, cette pratique américaine s’est démocratisée dans nos contrées. Mais pour quels résultats ?
      Youssef Zein

      Youssef Zein

      L'essentiel

      • Le concept de team building vise à renforcer la cohésion des employés autour d’activités n’ayant pas de liens avec les tâches du quotidien.
      • Une étude, sortie en 2023, remet en question son efficacité.
      • D’après cette étude, les dispositifs à privilégier devraient venir « spontanément des collaborateurs et pas d’une décision de dirigeant. »

      En cette période de rentrée, les employeurs peuvent avoir envie de recréer un esprit d’équipe et d’unir les troupes autour d’un bon team building. Apparu dans les années 1980 aux Etats-Unis, ce concept vise à réunir les collaborateurs autour d’activités décalées pour renforcer la cohésion globale des troupes. Si la pratique collective d’une activité sportive est l’une des pistes privilégiées, ces team buildings peuvent aussi prendre la forme d’escape games ou encore de cours de dessin.

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      Mais cette approche ne manque pas de critiques. « Pour n'importe quelle entreprise, c’est important de se réunir et de faire le point autour d’un team building », défend Clément Valette d’ATID Consulting, cabinet de conseil en qualité de vie au travail. « ça permet de redéfinir les directions à suivre, d’échanger, de faire des connexions et de libérer la parole dans l’entreprise », poursuit-il. Une vision qui ne fait pas l’unanimité.

      « Le fun ne s’impose pas »

      En 2023, une étude rédigée par deux professeurs, Xavier Philippe et Thomas Simon, est venue remettre en question la pratique. Intitulé « Les errances du team building : Quand les jeunes diplômés dénoncent les absurdités des séminaires de cohésion », le document est critique du phénomène : « Il n’y a pas de preuves quant à son efficacité. On a interrogé de jeunes diplômés, a priori plus enclins à apprécier ces pratiques. La majeure partie d’entre eux a tendance à trouver les opérations team buildings ridicules », explique Thomas Simon, co-auteur de l’étude et enseignant à MBS (Montpellier Business School).

      Au contraire, être forcé à faire des olympiades sacs de patate ou des combats de sumos gonflable a plus tendance à irriter qu’autre chose : « Le fun ne s’impose pas. De nombreux interrogés nous ont avoué ne pas avoir envie de ''jouer les guignols avec leurs collègues'' », ajoute le coauteur du document.

      Les pistes « bottom-up »

      Aux yeux du chercheur, les voies cohésives à privilégier sont celles dites « bottom-up », à savoir celles qui viennent « spontanément des collaborateurs et pas d’une décision de dirigeant ». Sinon, quitte à jouer dans le team building, autant sortir la carte du grandiose. D’après lui, c’est là où des résultats se font effectivement remarquer : « ça peut faire sens d’appeler des personnalités hors du commun, tels qu’un champion olympique ou un pilote de la patrouille de France Autrement, ce sont des dispositifs qui coûtent juste beaucoup d’argent. » Hélas, toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre de convoquer Léon Marchand pour renforcer la cohésion d’équipe. Alors si le projet team building de la rentrée vous sort déjà par les yeux, n’hésitez pas à faire émerger des projets avec vos collègues, histoire de prouver que vous n’avez pas besoin de partir en colo pour montrer que vous en avez encore sous le capot.

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