Foot féminin: Les filles du PSG sans stade fixe, «ça fait un peu tache pour un club de cette dimension»
PARENT PAUVRE La section féminine du club parisien ne sait toujours pas où elle va jouer ses matchs à domicile cette saison…
, bienvenue dans « les filles d’à côté cherchent un stade ». On n’a plus l’âge de nos séries préférées d’ado prépubères, mais l’actualité parisienne nous inspire certaines envies de remake. Précision d’importance : il y en a un qui fait moins rire que l’autre, et l’on parle ici du sort réservé à la section féminine du PSG, On vous plante le décor vite fait.
Autrefois exilées à Charléty, un stade à l’ambiance aussi chaleureuse qu’un après-midi chasse au sanglier avec Donald Trump et Kim Jong-un, les filles de Patrice Lair avaient enfin obtenu l’an passé de jouer leurs rencontres de championnat au stade Georges Lefèvre, le terrain d’honneur du Camp des Loges. Une faveur qui n’aura pas duré longtemps. , et tant pis pour ces demoiselles.
« La situation n’est pas facile pour elles »
Pour ce week-end, ça passe encore. La réserve des pros et les moins de 19 ans sont en déplacement, on a réussi à trouver un créneau pour les filles, dimanche à 15 heures contre Lille. Cela n’empêche pas le sujet de crisper en interne. Luis Fernandez, , un temps accusé d’ourdir la manœuvre, s’insurge : « Ce n’est pas moi qui me suis occupé de ce dossier, je ne suis pas décideur sur ce genre de questions ! Je suis super heureux d’apprendre qu’elles vont recevoir Lille au Camp des Loges, je serais très heureux si elles restaient là. La situation n’est pas facile pour elles ». C’est peu de le dire. ont du mal à dissimuler leur agacement, même si personne n’ose sortir du rang pour l’instant, du moins officiellement. La direction a choisi de verrouiller la parole médiatique jusqu’à dimanche.
Il faut dire que le malaise remonte à plus loin. Le PSG féminin a déjà servi de cadeau compensatoire lors des négociations . Or pour faire passer la pilule du départ à Poissy, en 2020, Nasser Al-Khelaïfi a topé avec la mairie de Saint-Germain l’installation permanente de la section féminine au Camp des Loges, quand le judo et le handball . De quoi engendrer quelques frustrations chez les intéressées ?
« Il n’a pas un temps fou à consacrer aux filles »
« Les dirigeants du club ont toujours montré un véritable intérêt pour développer la section féminine, , raconte un ancien salarié du club. Mais cette histoire de stade, ça fait plusieurs années que c’est un problème, Charléty, elles ne veulent pas y aller, c’est loin, la piste d’athlétisme plombe l’ambiance, même les télés détestent. Le Camp des Loges, il y a de belles installations, elles ont leurs habitudes, c’était une bonne solution ».
Pas assez bonne pour Antero Henrique, dont on attend toujours qu’il dégote un directeur sportif entièrement dévolu à l’équipe féminine. Le nouvel homme fort du club n’est pas insensible au sujet, raconte cependant un bon connaisseur du dossier. « Il a compris qu’il devait s’en occuper, et il va s’en occuper, ». Ça commence gentiment à urger, tout de même. Patrice Lair ne passe pas pour un homme très patient, et on le dit proche de l’explosion.
Une affaire bientôt réglée ?
Contacté par nos soins, le coach parisien s’est montré plus fataliste que colérique : « J’attends qu’Antero prenne une décision. Ma position est claire,. Il vaut mieux jouer dans un petit stade plein qui nous convient bien plutôt qu’à Charléty ou ailleurs ». Pour l’heure, le PSG affirme « qu’aucune option n’est écartée ». La piste Jean Bouin, que le Stade Français a partagé avec le Red Star la saison dernière, est une solution privilégiée, et elle aurait l’avantage de contenter à peu près tout le monde. Mais il faudra négocier une contrepartie financière avec la mairie de Paris.
Je suis un employé du club, et j’irai jouer où on me dit d’aller, conclut Patrice Lair. Mais c’est dommage pour l’image du PSG »
Raison pour laquelle, peut-être, le PSG a discrètement sollicité la mairie de Poissy , jugé assez affriolant par le Variété club de France pour y affronter les champions du monde début octobre. « On est à disposition du PSG, confirme le maire Karl Olive. On serait heureux qu’elles viennent, mais si ce n’est pas pour cette fois, ce sera pour plus tard. Il est convenu que le stade prévu dans le nouveau centre d’entraînement accueille les matchs du gala du PSG féminin à terme ».
Si l’affaire sera bientôt réglée, donc, elle risque de laisser des traces, au cours d’une saison où les joueuses ne pourront même pas profiter une ou deux fois du Parc de Princes, puisqu’elles ne sont pas qualifiées pour la Ligue des champions.
« Ça fait un peu tâche pour un club de cette dimension », concède un acteur influent du football féminin. « On parle d’une équipe qui était finaliste de la Ligue des champions, où le PSG fait beaucoup d’investissement et à qui on demande des résultats, complète Sébastien Joseph, l’entraîneur de Soyaux, . Quand on est venus, on avait dû changer d'hôtel au dernier moment pour ne pas nous taper une heure de transport jusqu'au stade. Disons que ça fait manque de considération, y compris pour l'adversaire». « Je suis un employé du club, et j’irai jouer où on me dit d’aller, conclut Patrice Lair. Mais c’est dommage pour l’image du PSG ».