Italie: Le semi-marathon de Trieste n'invite pas d'Africains, une enquête est ouverte

ATHLETISME Les organisateurs du semi-marathon de Trieste auraient décidé de n'inviter que des Européens au nom du refus de «l'exploitation» des athlètes africains

20 Minutes avec AFP
Un coureur lors d'un marathon. (Photo illustration)
Un coureur lors d'un marathon. (Photo illustration) — Superstock / SIPA

« La Fédération italienne d’athlétisme annonce que ses instances ont immédiatement ouvert une enquête visant à examiner les faits et les éventuelles violations de ses normes et règlements commises par des clubs affiliés ou des licenciés. » La Fédération italienne d’athlétisme a ouvert samedi d’une enquête autour du semi-marathon de Trieste (nord de l’Italie).

Cette décision intervient alors que plusieurs médias italiens ont relayé samedi matin la décision étonnante des organisateurs de ce semi-marathon qui doit se tenir le 5 mai. « Cette année, nous avons décidé de prendre uniquement des athlètes européens pour marquer le coup afin que soient prises des mesures permettant de réglementer ce qui est actuellement un commerce d’athlètes africains de grande valeur, qui sont purement et simplement exploités, ce que nous ne pouvons plus accepter », a déclaré Fabio Carini, l’organisateur de l’épreuve, cité dans le quotidien La Repubblica.

Interrogé par la télévision Rai, Fabio Carini a parlé d’athlètes « sous-payés et traités de façon indécente par rapport à leur valeur sportive ». Le secrétaire d’Etat Giancarlo Giorgetti (Ligue, extrême-droite), chargé des sports au sein du gouvernement, a également annoncé qu’il comptait « ouvrir une enquête ». « J’écouterai toutes les parties concernées afin de clarifier les choses », a-t-il assuré.

Une « épuration par le sport »

Le vice-Premier ministre Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, antisystème) a de son côté estimé que même s’il était « juste de combattre l’exploitation des coureurs africains », « ça n’est pas comme ça qu’il faut le faire ». « Ça n’est pas en les excluant d’une course qu’on va combattre ce problème. Au contraire, c’est comme ça qu’on aggrave les problèmes et cette histoire telle qu’elle ressort actuellement frise la folie », a encore déclaré Luigi Di Maio.

Plus tôt dans la journée, la députée européenne Isabella De Monte (Parti démocrate, centre-gauche), candidate à sa réélection dans la circonscription nord-est de l’Italie, avait déjà dénoncé une « épuration par le sport » et avait parlé d’une décision « grave et indigne » « Qu’on ne se serve pas de l’exploitation des athlètes comme feuille de vigne. Pour ce genre de questions, il y a des lieux et des organismes auxquels s’adresser », a-t-elle ajouté, citée par La Repubblica.