Le parquet sud-africain juge la peine de Pistorius «scandaleusement clémente», mais ça ne changera rien

JUSTICE Pistorius n'a «jamais réussi à fournir une explication acceptable» pour son crime estime le procureur...

A.Mag. avec AFP
Oscar Pistorius attend le verdict à la Haute Cour à Pretoria le 16 octobre 2014
Oscar Pistorius attend le verdict à la Haute Cour à Pretoria le 16 octobre 2014 — SIPHIWE SIBEKO POOL

La justice sud-africaine a rejeté vendredi la demande du parquet qui souhaitait que l’affaire Pistorius soit renvoyée devant la Cour Suprême d’appel. L’objectif était d’imposer une nouvelle sentence à l’athlète, condamné à six ans de réclusion pour le meurtre de sa petite amie de quatre balles la nuit de la Saint-Valentin 2013.

« La demande d’appel est rejetée. Je ne suis pas persuadée que cet appel ait une chance raisonnable de succès et qu’un autre tribunal puisse arriver à des conclusions différentes », a indiqué dans son jugement la juge Thokozile Masipa, au tribunal de Johannesburg.

Condamné à cinq ans de prison en première instance

Le ministère public sud-africain demandait l’autorisation de faire appel auprès de la Cour suprême d’appel pour qu’elle aggrave la sentence de Pistorius. En première instance, le coureur avait écopé de cinq ans de prison pour l'« homicide involontaire » de sa petite amie. Un verdict déjà requalifié l’an dernier en « meurtre » par la Cour suprême.

Mais cet ultime rebondissement ne signe pas automatiquement la fin de ce feuilleton judiciaire puisque le parquet dispose encore d’un ultime recours. « Le parquet a toujours l’option de saisir directement la Cour suprême d’appel pour obtenir une peine plus lourde », explique Stephan Terblanche, professeur de droit à l’université d’Afrique du Sud.

Aucun remords de l’ancien athlète

Vendredi, le procureur Gerrie Nel avait tenté de convaincre la juge Masipa que la peine de six ans de prison qu’elle avait infligée à Oscar Pistorius était « scandaleusement clémente ». Il avait notamment ressorti l’un de ses arguments phares selon lequel Pistorius n’avait pas montré de remords et n’avait « jamais réussi à fournir une explication acceptable » pour son crime.

Oscar Pistorius à Prétoria, le 6 juillet 2016
Oscar Pistorius à Prétoria, le 6 juillet 2016 - MARCO LONGARI POOL

De son côté, l’avocat de la défense Barry Roux avait critiqué la stratégie du parquet, estimant qu’il souhaitait seulement « punir, punir et punir » son client. « Trop c’est trop. Cette affaire a été épuisée jusqu’au bout », a dénoncé M. Roux, dont les arguments ont donc été entendus par la juge.

Libération en 2019 au mieux

Le destin de Pistorius a basculéla nuit du 13 au 14 février 2013 lorsque le sextuple champion paralympique a abattu de quatre balles, chez lui à Pretoria, sa petite amie, le mannequin Reeva Steenkamp, qui était enfermée dans les toilettes. Il a toujours plaidé la méprise répétant qu’il était convaincu qu’un cambrioleur s’était introduit dans sa maison.

Selon la loi sud-africaine, Oscar Pistorius ne peut faire de demande de libération conditionnelle avant d’avoir purgé la moitié de sa peine, en 2019 donc. Il aura alors 33 ans.