La parole à la défense
MONDIAL2010 L'édition 2010 est l'une des moins prolifiques de l'histoire...
De notre envoyé spécial à Johannesburg,
La grand-messe du foot se termine, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on y a assez peu multiplié les pains. L’édition 2010 s’avère en effet être l’une des moins prolifiques de l’histoire. Avant la finale et le match pour la 3e place, le mondial sud-africain culmine à une moyenne désastreuse de 2,24 buts par match. Soit le 2e total le plus faible de toutes les Coupes du monde, derrière le mondial italien de 1990 de sinistre mémoire. Un chiffre qui ferait passer la L1 (2,4 buts/match) pour un feu d’artifice permanent. Notons tout de même que marquer ne veut pas dire que le niveau est faible, plutôt que le spectacle y est pauvre.
Les fausses excuses
Sur les bancs des accusés figure en bonne place le diabolique Jabulani. Le ballon de plage de la compétition, «pourri» pour Casillas, n’aide pas non plus les attaquants. «Il a des trajectoires bizarres», soutenait l’attaquant brésilien Luis Fabiano. De fait, du Cap à Johannesburg, tous les matchs ont été l’occasion d’un festival de frappes non-cadrées. Mais quand on a pu tester ce ballon pendant des mois, pour certains, ça ressemble plus à un alibi qu’à une vraie raison. On a en même entendu d’autres s’en prendre à l’altitude, aux terrains secs ou aux températures basses.
Bétonner pour aller loin
Mais pour expliquer la disette offensive qui a régné pendant un mois demi sur le Mondial, il y a des raisons beaucoup moins fallacieuses. D’abord, dans le sillage de l’Inter Milan, la plupart des équipes ont compris que pour survivre, il fallait bétonner. Le Honduras et la Corée du Nord en sont les exemples les plus frappants, eux qui ne sont venus que pour défendre. Au final, mis à part la boucherie portugaise contre le Chollima (7-0), les scores fleuves ont été relativement peu nombreux. D’ailleurs, les équipes surprises (Uruguay, Paraguay et Ghana) ont toutes misé sur un alliage solide en défense. C’était le bon plan pour aller loin en Afrique du Sud.
Moins de talent
En fin de compte, c’est surtout le manque de talent général qui ressort. Le Brésil s’en est sciemment privé en laissant Pato, Adriano ou Ronaldinho à la maison. Chez le voisin argentin, malgré des matchs de bonne tenue, Lionel Messi n’a pas scoré une seule fois. On aurait pu compter sur les Pays-Bas et l’Espagne pour gonfler les chiffres. Mais les deux plus beaux contingents offensifs de la compétition ont dû se rendre à l’évidence. C’est en calmant leurs ardeurs en attaque qu’ils sont parvenus jusqu’en finale. Et voilà comment après un mois de compétition, c’est l’Allemagne qui se retrouve en tête des charts.