La Roja face à la malédiction

MONDIAL2010 Jamais l'Espagne n'est parvenue en 1/2 finale depuis l'instauration de la phase de groupe...

Antoine Maes
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Llorente félicite David Villa après son but contre le Portugal, le 29 juin 2010
Llorente félicite David Villa après son but contre le Portugal, le 29 juin 2010 — M.Del Pozo/REUTERS

De notre envoyé  spécial à Johannesburg,

«On peut entrer dans l’histoire avec cette équipe». Cesc Fabregas n’est  pas en train de faire le malin. Il sait très bien qu’une victoire contre  le Paraguay mettrait un grand coup de pied dans une malédiction qui  colle aux crampons ibères. Jamais dans la configuration actuelle de la  Coupe du monde la Roja n’est allé montrer son museau jusqu’au dernier  carré. Alors forcément, quand l’adversaire s’appelle le Paraguay, il  faut que toute la Roja freine des quatre fers pour tempérer l’optimisme  ambiant. «On ne peut pas penser être en demi-finale sans avoir éliminé  le Paraguay. Notre objectif et obsession maximale aujourd’hui, c’est le  Paraguay», croit bon de préciser Vicente Del Bosque.

«Chacun utilisera ses armes»

Car les Espagnols ne s’attendent pas à une partie de plaisir. La  conjonction d’une équipe défensive et d’une Selecion ultra favorite a  déjà joué des tours aux coéquipiers de David Villa. C’était lors du  premier match, et cela s’était soldé par une défaite contre la Suisse  (1-0). Le genre de mésaventure que personne ne veut revivre si près du  but. «Nous avons vus des vidéos de cette équipe. Ils sont forts en  défense, et jouent avec agressivité, et en plus ils pressent très bien.  Quant aux attaquants, ils peuvent toujours te mettre un but. Chacun  utiliseras ses armes pour vaincre», prévient le défenseur Gérard Piqué.  Celles de l’Espagne, contre vents et marées, n’ont pas changé. Pour la  3e fois consécutive, Vicente Del Bosque devrait utiliser le même onze de  départ. Même le très critiqué Fernando Torres devrait conserver sa  place à la pointe de l’attaque.

L’Espagne ne tombe pas dans le panneau

Au Paraguay, on tente pourtant tout pour faire dérailler le sang froid  adverse. Une campagne de presse a été lancé au pays, avec des titres  comme «A nous les poulets racistes» ou «Nous avons faim depuis 1492».  Rien que ça. Dans le même temps, Gerardo Martino, le sélectionneur,  passe son temps à tricoter des couronnes de laurier à son adversaire du  type «quand ils ont décidé d’avoir la balle, c’est impossible de la  récupérer». Et Del Bosque n’est tombé dans aucun des deux panneaux. «On  se méfie encore plus des équipes avec ton victimisant», assure le  sélectionneur.