Stand up paddle : Un départ en mode « Koh-Lanta » et 20 km en mer… C’est quoi cette course « hors norme » en Vendée ?

HORS-TERRAIN Une compétition longue distance de stand up paddle, le Vendée Gliss Event, aura lieu samedi à Saint-Jean-de-Monts (Vendée). Une course au format bien particulier, qui attire de nombreux champions de la discipline

Pierre-Alexandre Aubry
Le départ de la course a lieu en pleine mer, à 20 kilomètres de la plage.
Le départ de la course a lieu en pleine mer, à 20 kilomètres de la plage. — L.Nevarez
  • Chaque semaine, dans sa rubrique « Hors-terrain », 20 Minutes explore de nouveaux espaces d’expression du sport, inattendus, insolites, astucieux ou en plein essor.
  • On s’intéresse aujourd’hui au Vendée Gliss Event, qui se déroule en Vendée depuis 2017.
  • La course longue distance de stand up paddle démarre en pleine mer samedi, entre l’île d’Yeu et Saint-Jean-de Monts.

« C’est vraiment une course hors norme ! Il y a un côté expédition, aventure. » Amandine Chazot a hâte d’y être. L’athlète bretonne participera samedi à la course longue distance de stand up paddle, que propose le Vendée Gliss Event à Saint-Jean-de-Monts (Vendée). Une compétition toute particulière, avec un principe unique en Europe, et très rare dans le monde. Les participants partiront en effet depuis la mer, à 12 miles nautiques de la côte, soit environ 22 kilomètres.

Titouan Puyo est double champion du monde de stand up paddle.
Titouan Puyo est double champion du monde de stand up paddle. - L.Nevarez

Née en 2017, cette course emmène les concurrents au large pour un départ entre l’île d’Yeu et la côte vendéenne. « On a loué un navire de marchandise sur lequel on met les paddles de tous les concurrents. Les paddleurs se jettent à l’eau depuis un semi-rigide et grimpent sur leur planche », explique Philippe Le Duault, directeur du Vendée Gliss Event. Un départ à la sauce Koh-Lanta pour une course atypique. Les images sont au rendez-vous, et les sensations également, pour la cinquantaine de participants.

« Le "downwind", c’est l’essence du stand up paddle »

Les meilleurs paddleurs mondiaux seront présents pour l’occasion : Français, Australiens, Américains… Parmi eux, Titouan Puyo, Kanak double champion du monde. Il y participe depuis la première édition. Un plaisir pour lui à chaque fois. « J’aime bien le format d’un aller simple. Lorsqu’on saute du bateau avant le départ, c’est impressionnant. Les étrangers ont un peu halluciné les premières fois », se souvient le paddleur de 31 ans. La particularité de cette course réside ensuite dans son parcours en downwind, un vent dans le dos qui permet de surfer la houle. « Ce qui m’a souvent aidé, c’est de réussir à trouver un bon repère sur la côte. C’est technique car il y a un équilibre à conserver. »

En début de course, les concurrents partent en même temps.
En début de course, les concurrents partent en même temps. - L. Nevarez

Un type de course particulièrement apprécié des paddleurs. « Le downwind, c’est l’essence du stand up paddle. L’effort est très intense et, en même temps, c’est hyper-technique, ajoute Amandine Chazot. Il faut être capable de lire les creux des vagues pour les connecter, et entretenir une glisse continue. » Sans compter la houle, qui peut « compliquer le plan d’eau ». La compétitrice du Finistère est fan de cette longue distance proposée par le Vendée Gliss Event. Elle se souvient d’une édition où les conditions étaient parfaitement réunies : « On avait glissé du début à la fin. C’est un de mes meilleurs souvenirs de paddle. C’est comme si on faisait du surf sur une vague pendant deux heures. »

Près de deux heures pour rejoindre la côte

Les paddleurs viennent chercher cette sensation de glisse et de vitesse. « Il n’y a pas beaucoup de courses comme ça dans le monde, se félicite son directeur. Le voyage en semi-rigide et le départ font aussi partie de la course ». Une course où les qualités physiques doivent s’accompagner d’une technique hors pair. L’étude de la météo en fait partie. « Tout le monde est déjà en train de scruter les conditions », s’amuse Amandine Chazot, qui a terminé à la 2e place lors de l’édition 2021, derrière Fiona Wylde, numéro un mondiale.

Le sens du vent aura un impact sur la course. Le choix de la planche, sa largeur, ou encore la répartition de son volume sont autant d’éléments à prendre en compte avant le départ. « Il va falloir des jambes. C’est assez cardio car on accélère beaucoup. C’est un peu les montagnes russes », décrit Titouan Puyo, spécialiste de la discipline, qui glisse à 13 km/h de moyenne dans de bonnes conditions. Les meilleurs paddleurs rejoindront la plage en près de deux heures. Une course qui est loin d’être un long fleuve tranquille, vous l’aurez compris.