Ligue 2 : Le TFC peut-il vraiment remonter en Ligue 1 avec une défense aussi poreuse ?

FOOTBALL Si le TFC, en déplacement mardi à Nancy, s’est replacé dans la course à la montée en Ligue 1 après un départ très difficile, sa fragilité défensive pose problème

Nicolas Stival
Cette saison en Ligue 2, le TFC crée le danger partout, chez l'adversaire comme dans sa défense.
Cette saison en Ligue 2, le TFC crée le danger partout, chez l'adversaire comme dans sa défense. — Fred Scheiber / SIPA
  • Deuxième attaque de Ligue 2, le TFC n’affiche que la douzième défense, avec plus d’un but encaissé par match.
  • Cette fragilité pourrait compromettre l’objectif de remontée immédiate dans l’élite.

Avant de se déplacer mardi à Nancy, chez des Lorrains mal en point, le TFC ne compte que deux longueurs de retard sur le podium de Ligue 2. Le plus gros budget de L2 affiche la deuxième attaque (19 buts inscrits) derrière Auxerre (22) et peut légitimement espérer atteindre son objectif : la remontée immédiate en L1. Mais il y a un « mais ». Un gros « mais » même : l’équipe de Patrice Garande présente une arrière-garde qui donne parfois plus de frissons à ses supporteurs qu’une nuit à la belle étoile au sommet du Vignemale.

Avec 15 pions encaissés en 12 journées par le gardien Maxime Dupé, pourtant globalement irréprochable, la défense violette n’est que la douzième plus étanche de la division. « Dans le même match, on peut montrer beaucoup d’assurance et ensuite beaucoup de fébrilité », regrettait Garande après le succès aux forceps sur Niort, samedi (2-1).


Face aux Chamois, le TFC a « seulement » craqué une fois. Mais sa défense a très souvent été mise hors de position, sur les côtés (Kelvin Amian et Steven Moreira) comme dans l’axe, avec la paire constituée du capitaine international norvégien Ruben Gabrielsen et de l’espoir Bafodé Diakité. Une charnière souvent défaillante dans le placement et, parfois, dans la relance.

Cinq « clean sheets » et deux naufrages

La faute à un dispositif tactique changé pour cause de blessure du piston gauche Deiver Machado, avec quatre défenseurs au lieu du trio habituel ? Pas seulement. C’est certes derrière un 3-5-2 que Dupé a déjà signé cinq « feuilles propres », comme dirait l’Académie française.

Mais c’est aussi dans ce schéma que Toulouse a explosé à deux reprises : à Grenoble (5-3) puis contre Valenciennes (4-5). A chaque fois, l’équipe de Garande avait pris trois buts sur coups de pied arrêtés. Le jeune attaquant Janis Antiste avait parlé de « faute professionnelle » après la déculottée iséroise, où le GF38 avait marqué trois fois sur corner…

« Une question de mental » pour Garande

Après le succès sur Niort, le technicien toulousain faisait aussi la moue : « Ce qui m’a gêné, c’est qu’on ait été mis en difficulté sur de longs ballons, des renversements de jeu. Nous étions en retard à la tombée. Mais c’est une question de mental. Quand on mène et que Niort a envoyé de longs ballons, on a gagné tous les duels. »

17e de L2 avec seulement dix buts marqués, Nancy n’a rien d’un monstre offensif. Cependant, la défense toulousaine y passera un test, avec un probable retour à trois éléments. Sans Kelvin Amian, suspendu, mais sûrement avec Anthony Rouault (19 ans), révélation de ce début de saison laissée sur le banc samedi.

Depuis l’adoption voici trois ans de la formule actuelle d’accession à la L1 (montée directe pour les deux premiers et play-offs du troisième au cinquième), tous les promus figuraient dans le Top 5 du classement des défenses de L2. Une statistique qui n’a sans doute pas échappé à Damien Comolli, président toulousain féru de data.