«Football Leaks»: Les avocats de Rui Pinto, le lanceur d'alerte, dénoncent un «harcèlement judiciaire»

FOOTBALL Le Portugais est accusé de tentative d'extorsion et a été placé en détention provisoire depuis mars

A.H. avec AFP
— 
Le hackeur portugais Rui Pinto.
Le hackeur portugais Rui Pinto. — FERENC ISZA / AFP

Les avocats de Rui Pinto, pirate informatique à l’origine des révélations des « Football Leaks », ont accusé, ce mercredi, les autorités portugaises d’organiser un « harcèlement judiciaire » contre leur client, accusé de tentative d’extorsion et placé en détention provisoire depuis mars. « La détention est disproportionnée au regard de faits qui ne feront probablement pas l’objet d’une classification pénale », ont expliqué, dans un communiqué, ses avocats William Bourdon et Francisco Teixeira Da Mota..

Les autorités portugaises soupçonnent Rui Pinto, 30 ans, d’avoir accédé aux systèmes informatiques du club du Sporting Portugal et du fonds d’investissement Doyen Sports, puis d’avoir publié plusieurs documents confidentiels sur un site Internet créé fin 2015. Le hacker a ensuite réclamé à un responsable de Doyen Sports le paiement d’une somme de 500.000 à un million d’euros pour cesser de révéler ces documents compromettants, mais a fini par se désister « volontairement », relèvent ses représentants.

« Un lanceur d’alerte très important »

Rui Pinto, qui vivait en Hongrie depuis 2015, a été extradé vers le Portugal le 21 mars dernier. Selon ses avocats, son maintien en détention est « le résultat de la mobilisation de tous les Portugais inquiets de leur responsabilité judiciaire pour les crimes financiers révélés par Football Leaks », à savoir les clubs, les agents et autres acteurs du monde du football qui mériteraient, selon eux, d’être poursuivis au Portugal.


La semaine dernière, l’hebdomadaire portugais Sabado a rapporté que le parquet souhaitait élargir le périmètre de l’enquête et prolonger la détention du pirate informatique, qui serait également soupçonné d’avoir accédé à des comptes de courrier électronique du ministère public ou du ministère portugais de l’Intérieur. Malgré les soupçons qui pèsent sur lui dans son pays, les avocats de Rui Pinto le présentent comme un « très important lanceur d’alerte européen » grâce auquel les parquets de plusieurs pays, dont la France, ont ouvert des enquêtes sur les malversations présumées dans le football.