Sport et cancer: Le Stade Toulousain rejoint la lutte

SANTE Le Stade Toulousain a signé un partenariat unique en France avec l’Oncopole pour accueillir des séances de thérapie sportive…

Nicolas Stival
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Ernest-Wallon, l'enceinte du Stade Toulousain.
Ernest-Wallon, l'enceinte du Stade Toulousain. — F. Lancelot / Sipa
  • Selon de nombreuses études, la pratique sportive permet de lutter contre la fatigue et les effets secondaires des traitements contre le cancer.
  • Deux fois par semaine, des séances de thérapie sportive sont organisées au stade Ernest-Wallon, l’enceinte du Stade Toulousain.

Le partenariat est en place depuis le 3 septembre, mais il a officiellement été inauguré ce lundi. Deux fois par semaine, les patients de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole (IUCT-O) peuvent venir faire du sport sur les installations du Stade Toulousain, à Ernest-Wallon.

Une démarche qui s’inscrit dans la continuité du pôle « Sport et cancer » lancé début 2017 à l’Oncopole avec l’association CAMI et le soutien du groupe de protection sociale Malakoff Médéric. Ce programme permet de bénéficier gratuitement de deux cours de sport par semaine. Il a déjà été suivi par quelque 200 personnes.


« Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses publications ont montré que la pratique du sport faisait diminuer la fatigue, qui est la première cause de plaintes du patient, observe Michel Attal, directeur de l’IUCT-O. Elle corrige aussi un certain nombre d’anémies dans des maladies des nerfs ou des poumons. Elle est capable de diminuer l’incidence de rechute des malades, de 30 % jusqu’à 50 % pour les tumeurs du sein et les maladies digestives. Aucune chirurgie ou médicament ne peut faire ça. »

Des séances différenciées selon les pathologies

Concrètement, comment se passent les séances au stade Ernest-Wallon, au nombre de deux par semaine, chacune durant une heure ? Guillaume Renaud, praticien en thérapie sportive, explique :

« D’abord, je reçois les patients en consultation initiale pour établir des objectifs individualisés. Pour un cancer du sein par exemple, il va y avoir après la chirurgie des tiraillements au niveau de l’aisselle. Nous allons travailler la mobilité de l’épaule pour contrer l’effet délétère. »

Pour des cancers digestifs, il s’agira de renforcer la paroi abdominale. Les séances, par groupes de 15 personnes, permettent aux patients dont l’état de santé les y autorisent de travailler hors du cadre médicalisé de l’Oncopole et de côtoyer les joueurs Rouge et Noir. Ceci pendant quatre mois, une durée renouvelable plusieurs fois.


« Ce qui m’intéresse, c’est que les gens aillent mieux et que le Stade Toulousain puisse les aider avec ces infrastructures », indique Didier Lacroix, le président du club.

« La pratique sportive doit commencer tôt dans le traitement et être prolongée bien après, durant des années », souligne Michel Attal. Cela tombe bien : des associations de sport-santé existent, comme les « RUBieS ».

Créée à l’initiative de la Ligue d’Occitanie de rugby et de l’IUCT-O, cette équipe réunit depuis début 2016 patientes et personnels soignants de l’Oncopole, des trentenaires comme des septuagénaires, autour du rugby à 5. Cette discipline se joue à toucher, sans mêlée et avec des « touchdowns » en guise d’essais, pour ne pas avoir à plonger dans l’en-but.