Lille: Accepter son corps après un cancer du sein grâce au tatouage
SANTE Une clinique privée et un salon de tatouage se sont associés pour proposer des tatouages éphémères aux femmes atteintes d’un cancer du sein…
- Une clinique privée propose des tatouages éphémères à ses patientes atteintes d’un cancer du sein.
- Le projet, réalisé dans le cadre d’octobre rose, pourrait être reconduit.
Un pas de plus vers l’acceptation. Dans le cadre d’octobre rose, le groupe de santé privé Ramsay Générale de Santé a proposé à plusieurs patientes, atteintes d’un cancer du sein, des séances de tatouages éphémères. Les œuvres seront photographiées et feront l’objet d’une exposition, début octobre. Huit femmes ont été séduites par la démarche, et certaines ont même franchi le pas du tatouage définitif.
« Ce projet est une première pour nous. Il n’est pas exclu qu’il soit reconduit si cela fonctionne », assure Aurélie Clerquin, chef de projet cancérologie chez Ramsay. Les huit patientes concernées, âgées de 40 à 60 ans, ont toutes subi des mastectomies (ablation du sein) totales ou partielles après un cancer. « Même avec les progrès de la chirurgie, les cicatrices laissées par de telles opérations restent visibles. Le tatouage est une manière de les recouvrir, notamment pour les femmes qui ne veulent ou ne peuvent bénéficier d’une reconstruction », poursuit-elle.
« Le tatouage fait partie de l’acceptation »
Après un an de combat, et la perte de ses deux seins, Natacha arrive à la fin de son calvaire médical : « Aujourd’hui, je peux enfin commencer à penser à ce que je vais faire de mon corps. Le tatouage fait partie de l’acceptation de celui-ci, mais je pense aussi à la reconstruction mammaire », explique-t-elle. Pour son tatouage éphémère, Natacha a choisi un dessin de pivoine : « Je ne veux pas de quelque chose qui marque le sein. Je voulais un mouvement qui parte de la cicatrice et remonte vers la nuque ».
« J’ai décidé de faire une reconstruction. Le tatouage éphémère, les photos et l’exposition, c’est avant tout pour montrer aux autres femmes ce qu’il est possible de faire », avance Valérie, qui est venue accompagnée de ses deux filles. A 51 ans, elle a aussi profité de l’occasion pour s’offrir un vrai tatouage : « J’en avais envie mais je n’osais pas », reconnaît-elle. « Nous l’avons poussée. C’est un bon moyen pour marquer la fin de cette année difficile et d’accepter son cancer », glisse Anaïs, l’une des filles de Valérie.
Au salon Yours, à Lomme, les artistes sont exclusivement des femmes. L’une d’elles, Laureen, est d’ailleurs spécialisée dans le recouvrement : « Tout est possible dans le recouvrement. Il n’y a pas de limite à la création, même si l’on se garde le droit de dire non », prévient-elle. Si le matériel que les tatoueuses utilisent leur permet de travailler sur les cicatrices sans risque, « il faut tout de même attendre au moins un an après l’opération pour se faire tatouer », ajoute Aurélie Clerquin.