JO 2018: Pourquoi les meilleurs joueurs de hockey ne seront pas à Pyeongchang
HOCKEY Le tournoi masculin de hockey sur glace commence ce mercredi sans les joueurs évoluant en NHL, le meilleur championnat du monde…
Le Canada ne défendra pas son titre de champion olympique de hockey avec les joueurs qui l’ont remporté il y a quatre ans à Sotchi. Pour la première fois depuis les Jeux de Lillehammer en 1994, la Ligue nationale de hockey (ou NHL en VO) ne libérera pas ses joueurs pour le tournoi olympique de hockey, faute d’accord avec le Comité international olympique. Malgré la grogne de certains de ses joueurs vedettes à l’instar d’Henrik Lundqvist, le meilleur championnat de hockey au monde a refusé l’instauration d’une « trêve olympique » dans le calendrier de sa saison 2017-2018.
Le tournoi olympique orphelin de ses meilleurs joueurs
Pour tous fans de hockey, le choix de Gary Bettmann, le commissionnaire de la NHL, de ne pas envoyer ses joueurs à Pyeongchang a été dur à accepter, le tournoi olympique étant l’équivalent de la Coupe du monde de football. Contrairement aux mondiaux, organisés chaque année lors des play-offs NHL en avril, les Jeux olympiques était l’occasion de voir les meilleurs hockeyeurs au monde s’affronter sous les couleurs de leur pays respectif.
Heureusement pour les fans de hockey nord-américains avides d’oppositions entre nations, la NHL avait déjà pensé à réinstaurer sa propre compétition internationale en 2016 avant sa décision de se retirer de l’aventure olympique. Prévue dorénavant tous les quatre ans dans une ambiance d’All-Star Game, la World Cup of hockey rassemble tous les meilleurs joueurs de la Ligue nationale par pays ou même par continent (le Français Pierre-Edouard Bellemare représentait la Team Europe il y a deux ans). Une compétition amicale tenue en octobre, avant de lancer la saison.
La NHL ne voyait aucun bénéfice à une trêve olympique
Car c’est principalement un problème de calendrier qui a poussé la NHL à ne pas libérer ses joueurs pendant 17 jours au mois de février. Le deuxième mois de l’année est béni pour le hockey nord-américain : la saison de football américain vient d’être conclue avec le Super Bowl alors que celle de baseball n’a pas encore commencé. Seuls le basket et sa NBA peuvent alors concurrencer la NHL en terme d'audience. Une trêve olympique serait alors un manque à gagner énorme surtout quand le CIO ne partage pas les revenus de ses droits télés.
« Bien franchement, nous ne voyons pas les bénéfices d’une participation de nos joueurs du point de vue de la ligue, sans manquer de respect à l’organisation olympique », avait avancé en mars dernier le vice-commissaire de la NHL, Bill Daly, alors que les négociations entre la Ligue et le CIO étaient déjà dans l’impasse.
Pas de bénéfices mais pas de pertes non plus. Dans un communiqué après la décision finale de NHL, le CIO expliquait « que la Fédération internationale de hockey sur glace avait offert les mêmes conditions à la NHL que lors des Jeux Olympiques précédents avec la couverture des frais d’assurance et de voyage ». Pas inutile : à Sotchi, quatre joueurs dont la légende suédoise de Detroit Henrik Zetterberg avaient vu leur saison terminée à cause de blessures. Un autre élément pris en compte par la Ligue nord-américaine dans sa décision.
Une occasion en or pour la Russie
Sans leurs meilleurs ennemis nord-américains ni leur vedette Alexander Ovechkin évoluant aux Washington Capitals, les Russes peuvent enfin espérer décrocher l’or obtenu pour la dernière fois en 1992, déjà sous la bannière olympique. Pourtant, la présence des hockeyeurs russes à Pyeongchang aussi a été remise en question. La Russie bannie des J.O par le comité olympique en raison d’un scandale de dopage institutionnalisé, la Kontinental Hockey League, championnat eurasiatique à dominance russe, avait laissé entendre un moment qu’elle allait revenir sur sa décision de libérer ses joueurs pour le mois de février.
Toutefois, la KHL n’a pas le pouvoir d’interdire aux joueurs étrangers de participer aux Jeux Olympiques. Le Canada a donc pu sélectionner 13 de ses joueurs évoluant en KHL .
Du côté des Etats-Unis, en plus de s’appuyer sur les joueurs de ligues moins cotées, la sélection américaine a décidé de faire appel à des joueurs universitaires. Une sélection qui rappelle forcément le « Miracle sur glace » de Lake Placid en 1980, quand les USA avaient réussi à battre la grande équipe d’URSS avec une équipe composée majoritairement de jeunes joueurs. « C’est une très belle occasion pour toute notre équipe de reproduire quelque chose comme ça, ça va être un sacré défi, l’équipe russe a l’air particulièrement dangereuse », estime celui qui gardera les cages américaines Ryan Zapolski.
Et la France dans tout ça ? Présents aux Jeux pour la dernière fois à Salt Lake City en 2002, les Bleus n’ont pas réussi à obtenir leur billet pour la Corée du Sud lors d’un tournoi qualificatif en Norvège en septembre 2016.