Dopage en Russie: Un médecin français aurait touché 190.000 euros pour fermer les yeux

ATHLETISME Revivez la journée de mardi en direct...

N.C.
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La Russe Mariya Savinova lors de son titre de championne olympique sur 800m aux Jeux olympiques de Londres, le 11 août 2012.
La Russe Mariya Savinova lors de son titre de championne olympique sur 800m aux Jeux olympiques de Londres, le 11 août 2012. — Mark Allan/AP/SIPA
17h29 : Allez, ça se calme en cette fin d'aprem, on va fermer ce live. Mais on vous met bientôt l'interview d'un ancien entraîneur français, qui connaît particulièrement ces questions là. #teaser ! Merci d'avoir suivi tout ça avec nous, bonne fin de journée à tous.
17h02 : Le scénario d'un mauvais James Bond

Pas content, Nikita Kamaev, le directeur exécutif de l’agence russe antidopage. «Ces accusations ne tiennent pas debout. Mais oui, moi, j’ai un pistolet, et tous les soirs je vais dans les sous-sols de la Loubianka [le siège de l'ex-KGB] !», a-t-il ironisé lors d'une courte intervention devant la presse, tout à l'heure.

«Les gens ont une imagination débordante. Ils vivent comme au temps du début de James Bond», a-t-il poursuivi, en dénonçant une «conspirologie» sur les «sous-sols de la Loubianka et les laboratoires secrets».  On attend la réaction de Sean Connery. 

16h58 : Rassurez-vous, le foot va bien.

«Rien n'indique que le football soit concerné» par les accusations de dopage et de corruption accablant la Russie, selon une porte-parole de la Fifa. La Fifa suit avec attention les informations concernant le dopage en Russie et est en contact proche avec l'Agence mondiale antidopage.»

16h40 : Ca y est, on tient enfin quelqu'un qui fait le parallèle entre les pratiques russes et celles de la grande RDA de l'époque.

Il est fait par Ines Geipel, ancienne sprinteuse est-allemande et présidente d'une association de victimes du dopage basée à Berlin. «Il semble que c'était fait de façon systématique et étatique. Les bases seraient les mêmes que du temps de la RDA. Mais le fait que cela remonte jusqu'à l'IAAF donne à ce désastre une nouvelle dimension», dit-elle. 

16h18 : Vous voulez les petites et grandes histoires du dopage en Russie fournies par le rapport ? On a ce qu'il vous faut: Ce papier , avec des agents du KGB dedans.

 

15h35 : La collusion entre dopage et corruption est assez nouveau

Selon des experts en la matière... Comme Jean-François Vilotte, consultant de l'Unesco sur l'évaluation des politiques de lutte contre le dopage. «Ce qui fait la singularité de cette affaire, c'est que non seulement il y a des faits supposés de connivence entre la Fédération internationale et des faits de dopage concernant un certain nombre d'athlètes, mais que, en plus, cela s'accompagne de corruption. C'est un élément qui est relativement nouveau.»

14h55 : Pour rappel, le docteur Dollé avait été mis en examen mercredi dernier pour corruption passive, dans le cadre de l'enquête qui a mené à celle de Lamine Diack, l'ancien président de l'IAAF.
14h53 : Une information à charge sur Gabriel Dollé. D'après L'Express , 87.000 euros en liquide auraient été saisis chez ce médecin français, responsable de la lutte antidopage au sein de l'IAAF jusqu'à la fin de 2014. Au total, Gabriel Dollé aurait perçu au moins 190.000 euros pour fermer les yeux sur certains cas de dopage scientifiquement établis.
14h23 : Ah, j'avais loupé cette magnifique phrase de Pound sur le Kenyan. «S'ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu'un le fera pour eux» . Pas de pression surtout.
14h14 : Tout ce qu'il y a dans ce rapport, c'est dingue. On prépare d'ailleurs un papier sur les anecdotes les plus folles qu'il contient. Au moins autant que l'histoire du contrôleur obligé de sortir par le fenêtre pour échapper à la police qui voulait récupérer les échantillons qu'il venait de prélever.
14h04 : Et l'on apprend que l'ancien président de la Fédé russe (et ex-Trésorier de l'IAAF) Valentin Balakhnitchev veut saisir le TAS . «J'ai toujours été fidèle à mes principes, c'est pourquoi je vais porter cette affaire devant le Tribunal international du sport. Autrement, cette histoire ne sera jamais éclaircie», qu'il dit.
13h55 : On ne sait pas si c'est le même, mais dans le rapport de l'AMA est évoqué l'existance d'un mystérieux labo fantôme à Moscou, qui servirait de filtre entre l'agence antidopage officielle russe et l'AMA. Selon cette dernière, dès qu'un échantillon positif était repéré, il était mis de côté. Et les athlètes incriminés incités à payer pour ne pas que leur contrôle soit envoyé.
12h59 : Selon ce communiqué de l'AMA, le laboratoire de Moscou est suspendu avec effet immédiat. Il lui est interdit de procéder à toute analyse d'urine ou de sang, et de prendre part à toute activité anti-dopage organisée par la Fédération internationale.
12h56 : Ah, on dirait que le laboratoire de Moscou va avoir quelques problèmes.
WADA Acts Immediately to Suspend Accreditation of Moscow Laboratory: https://t.co/nVHT6PWugP #WADAReport
— WADA (@wada_ama) November 10, 2015
12h43 : Le Kenya a peur... «Une génération d'athlètes, dans toutes les disciplines, pourrait être suspendue», s'inquiètent les médias. C'est pas faux, sachant qu'une trentaine de ses athlètes ont été suspendus pour dopage depuis 2012 et que 15 le sont encore.
12h37 : D'ailleurs, je vous remets notre interview de Romain Mesnil , qu'on a joint hier. Rien ne le surprend vraiment dans tout ça, à part que ça ne concerne que la Russie, justement. Et il appelle à la prudence en France. «Ce serait un peu facile de dire "nous les Français on est propre, et tous les autres pays se dopent"», selon lui.
12h33 : L'AFP a interrogé un spécialiste de l'antidopage (qui a voulu garder l'anonymat) et qui dit: «De telles fraudes ne peuvent être qu'étatiques, avec plusieurs décideurs impliqués dont les services secrets». Selon les experts, le risque existe surtout dans des pays où le régime est fort.
12h32 : Un autre pays, tout particulièrement, semble visé. «Il semble plutôt clair que le Kenya a un vrai problème . Et cela lui a pris beaucoup de temps pour le reconnaître», a dit Dick Pound.
12h30 : Il faut aussi noter qu'au-delà la Russie, le scandale menace gravement de s'étendre . «La Russie n'est pas le seul pays, ni l'athlétisme le seul sport, à faire face au problème du dopage organisé», a d'ailleurs fait savoir l'AMA hier.
12h25 : Et il y en a un qui est bien d'accord avec ça (l'exclusion), c'est le président de la Fédération britannique d'athlétisme, Ed Warner. « Sebastian Coe, le président de l'IAAF , dit que son conseil se réunira vendredi ou samedi cette semaine pour réfléchir à sanctionner la Russie et peut-être suspendre ses athlètes. Mon conseil serait: il faut absolument le faire», a-t-il dit ce midi.

Pour montrer à quel point il est déterminé, il a même dit que ce n'était pas grave si on excluait «un ou deux athlètes russes innocents», du moment que «c'est pour le bien du sport»...

12h22 : En attendant, la Russie est menacée d'exclusion de toutes les futures compétitions d'athlé. L'IAAF a donné une semaine aux Russes pour se justifier ou sinon c'est la porte. Y compris pour les JO de Rio.
12h20 : Et puis le Kremlin, qui dit que toutes ces accusations sont infondées.
12h18 : Bon, sinon, la Russie est passée en mode contre-attaque ce matin. D'abord la Fédération d'athlé, qui promet des réformes et assure qu'elles ont mêmes déjà commencé.
12h15 : Mais aussi:« Il y avait aussi un entraîneur, qui avait déjà eu plus de 20 athlètes positifs en quelques années. Un coach qui n’hésitait pas à appeler le laboratoire de Moscou juste en face de moi et qui donnait les numéros des flacons qui devaient arriver le lendemain. Il disait que la police les gardait à l’oeil et que le labo saurait quoi faire... Les échantillons ne sont jamais arrivés au laboratoire de Moscou et ont été analysés à Lausanne : il y a eu quatre contrôles positifs. La personne qui a transféré les échantillons n’a pu le faire ensuite. J’avais emporté les derniers échantillons à Paris dans mes valises. Ma mère a reçu des appels de menaces.»
12h13 : Il y a notamment dans ce rapport le témoignage anonyme d’une personne chargée des contrôles en Russie, obtenu via l’IAAF. C'est édifiant.Extraits: «Pendant un contrôle à Saransk, (...) les policiers cherchaient les échantillons. Ils m’attendaient devant ma chambre d’hôtel. Ils voulaient m’accompagner avec les échantillons jusqu’au train. La police à Moscou était déjà au courant de mon arrivée et m’attendait – tout cela pour s’assurer que les échantillons iraient au laboratoire de Moscou. J’ai quitté mon hôtel par la fenêtre pendant la nuit afin de prendre un autre train. J’avais laissé la lumière et la télévision allumées dans ma chambre pour qu’ils m’imaginent à l’intérieur. (...)»
12h10 : Et si vous avez encore plus le temps (et que vous lisez l'anglais), le rapport complet est par là. C'est long, mais c'est passionnant. Mais c'est long.



 

12h07 : Après, si vous avez le temps, cette intervention de Dick Pound est en vidéo.



12h06 : Si vous avez raté le début, allez voir par ici. C'est un papier sur la conférence de presse du directeur de l'AMA, hier. Celle qui a tout déclenché.
12h04 : Bonjour à tous. Le monde de l'athlétisme est en train d'exploser... Depuis hier et les conclusions de l'enquête de l'AMA, les réactions s'enchaînent. On vous propose de suivre tout ça dans ce live.
Une bombe. Le rapport de l’Agence mondiale antidopage, rendu public lundi, est en train de faire exploser le monde de l’athlétisme. La Russie, sur le banc des accusés, tente de se défendre pour éviter de se faire exclure de toutes les futures compétitions, et notamment des JO de Rio. Pendant ce temps-là, le scandale menace de s’étendre à d'autres sports et d'autres pays. « Ça va être très facile pour tout le monde de n’incriminer que la Russie et de ne mettre en cause que deux trois personnes des instances internationales pour essayer d’étouffer la présence des autres», nous disait le perchiste Romain Mesnil lundi.

>> Pour tout savoir des événements de la journée de mardi, c’est par ici…