Pour l'ancien maire de Lens, «Mammadov, est un manipulateur» et Martel «pas digne d'un gestionnaire d'entreprise»
FOOTBALL Guy Delcourt réclame la vérité sur la situation du Racing club de Lens
Au lendemain de la fin d'un mercato dont le Racing club de Lens n'a pas vu la couleur, interdit de recruter par la DNCG, le député PS du Pas-de-Calais et ancien maire de Lens, Guy Delcourt, met les points sur les «i» sur la situation du club artésien.
Mardi, sur Twitter, vous avez parlé d'un complot pour l'éviction de Gervais Martel. Qu'est-ce qui a motivé cette prise de position?
J'ai voulu dénoncer la stratégie de Mammadov, troublante à plus d'un titre, tant dans son existence même que sur ses affaires ou ses finances. En un mot, c'est un manipulateur. Ca me chatouillait de réagir, mais j'ai attendu sagement la fin du mercato. Maintenant, j'ai envie de dire «de la gueule de qui se fout-on?» Un actionnaire doit agir au grand jour, et s'il n'a pas le temps, il doit nommer un fondé de pouvoir qui pourrait s'exprimer sur ses ambitions, ses objectifs. Là, ça a toujours été de la blagounette que nous a servie Gervais Martel, pour faire durer. Il n'a plus que ça, et si ça ne marche pas, c'est foutu pour lui.
Et ces fameux quatre millions qui devaient arriver?
Il y a longtemps que je dis: «les quatre millions, vous ne les aurez jamais». Les avoirs de Mammadov sont gelés et, en tant que membre de la commission de défense à l'Assemblée, je connais les raisons de ce blocage. Une chose est sûre: l'argent n'arrivera pas.
Que reprochez-vous au président Gervais Martel?
Gervais a fait des fautes que je ne comprends pas. Il n'a pas su profiter de cette sympathie naturelle que lui portaient les supporters pour leur dire la vérité alors qu'il savait que Mammadov ne suivrait pas. Ce mardi matin encore, il va dire à certains de ne pas s'inquiéter, que les quatre millions allaient arriver. Ce n'est pas digne d'un gestionnaire d'entreprise.
Gervais Martel pouvait-il faire sans Mammadov?
J'avais dit à Luc Dayan, qui était chargé de trouver des moyens de redresser le club financièrement, de trouver des investisseurs sérieux. Mais il avait un deal avec Martel pour lui permettre de revenir. Les négociations avec Mammadov se sont faites au dernier moment, lors d'une soirée à Cannes dans un casino. Ce n'est pas sérieux. Quand Mammadov est arrivé à Lens, on lui a ouvert le Louvre comme s'il était un chef d'état, en fermant les yeux sur la couleur son argent.
Aujourd'hui, selon vous, que faut-il faire?
Exiger la tenue d'un conseil d'administration extraordinaire pour mettre les choses à plat et présenter la réalité de la situation aux élus et aux supporters. Demander la mise en redressement judiciaire du club pourrait être une solution. C'est radical, mais ça permettrait de connaitre le fond des choses.
Gervais Martel doit-il quitter la présidence?
Je ne vois pas comment il pourrait faire autrement. Il faut quelqu'un qui ait le courage de remettre de l'ordre. Je ne dis pas qu'il faut le laisser tomber, il suffit de lui trouver une place quelque part. Aujourd'hui, on ne sait même pas qui dirige le club.