Transferts: Florian Thauvin a-t-il le droit de refuser de s’entraîner?

B.V.
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Le joueur du Losc Florian Thauvin sous le maillot de l'équipe de France U20, le 10 juin 2013, en Turquie.
Le joueur du Losc Florian Thauvin sous le maillot de l'équipe de France U20, le 10 juin 2013, en Turquie. — OZAN KOSE / AFP

«Refuser de venir à un entraînement ou une convocation sans justification lorsqu’on est sous contrat est une faute de la part du joueur.» Julien Cheval, avocat au cabinet Vigo et spécialisé dans le droit du sport, est formel, Florian Thauvin n’a juridiquement pas le droit de sécher l’entraînement du Losc, selon la charte du droit du football professionnel qui régit toutes les règles entre un club et ses joueurs. Ce que ne conteste d’ailleurs pas l’UNFP, le syndicat protégeant les intérêts des joueurs. «Nous sommes pour le respect des contrats, explique son co-président, Philippe Piat. On ne défend personne qui souhaite faire pression pour obtenir un transfert. C’est valable dans les deux sens.»

«Lille peut obliger Thauvin à aller à la fin de son contrat»

Du coup, le Losc a le droit de ponctionner une partie de son salaire, et «de donner des sanctions disciplinaires complémentaires, comme l’avertissement, la mise à pied voire la rupture de contrat, avec éventuellement des dommages et intérêts pour le club», précise Me Cheval. Le genre de scenario qui n’arrive «quasiment jamais», selon l’avocat, car il impliquerait un combat juridique pouvait durer plusieurs années et souvent évité par les deux parties, qui n’y trouvent aucun intérêt.

Reste que si le conflit se poursuit sans qu’une solution soit trouvée, c’est devant la commission juridique de la Ligue que le Losc et le clan Thauvin s’expliqueront. Et le club nordiste y serait sans doute en position de force: «Si Lille veut jouer le bras de fer, ils peuvent obliger Thauvin à respecter son contrat jusqu’au bout, jusqu’en 2017, note Julien Cheval. Mais je ne vois pas comment on pourrait arriver jusque-là. Comme c’est un joueur d’avenir et qu’il a une certaine valeur, un accord sera trouvé. Au pire, pour préserver les intérêts de tout le monde, la Ligue jouera son rôle d’arbitre.» Mais si la situation n’est pas débloquée d’ici le 2 septembre prochain, il faudra au moins attendre le mercato d’hiver pour connaitre la fin de l’histoire.