Ardèche : Les travaux de la gigantesque « église de la discorde » encore à l’arrêt, le feuilleton continue
Bras de FER•La préfecture de l’Ardèche a pris, lundi, la décision de suspendre le chantier en raison de la présence d’une plante protégéeC.G. avec AFP
Son petit nom ? Le Résada de Jacquin. Bien malgré elle, cette plante protégée a dernièrement endossé le rôle de grain de sable venant de nouveau enrayer la machine. Et alimenter un feuilleton déjà riche en rebondissements. Lundi, la préfecture de l’Ardèche a pris un arrêté suspendant (encore) le chantier du gigantesque complexe religieux qui doit être érigé au cœur de la petite commune de Saint-Pierre-de-Colombier, en raison de la présence de cette plante.
Cet arrêté « suspend les travaux jusqu’à ce qu’une demande de dérogation espèce protégée (flore) soit déposée » par le promoteur immobilier « et accordée » par les autorités compétentes, souligne la préfète dans un communiqué.
« A défaut », une étude environnementale complémentaire devra être produite, « indiquant l’absence d’impact résiduel négatif significatif sur le Résada de Jacquin pendant la phase de travaux et notamment de terrassement ».
Des nonnes dans la mêlée
La construction de cette gigantesque église (trois fois plus grande que la basilique de Fourvière à Lyon) déchaîne les passions au sein du village. Depuis 2018, la famille missionnaire de Notre-Dame-des-Neiges – une communauté catholique traditionaliste – se heurte à l’opposition des écologistes et de certains riverains.
Pour rappel, les travaux avaient débuté en mai 2019. Mais la préfecture les avait suspendus en octobre 2020 alors que le projet de communauté prévoyait la création d’un bâtiment d’accueil et d’une chapelle pouvant recevoir 3.500 personnes. L’évêque local a cependant refusé de donner son accord, au nom de « l’aspect démesuré du projet ».
Les travaux avaient repris en octobre, donnant lieu à un face-à-face musclé entre les opposants, qui se sont notamment enchaînés aux pelleteuses, et les religieux qui ont parfois fait usage de leur corps pour les repousser. On se souvient encore de ce placage mémorable d’une nonne aussi affûtée qu’Antoine Dupont.
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