Grâce à l’IA, le géant des puces Nvidia rejoint les GAFAM dans le club des entreprises à 1.000 milliards de dollars

explosion L’action du leader des puces graphiques a presque triplé en un an, face à la puissance de calcul galopante nécessaire pour faire fonctionner les nouveaux systèmes d'intelligence artificielle générative

20 Minutes avec AFP
Jensen Huang, le patron de Nvidia, lors d'une keynote au Computex à Taipei on May 30, 2023.
Jensen Huang, le patron de Nvidia, lors d'une keynote au Computex à Taipei on May 30, 2023. — Sam Yeh / AFP

C’est un groupe très fermé. Le spécialiste des puces graphiques Nvidia a brièvement rejoint en séance, mardi, le club des entreprises américaines ayant atteint une capitalisation de 1.000 milliards de dollars (un « trillion », en anglais). Une barre que seuls les Gafam (Google/Alphabet, Amazon, Facebook/Meta, Apple et Microsoft) et Tesla ont franchi avant elle – dont sont aujourd’hui sortis Meta et Tesla. Nvidia, qui ne savait plus que faire de ses puces graphiques après le crash des cryptos, profite d’une flambée de la demande, alors que ses composants jouent un rôle central dans les intelligences artificielles génératives, comme ChatGPT ou Midjourney.

A la clôture à New York, l’action a terminé à 401 dollars, pour une capitalisation de « seulement » 992 milliards. Jeudi, le titre s’était envolé de 20 % après la publication de prévisions très ambitieuses, appuyées sur le boom de l’IA.

Du jeu vidéo à l’IA

Fondée il y a trente ans par l’ingénieur américano-taïwanais Jen-Hsun « Jensen » Huang – qui est désormais la 35e personne la plus riche du monde, à 35 milliards de dollars –, cette entreprise peu connue du grand public voyait initialement son avenir dans les jeux vidéo. Elle a ainsi développé des processeurs graphiques (GPU) destinés à améliorer la qualité des images pour les joueurs.

Ces puces ont une capacité de calcul très supérieure à celle d’un ordinateur classique, un potentiel qui a rapidement intéressé les développeurs d’intelligence artificielle (IA), gourmande en traitement de données. Certains de ces GPU coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce.

Mercredi, après Bourse, Nvidia a fait état de résultats supérieurs aux attentes mais a surtout publié une prévision astronomique pour son deuxième trimestre, qui représenterait une hausse de 64 % par rapport au même trimestre de 2022.

Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, Jensen Huang a expliqué que l’univers des centres de traitement de données, essentiels à l’informatique à distance (Cloud), entamait une transition majeure et une mise à niveau technologique, pour faire face notamment aux nouvelles exigences de l’IA.

Des investisseurs de 1.000 milliards

Le dirigeant a estimé que les investissements à engager pourraient atteindre mille milliards de dollars dans les années à venir, dont Nvidia entend capter une partie non négligeable. « Nous avons de la concurrence dans tous les sens », a reconnu Jensen Huang, mais « nous sommes la solution la moins onéreuse » pour les entreprises qui souhaitent améliorer leurs capacités de traitement de données.

Nvidia ne se contente pas de vendre des processeurs et offre de concevoir et monter des « data centers » de toutes pièces, a rappelé le patron emblématique du groupe, connu pour son allure décontractée et son goût pour les blousons en cuir.

Le groupe californien est parmi les mieux placés pour profiter de l’engouement actuel pour l’IA dite générative, c’est-à-dire capable de créer du contenu sans intervention humaine sur requête en langage courant, grâce à de volumineuses bases de données.

« En 22 ans de couverture du secteur technologique et de grosses capitalisations, nous n’avons jamais vu une prévision de cette magnitude, ce qui confirme que la monétisation de l’IA (…) est bien engagée », ont commenté les analystes de Wedbush Securites, dans une note.