Le projet Gazelle Tech « allie légèreté et sécurité » pour aller « vers des objets de déplacement plus vertueux »
AUTOMOBILE L’ingénieur Gaël Lavaud peaufine les derniers détails de son véhicule électrique ultraléger, qu’il espère commercialiser d’ici à 2025
- Lancé en 2014 à Blanquefort près de Bordeaux, le projet de voiture Gazelle Tech devrait entrer en phase de commercialisation en 2025.
- Le modèle industriel imaginé par Gaël Lavaud, repose sur des « micro-usines » vendues à des partenaires industriels, ou des concessionnaires, qui assembleront les véhicules avant de les commercialiser.
- L’ingénieur a développé une voiture dotée « d’un châssis entièrement en composite qui permet d’alléger drastiquement, le véhicule » qui pèsera aux alentours de 900 kg, et qui devrait être commercialisé moins de 20.000 euros.
C’est un projet qui a maintenant presque dix ans, et qui devrait, enfin, bientôt voir le jour. Le concept de voitures électriques ultralégères Gazelle Tech, porté par le docteur et ingénieur en mécanique Gaël Lavaud, devrait être commercialisé « d’ici à 2025 », a confirmé ce dernier à 20 Minutes.
« Techniquement, le projet est bien avancé et le dernier prototype fabriqué sera très proche de la version finale », explique l’ingénieur depuis les locaux de l’Ecoparc de Bordeaux Technowest, à Blanquefort dans la banlieue de Bordeaux (Gironde), où le véhicule a été entièrement pensé. « Il est désormais prêt à être homologué » assure encore Gaël Lavaud. Mais, comme à chacune des étapes qui ont ponctué l’avancée du projet depuis son lancement en 2014, « nous sommes en recherche de nouvelles sources de financement pour passer à la phase industrielle » explique le responsable de la start-up.
Discussions « avancées » sur la première des « micro-usines »
Des discussions sont en revanche « avancées » avec l’usine voisine MMT-B Mutares, pour y installer la première des « micro-usines » qui serviront à la fabrication de la Gazelle Tech. Cette usine basée sur l'ancien site Ford de Blanquefort, qui emploie 550 personnes, produit des boîtes de vitesses manuelles et ne devrait plus avoir de débouchés au-delà de 2025.
Le modèle industriel imaginé par Gaël Lavaud, repose sur des « micro-usines » vendues à des partenaires industriels, ou des concessionnaires, qui assembleront les véhicules avant de les commercialiser. « Elles prendront la place d’un container aménagé, et s’installent en quelques semaines sur n’importe quel terrain viabilisé, c’est un modèle très flexible », détaille Gaël Lavaud. A ce jour, « nous avons déjà plus de quarante demandes de micro-usines dans le monde, dont une vingtaine en France. » L’objectif est de déployer « une centaine de micro-usines en France d’ici 2030 ». Chacune d’entre elles emploiera une dizaine de personnes, et devrait sortir 200 véhicules par an.
Concernant le public ciblé, « nous visons dans un premier temps le marché des flottes professionnelles, entreprises privées et collectivités, mais le particulier pourra toujours commander un véhicule chez nous, que l’on fera fabriquer dans l’une de ces micro-usines. »
« L’allègement au cœur du projet »
Mais qu’est-ce que la Gazelle Tech a de particulier, parmi la myriade de modèles désormais proposés par les constructeurs traditionnels ? Après avoir travaillé vingt ans chez ces constructeurs, Gaël Lavaud explique avoir vu « d’un côté des véhicules électriques extrêmement sécurisés et confortables, mais très lourds, et donc déphasés avec ce que l’on attend par rapport à la transition énergétique, et de l’autre côté des véhicules plus simples, plus faciles d’entretien, donc plus efficaces énergétiquement, mais qui manquaient de confort et de sécurité. » Le projet de Gazelle Tech « est de créer quelque chose entre les deux, qui allie la légèreté, le confort et la sécurité, pour aller vers des objets de déplacement plus vertueux. »
L’idée principale a été de placer « l’allègement au cœur de notre projet. » C’est ainsi que Gaël Lavaud a développé « un châssis entièrement en composite qui permet d’alléger drastiquement, tout en conservant la sécurité, puisqu’on absorbe cinq fois plus les chocs qu’un châssis acier. La légèreté va nous permettre de viser une consommation aux alentours de 9-10 kWh/100 km, là où la plupart des véhicules électriques sont entre 15 et 17 kWh/100 km, ce qui nécessitera in fine une batterie plus petite. »
Autonomie de 180 km
A l’arrivée, « là où une citadine électrique pèse 1,5 tonne, nous proposerons un véhicule aux alentours de 900 kg ». Une économie qui va permettre de sortir une voiture « à un prix de 20.000 euros TTC, hors aide de l’Etat, ce qui en fera le véhicule électrique le moins cher du marché », même si les grands constructeurs commencent aussi à investir ce segment à moins de 20.000 euros.
Vraie cinq places qui peut se moduler en véhicule utilitaire, la Gazelle Tech affiche une autonomie de 180 km. « C’est vraiment une citadine, pour du déplacement local, sachant qu’en moyenne les Français font 38 km par jour en voiture. Pour moi l’électrique n’a de sens que sur ce genre de petit véhicule. » L’ingénieur se projette déjà sur une prochaine évolution de la Gazelle Tech, avec un châssis « en fibres végétales, tout aussi performant que l’acier, et qui permettra en plus de stocker du CO2 dans le véhicule. » Plusieurs types de fibres végétales, notamment le lin, pourraient correspondre, « mais il y a aussi le chanvre, une filière en train de se structurer. »