FOOTBALLCohésion, collectif… Le PSG serait-il en train de devenir une vraie équipe ?

PSG-Lens : Cohésion, collectif et football champagne… Le PSG serait-il en train de devenir une vraie équipe ?

FOOTBALLLe PSG a rendu une copie quasi parfaite, samedi soir, lors de sa victoire (3-1) face à Lens
Le PSG a battu Lens samedi soir au terme d'un match parfaitement abouti.
Le PSG a battu Lens samedi soir au terme d'un match parfaitement abouti.  - Michel Euler/AP/SIPA / SIPA
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

Au Parc des Princes,

La vie des supporters du Paris Saint-Germain est tout sauf un long fleuve tranquille. Ce serait plutôt une succession de rapides. Mais au moins il vit des émotions fortes. Tout le temps. Que ce soit dans la plus profonde des déprimes, comme ce fut le cas l’an passé avec une équipe et un coach qui n’ont jamais su tenir les belles promesses de l’été, au point de ne plus provoquer autre chose que le dédain et l’indifférence de ses fans, ou dans la joie, comme ce fut le cas samedi soir, face à Lens, avec cette belle victoire (3-1).

En quelques semaines, à grands coups de révolution à tous les étages (un changement d’entraîneurs et onze recrues), et après deux matchs nuls aussi prometteurs qu’incomplets, contre Lorient et à Toulouse, le PSG a enfin su offrir à son public une chose si rare à Paris ces derniers temps : du football champagne, des sourires et des guilis dans le bas-ventre. De l’espoir en des lendemains plus glorieux, aussi. On peut même le dire, le PSG version Luis Enrique est officiellement né ce samedi soir, face à une équipe lensoise dont on retiendra qu’elle préfère crever la gueule ouverte plutôt que de déroger à ses principes de jeu.

« Il y avait trop d’écart ce soir entre les deux équipes »

Ce qu’il faut d’ailleurs saluer, même si sur le plan comptable les comptes n’y sont pas après trois journées (un point pris sur neuf possibles). Ainsi, c’est avec un bloc très haut et un marquage quasi individuel sur les trois attaquants parisiens, Asensio, Mbappé et Dembélé, que les hommes de Franck Haise ont attaqué la rencontre. Avec une certaine réussite au départ. « On a plutôt été cohérent dans ce qu’on voulait faire en première période, avec une volonté d’empêcher Paris de sortir, a salué le coach artésien après le match. Mais après il y a ce premier but qui arrive. En deuxième période on s’est un peu ouvert mais contre cette équipe, si vous ouvrez trop, ça va trop vite, et pour nous ça a été trop vite. Il y avait trop d’écart ce soir entre les deux équipes. »

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Après un premier quart d’heure à ronronner, le PSG a vite pris l’ascendant et les occasions se sont multipliées sur les buts de Samba. Avec ses deux TGV sur les côtés, Mbappé et Dembouz, titularisés pour la première fois de la saison à domicile, Paris a de quoi mettre toutes les défenses de Ligue 1 au Berroca. Leurs entrées en jeu à Toulouse avaient déjà laissé entrevoir ce que tout le monde sait déjà : que cette équipe n’est pas la même avec la doublette de l’équipe de France sur le terrain. Cela s’est confirmé contre Lens.

Un collectif et non plus une somme d’individualités

Mais au-delà de ces deux individualités, c’est avant tout un collectif qui s’est imposé samedi soir, et c’est bien ça la véritable révolution à souligner au marqueur dans le cahier d’histoire. Luis Enrique : « Tous les coachs veulent des joueurs de très haut niveau comme Mbappé et Dembélé mais ce n’est pas seulement grâce à eux. On a gagné aussi grâce à Asensio, Vitinha, Warren, Marquinhos, Skriniar, Danilo lors de son entrée, Lucas, tout le monde. Tous les joueurs sont importants, nous sommes une équipe. » Le petit nouveau Manuel Ugarte, mons-tru-eux à la récupération samedi soir, ne dit pas autre chose : « Je crois qu’une équipe est en train de naître et aujourd’hui on l’a démontré ».

« Ça joue bien et ça lâche bien le ballon, ils ont gagné en intensité dans les duels physiques, comme on a pu le voir sur les phases de transition. C’est là où ils nous ont fait le plus mal, c’est sur cet axe-là qu’ils sont améliorés », a noté le Lensois Morgan Guilavogui, de passage en zone mixte après la rencontre. Comparé à cet ersatz d’équipe qui déambulait sans la moindre cohérence collective l’an passé avec Galtier, le PSG de Luis Enrique a véritablement joué en équipe, en bloc, avec des déplacements astucieux et des dépassements de fonctions indispensables pour déséquilibrer les défenses adverses.

A l’image d’un Vitinha métamorphosé, qui a fait le yo-yo entre un poste de pointe haute dans le milieu à trois, et un glissement côté gauche pour compenser la liberté de mouvement de Mbappé. « Pour attaquer face à Lens, il faut de l’amplitude et de la profondeur. Il fallait fixer l’adversaire pour laisser de la liberté à Kylian Mbappé parce que c’est comme ça qu’on l’aime. C’est ce qu’on a réussi à faire grâce à ce rôle de Vitinha », a apprécié l’ancien sélectionneur de la Roja.

Un jeu de transition dévastateur

Lui qu’on dit drogué au jeu de possession, « Lucho » a aussi réussi à faire briller son équipe dans les phases de transition, à l’image là aussi des magnifiques premier et deuxième buts parisiens, en une touche de balle, avec une projection nombreuse dans la surface adverse. S’il nous est arrivé de vibrer en début de saison dernière dans ce même stade, cela n’a jamais pris corps de manière pérenne. Samedi, ce n’était peut-être qu’un premier match avec l’équipe-type à domicile, mais on a senti chez les joueurs et le coach une réelle volonté de jouer ensemble, de faire les efforts les uns pour les autres et de ne jamais tomber dans ce faux rythme et cette suffisance qui étaient la marque de fabrique du PSG ces derniers mois.

« Ce qui n’a pas manqué ce soir, c’est le tempérament de mes joueurs, a souligné Enrique en conférence de presse d’après-match. Ce que je retiens, c’est l’audace des joueurs notamment quand on était confrontés à leur pressing haut. Il y avait un rythme de Ligue des champions ce soir. J’ai aimé le courage de mes joueurs, nous nous sommes créé beaucoup d’occasions face à une équipe qui défend très bien. » Si la majorité des équipes qui peuplent notre bonne vieille Farmers League ne jouera pas avec la même audace que les Lensois et qu’il faudra trouver d’autres leviers pour faire plier les défenses, avec un tel caractère et un tel collectif, Paris a de quoi à nouveau se regarder dans une glace. Ce qui est déjà un énorme progrès comparé à la saison passée.

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