OL-Losc : « Abattus » par leur semaine galère, les Lyonnais ont-ils dit adieu à la Ligue des champions ?

FOOTBALL Renversés par les Lillois dans un match fou dimanche (de 2-0 à 2-3), les Lyonnais (4es) sont les grands perdants du week-end en Ligue 1, lâchés à quatre points de l'AS Monaco, 3e

Jérémy Laugier
A la lutte avec Jonathan Bamba, Léo Dubois a une nouvelle fois souffert sur le plan physique dimanche. Il a encore dû être remplacé en fin de rencontre.
A la lutte avec Jonathan Bamba, Léo Dubois a une nouvelle fois souffert sur le plan physique dimanche. Il a encore dû être remplacé en fin de rencontre. — Laurent Cipriani/AP/SIPA
  • Eliminé quatre jours plus tôt en Coupe de France par l’AS Monaco (0-2), l'OL a vécu une nouvelle désillusion dimanche en Ligue 1, en s’inclinant (2-3) contre le leader lillois.
  • Malgré deux buts d’avance juste avant la pause, les Lyonnais (4es) se sont écroulés, comme souvent cette saison, et se retrouvent lâchés à six points du Losc et à quatre longueurs de l’AS Monaco (3e).
  • « Nous avons laissé Lille reprendre confiance dans ce match, je ne veux pas trouver d’excuse », confie le défenseur brésilien Marcelo, sonné comme tout l’OL dimanche soir.

Au Parc OL,

Un champion d’automne au tapis. Régulièrement coupable de trous d’air dans ses matchs, à l’instar des points perdus contre Brest (2-2) ou à Marseille (1-1), l'OL (4e) a poussé son défaut jusqu’à la caricature, en s'inclinant (2-3) dimanche dans un match décisif durant lequel il comptait deux buts d’avance contre un concurrent direct,  le leader lillois. C’est la première fois depuis neuf ans que Lyon s’incline en Ligue 1 après avoir mené 2-0, et ça tombe au pire moment possible.

« C’est sûr que c’est un peu récurrent, admet l’entraîneur adjoint lyonnais Claude Fichaux, envoyé par le club en conférence de presse en raison de la suspension de Rudi Garcia. On a du mal à enchaîner deux mi-temps de très haut niveau. On n’a pas encore trouvé la clé pour disputer un match complet. Certes, on a eu un quart de Coupe de France mercredi, joué à dix en deuxième période [0-2 contre Monaco], mais il n’y a pas que ça. On a tout mis en œuvre pour mener 2-0 contre le leader de la Ligue 1, et on doit être a minima capables de défendre nettement mieux sur la deuxième période. »

Lucas Paqueta groggy après sa boulette

Alors pressés dans tous les sens, les partenaires de Memphis Depay ont en plus offert à la doublette Buralk Yilmaz-Jonathan David une balle d’égalisation en or, via une passe en retrait de Lucas Paqueta mal ajustée (2-2, 59e). « Ce qui est juste embêtant, c’est que c’est un joueur qui joue vers l’avant 99 % du temps, note Claude Fichaux. La seule fois où il a joué vers l’arrière, on a malheureusement été punis. »

Rudi Garcia l’a à son tour puni dans la foulée en le remplaçant cinq minutes plus tard. Comme souvent, les choix de l’entraîneur de l’OL sont discutables sur cette rencontre, que ce soit pour Lucas Paqueta, groggy après sa sortie prématurée à la suite de sa boulette, pour Maxence Caqueret, une nouvelle fois remplacé en cours de jeu malgré sa première période XXL (79e), ou pour Rayan Cherki, resté sur le banc toute la rencontre.

Nouvelle tuile avec Jason Denayer

Si Claude Fichaux considère les joueurs « frais physiquement », le mal semble être là aussi récurrent, et bien problématique dans une saison à un match par semaine car sans Coupe d'Europe. Pour la 13e fois de la saison en Ligue 1, le latéral international Léo Dubois a par exemple dû être remplacé pour des raisons physiques avant la fin de la rencontre.

Karl Toko Ekambi a été à la peine dimanche soir, surtout après l'entrée en jeu de Reinildo. PHILIPPE DESMAZES
Karl Toko Ekambi a été à la peine dimanche soir, surtout après l'entrée en jeu de Reinildo. PHILIPPE DESMAZES - AFP

Quant à Houssem Aouar, en délicatesse avec ses adducteurs, il a quasiment disparu de la circulation depuis plus d’un mois et sa piètre prestation à Reims (1-1). Le taulier défensif Jason Denayer a de son côté dû déclarer forfait à la dernière minute dimanche pour des douleurs à la voûte plantaire. Impressionnant en guerrier dominateur dans les airs lors du match aller, disputé en grande partie à 10 contre 11, Djamel Benlamri a cette fois perdu un duel crucial de la tête avec Yusuf Yazici, qui a abouti sur le but de la victoire de Burak Yilmaz (2-3, 85e).

« Je ne veux pas trouver d’excuse, aujourd’hui ça n’était pas l’arbitre… »

Comme l’évoque Claude Fichaux, les conséquences sont « terribles » pour des Lyonnais « abattus », qui disent sans doute adieu à la Ligue des champions pour la deuxième saison consécutive, avec leurs quatre points de retard sur l’AS Monaco, 3e, à quatre matchs de la fin. Quatre jours plus tôt, la frustrante élimination en Coupe de France, contre le cours du jeu, face à l’AS Monaco (0-2), a clairement laissé des traces. « On n’a pas le droit de se faire remonter comme ça, c’est frustrant », appuie Maxence Caqueret au micro de Canal +.

« Nous avons laissé Lille reprendre confiance dans ce match, peste Marcelo. C’est difficile à expliquer, je ne veux pas trouver d’excuse, aujourd’hui ça n’était pas l’arbitre [Stéphanie Frappart avait été critiquée par Rudi Garcia vendredi]… » Avouant que son équipe a été « assommée » par le coup franc de Burak Yilmaz (2-1, 45e), le défenseur brésilien sait l’OL totalement dos au mur, avant le déplacement de la dernière chance, dimanche (21 heures) à Monaco. « On ne peut pas se permettre de dire aujourd’hui que le podium n’est plus atteignable », martèle Claude Fichaux. De notre côté, à quatre journées de la fin, nous pouvons par contre l’écrire sans guère de doutes.