Girondins de Bordeaux: «Très frustrant de ne pas pouvoir répondre aux rumeurs», Hugo Varela sort du silence
FOOTBALL Le nouvel homme fort du sportif se confie pour la première fois depuis l’arrivée de GACP au club…
- Hugo Varela est en charge de toute la partie sportive du projet américain.
- Il affirme qu’il ne gérera pas le mercato mais qu’il sera un simple conseiller.
- Pour lui, les Girondins doivent créer leur propre modèle.
Sa parole est d’or. Mais, Hugo Varela en a marre qu’on parle à sa place. Alors le bras droit de Joe DaGrosa, nouveau propriétaire des Girondins, a décidé de prendre la parole pour mettre fin aux rumeurs sur sa personne. Le nouveau patron du sportif au club (en attendant la nomination d’un directeur sportif) n’esquive aucun sujet pour 20 Minutes : sa vie, sa réputation, ses réseaux, les joueurs, Ricardo, le projet…
On vous connaît très peu en France... Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Je suis dans le football depuis 30 ans. J’ai commencé à jouer à 11 ans. J’ai joué quelques années au niveau professionnel au Portugal. Et ensuite, très jeune, il y a 20 ans, j’ai commencé à travailler du côté business. J’ai été agent de joueur, agent de coach ou encore organisateur de matchs internationaux pour le Real Madrid, Barcelone, Benfica tout autour du monde, en Europe et aux États-Unis. J’ai fait ça pendant plusieurs années.
J’ai aussi construit le projet de la Benfica Académie en Amérique du Nord ce qui était fantastique. En 2010, j’étais le conseiller du cheikh Al-Thani quand il a racheté Malaga en Espagne. Je l’ai aidé à restructurer le club et ensuite, j’ai fait la même chose au Panathinaïkos, un des plus gros clubs en Grèce. Après ça, j’étais davantage impliqué dans des relations commerciales avec la Chine, j’ai par exemple apporté le naming pour le championnat portugais. Enfin, je travaillais depuis trois ans sur le rachat d’un club dans le monde.
Comment avez-vous rencontré Joe DaGrosa ?
C’est lors de ces dernières années que j’ai fait sa connaissance. Il réussissait très bien dans tous les domaines du business mais il voulait se rapprocher du monde du sport. Donc, nous avons beaucoup parlé et on a commencé à réfléchir à un projet. Le foot était un de nos objectifs. En tant que club, Bordeaux était celui qui avait pour nous le plus gros potentiel au niveau de son histoire, de sa culture, du championnat. On s’est alors lancé.
On vous a souvent collé une mauvaise réputation depuis quelques mois…
Si vous parlez avec les gens du milieu, je ne pense pas avoir une mauvaise réputation. Après s’il y a des journalistes qui ne font pas bien leur travail ou des personnes au sein du club qui essaient de nous tuer ou balancent des mauvaises choses sur nous… Ça, je ne peux pas le contrôler. Malgré tout ce qui sortait dans la presse sur nous, on n’était pas autorisés à nous défendre. C’était très frustrant de ne pas pouvoir répondre aux rumeurs.
Pensez-vous qu’on a essayé de vous nuire ?
Tous les jours dans les journaux, il y a des fuites. Tout le monde parlait et donnait des informations sur nous pour essayer de trouver des choses négatives et il n’y avait rien. On connaît la source de toutes ces fuites au club qui ont toujours lieu.
Allez-vous gérer le prochain mercato ?
Non. Nous allons encadrer, superviser les personnes du club. Moi d’un point de vue sportif et Joe (DaGrosa) au niveau du business. Les personnes du club feront le travail et nous les aideront.
Qui ? Ulrich Ramé ? Eduardo Macia ?
Oui, nous voudrions que Macia travaille avec nous mais ce n’est pas un ami de 20 ans comme les rumeurs le disent. Il n’y a pas de deadline par rapport à l’arrivée d’un directeur sportif. C’est très important que tout le monde comprenne que nous voulons apporter des personnes compétentes au club mais que ça ne signifie pas qu’on va licencier. Ce sont deux choses très différentes. On essaie de mettre en place tous les projets, tous les objectifs pour que les employés du club les développent au jour le jour.
On dit que vous ne travaillez qu’avec votre réseau ?
Jusqu’à aujourd’hui (mercredi), j’ai rencontré deux agents que je n’avais jamais vus de ma vie. On essaie de trouver des accords pour des joueurs qui nous intéressent. Donc, on travaille avec tout le monde. Il y a beaucoup de personnes qui souhaitent nous rencontrer : les agents de Kamano, les agents de Kalu m’envoient des messages.
Et je n’ai pas de réseau. Du point de vue sportif, notre objectif est de faire venir les meilleurs joueurs. On s’en fiche de savoir qui est leurs agents.
Beaucoup de rumeurs circulent sur l’arrivée de Tomas Basic l’été dernier (le club aurait surpayé le transfert) ?
L’évaluation d’un joueur est très subjective. Pendant le mercato, on ne pouvait que dire oui ou non quand c’était trop cher. Si sa valeur était d’un 1,5 million d’euros et que le club a payé 3,5 millions d’euros, on ne pouvait rien contrôler. C’est M6 qui a négocié directement avec des gens. Nous, on a juste pensé le prix était le bon, M6 était d’accord, le coach aussi et on a donné le dernier « OK. »
Pour vous, il y a des joueurs intransférables aux Girondins ?
Il n’y a pas de joueurs non transférables. C’est un club de football, c’est un business avec des vies humaines. Si un joueur vient nous voir avec une excellente offre, s’il dit que c’est une excellente opportunité pour lui et que c’est très bien pour Bordeaux, alors on discutera. Notre intention est de garder les meilleurs joueurs, mais on comprend aussi qu’on ne peut pas garder ceux qui ne veulent pas rester. On protégera toujours les intérêts de Bordeaux mais on respecte aussi les décisions des joueurs.
Où en est le dossier François Kamano ?
Kamano est sous contrat. On l’adore. Il est encore jeune. On va vite rencontrer son agent. Les gens cherchent trop les problèmes. On veut qu’il reste.
Il avait un accord pour une revalorisation salariale avec M6…
Ceci est faux. Le directeur sportif, Ulrich Ramé, m’a dit que le club lui avait fait une offre en juillet mais que son agent ne l’avait pas accepté. Maintenant, on veut savoir ce qu’il veut. Pour la plupart des joueurs, on ne décidera qu’à partir de mars/avril. Tout dépendra aussi de la Ligue Europa.
Le projet est toujours d’investir sur de jeunes joueurs ?
Il y a deux « sources » d’investissement. La première, c’est notre centre de formation. On a une excellente structure et on souhaite encore l’améliorer. La deuxième source est de faire venir d’excellents joueurs de l’extérieur dans le futur. Mais, on ne peut pas avoir 11 joueurs de 20 ans. Il faut avoir un équilibre. Par exemple, Jules (Koundé) est un très bon joueur parce qu’il joue avec Pablo. Au milieu de terrain, c’est la même chose pour Zaydou Youssouf, Tchouaméni, Otavio avec Plasil et Sankharé.
Votre modèle, ce n’est pas donc pas Monaco ?
Non, Monaco n’est pas notre modèle. Notre modèle, c’est Bordeaux et les autres clubs copieront notre modèle dans le futur (rires).
Que pensez-vous de Ricardo ?
Je l’apprécie beaucoup. Il a joué pour la Benfica au Portugal, on a des amis en commun. J’ai toujours entendu de bonnes choses sur lui. C’était un excellent joueur et une bonne personne. C’est une personne très honnête et sérieuse, très respectée à Bordeaux, en France et dans le monde du football. La situation était très difficile quand il est arrivé, il n’a pas fait la présaison. On ne s’est pas encore assis ensemble pour discuter du prochain mercato, mais on le fera très bientôt.