Euro 2016: Bon, ça se passe comment la drague avec les supporters?

FOOTBALL L’Euro est l’occasion pour les supporters étrangers de venir draguer les Françaises…

Marc Nouaux
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Deux supporters croates s'embrassent lors d'un match entre la Croatie et l'Espagne disputé lors de l'Euro 2016 le 21 juin 2016 à Bordeaux.
Deux supporters croates s'embrassent lors d'un match entre la Croatie et l'Espagne disputé lors de l'Euro 2016 le 21 juin 2016 à Bordeaux. — NICOLAS TUCAT / AFP

A Bordeaux,

Ils sont venus en France pour supporter leur équipe. Mais ils ne font pas que ça, évidemment: les fans étrangers présents à l'Euro en profitent-ils pour draguer? Et si oui, comment se comportent-ils? On a fait l’enquête à Bordeaux un soir de Croatie-Espagne (2-1) et ce qu’il en ressort majoritairement, c’est que les Français(e)s sont plutôt content(e)s de ce qui se passe. La vérité, c’est qu’on a surtout récolté des témoignages de femmes hétéros. Pourtant, elles « craignaient » les supporters étrangers venus en nombre, précédés de leur réputation de « buveur de bières et de gros boulets ». Evidemment, ce ne sont que des gros traits généraux, pas une étude sociologique.

Mais finalement, l’Euro sert à combattre pas mal d’idées reçues, surtout à Bordeaux où les Gallois et les Irlandais ont fait très forte impression. Pour mener notre enquête, on est d’abord allé dans l’un les pubs les plus blindés. Mardi soir, c’est plutôt calme en attendant que les supporters reviennent du match. On aborde le sujet avec les serveuses. « Moi, je veux en parler : j’ai chopé un Gallois, se marre Coralie. Attends, je me suis dit c’est l’Euro, il y a plein de mecs, je bosse dans un pub, je vais en profiter ! Je les ai servis pendant quatre jours, à force c’étaient toujours les mêmes qui revenaient, une complicité s’est nouée. »


Quant à sa collègue Gaëlle, elle nous propose une petite étude sociologique du dragueur-supporter européen. « Les Gallois sont d’une extrême gentillesse. Ils viennent te voir, ils te disent : “Oh t’es trop belle, tu sais ma femme aussi est très belle”. Ils te font une bise et retournent avec leurs potes. » Mention spéciale aussi pour les Irlandais. « Ils se mettent en groupe pour te lancer une chanson d’amour. Comme pour celle qui a été médiatisée. Ben ça, ils le font tout le temps ! »

« Les Croates ou les Hongrois, ils sont plutôt en train de se la coller entre eux »

Elle a cependant noté deux catégories plus problématiques. En premier, les Belges, que (presque) toutes les filles interrogées ont cité comme « relous, relous et très relous ». « Ils te tripotent, te mettent la main au cul, ils reviennent à la charge. Bon, il y a les Flamands qui te «tipent» [donnent des pourboires] à mort, ça au moins c’est bien pour nous mais ils sont vraiment lourds. » « On pensait que les Belges étaient cools, insiste Coralie. En fait, ils sont insupportables, ce sont les pires. » Il n’y a que Sophie pour défendre les compatriotes d’Eden Hazard : « Ils étaient juste fabuleux et adorables. Courtois et galants pas comme les Français. Ils m’ont dit que j’étais belle, pas comme les Français. Par contre, les Croates pensent que le numéro de la serveuse est compris dans l’addition et qu’elle fait partie du menu. Ils n’ont pas peur de la drague ouverte ! »

Et les Espagnols ? « Eux, ils sont tout de suite dans le conflit, raconte Gaëlle. Ils te rentrent dedans et nous ici on ne se laisse pas faire. Du coup, ça ne se passe pas forcément bien. Les Croates ou les Hongrois, ils sont plutôt en train de se la coller entre eux, ils ne cherchent pas à draguer forcément. »

Dans la continuité de notre enquête, Yann, un barman nous file un tuyau. « J’ai une collègue qui a chopé un Autrichien, si tu veux. » Ha, c’est vrai qu’on les avait presque oubliés ceux-là. Il faut dire qu’ils n’ont pas fait autant de bruit que les autres. Une autre serveuse passe dans le coin. « Aujourd’hui, j’ai eu 10 euros de tips par des Croates car j’avais un short, rigole Oriane. Globalement, ils sont franchement sympas et picolent grave. »

« On n’a pas peur du tout d’aller dans les bars où il y a des supporters »

Bien aidé par ce premier tableau dressé par des serveuses, on est parti faire le tour des terrasses pour récolter d’autres témoignages. « On n’a pas peur du tout d’aller dans les bars où il y a des supporters, explique Soraya. L’ambiance fraternelle du foot est cool et les mecs sont toujours respectueux. » Et ça, c’est l’autre info du soir pour les supporters : les filles n’ont pas tendance à déserter les bars qui diffusent les matchs. « On ne change pas les habitudes », confirme Mélanie.