Roland-Garros : Bon, qui peut-on supporter maintenant qu’il n’y a plus le moindre Français en lice ?
TENNIS Les huitièmes de finale débutent ce dimanche à Roland-Garros. Comme d’habitude ou presque, les Français n’en sont plus. Mais « 20 Minutes » vous a préparé de quoi vous enflammer pour six champions liés à l’Hexagone
Y’a-t-il plus excitant qu’une deuxième semaine de Roland-Garros qui commence ? Et oui, surtout lorsque le forfait de l’épouvantail absolu Rafael Nadal permet à pas mal de joueurs de rêver de la Coupe des Mousquetaires. OK on vous voit venir les blasouillés : « Non, mais quand même, c’est chaque année le plus grand événement sportif organisé en France, et on n’a jamais le moindre Français en huitièmes de finale ». Alors c’est pas faux, mais cette fois, on a trouvé de quoi adoucir votre nostalgie de 1983. Et oui, on vous a préparé une liste de six joueurs et joueuses encore en lice dans le tableau final qui ont un lien viscéral avec la France (oula on survend un peu là, désolé). Piochez-vous des favoris là-dedans pour vous emballer pour de bon sur les huit prochains jours, c’est 20 Minutes qui régale.
Holger Rune
Eh oui, le fougueux blondin danois s’entraîne depuis l’âge de 13 ans sur les terrains de la fameuse Muratoglou Academy à Biot (Alpes-Maritimes). Proche de l’emblématique coach français Patrick Muratoglou, depuis tout ce temps, via aussi sa fondation Champ’seed, Holger Rune a clairement une attache sur la Côte d’Azur. Il est d’ailleurs résident monégasque (oh ça va, ça compte pour la France quand ça nous arrange) et son agent Philippe Weiss est français.
Et tant qu’à faire, ses premières grosses conquêtes sur les courts ont été (sur terre battue évidemment) au tournoi juniors de Beaulieu-sur-Mer, puis sur les Internationaux de France juniors à Roland à 16 ans. Ça commence à faire pas mal d’arguments pour le puncheur de Gentofte. Casquette en arrière, vraie (grande) gueule du circuit, le jeune homme a qui plus est ce panache qui fait kiffer.
Elina Svitolina
Là, il n’y a sans doute pas besoin de vous détailler un lien évident avec la France. L’Ukrainienne de 28 ans est depuis cinq ans la compagne de Gaël Monfils, avec qui elle a eu une petite fille, Skaï, née il y a 7 mois. Le couple Monfils-Svitolina nous a bien régalés, en début de tournoi, en évoquant leur nouvelle vie de parents, en se soutenant mutuellement lors de leurs matchs, et en partageant des victoires après avoir été dos au mur durant tout le premier set. Quand on aime la combativité de « la Monf », on ne peut qu’apprécier aussi celle d’Elina Svitolina, dont la qualif en huitièmes est qui plus est une sacrée performance, aussi peu de temps après un accouchement.
Francisco Cerundolo
Voilà un tennisman ami de l’institution tricolore. Toute la France du tennis vibre en voyant Arthur Fils (18 ans) débouler dans sa première finale de tournoi ATP à Lyon le 27 mai. On peut alors compter sur l’Argentin pour permettre au grand espoir francilien d’écrire un peu plus l’histoire en soulevant son premier titre à l’Open Parc (6-3, 7-5). Sept jours plus tard, le public du Suzanne-Lenglen est en mission. Dans son viseur se trouve Taylor Fritz, tombeur au tour précédent du dernier Français encore en lice, Arthur Rinderknech, dans une ambiance survoltée, entre chambrage et mépris. A l’arrivée des joueurs sur le court samedi, le Lenglen a récidivé en huant l’Américain. Francisco Cerundolo a entendu leur message et a signé la surprise du jour face à la tête de série numéro 9 du tournoi. Hit the road Taylor !
Ons Jabeur
L’attachante joueuse de 28 ans a des messages forts à faire passer sur le circuit féminin, comme elle l’a encore prouvé samedi en prenant position sur la sensible question d’une répartition hommes/femmes pour les night sessions de Roland-Garros. Avant de venir s’entraîner pendant une partie de son adolescence en France, la Tunisienne (francophone) remporte le tournoi juniors de Roland-Garros en 2011 dans la catégorie majeures. Une première pour une athlète tunisienne. Tête de série numéro 7 à Roland, Ons Jabeur peut avoir un gros coup à jouer.
Stefanos Tsitsipas
Là aussi, Patrick Muratoglou est évidemment au plus près de l’éclosion de Stefanos Tsitsipas, qui avait rejoint son académie sur la Côte d’Azur en 2015. Mais le vrai point qui le lie aussi à la France depuis encore plus longtemps est bien insolite. Après avoir grandi dans une famille de footballeurs, le jeune Grec se décide à opter pour de bon pour la petite balle jaune… en Normandie !
« Quand j’ai gagné un tournoi des moins de 8 ans en Normandie, j’ai compris que les sports individuels correspondaient plus à ma personnalité que les sports d’équipe. Après ce tournoi, j’ai dit à mon père que j’allais me désinscrire du football. » Bien lui en a pris. La Normandie, formidable lanceur de talents vénérée jusqu’en Grèce.
Carlos Alcaraz
C’est la masterpiece qui a quasiment déclenché notre idée d’article. On a reçu jeudi un étrange mail mentionnant dans l’objet des origines françaises pour Carlos Alcaraz. Quoi quoi quoi, si le numéro un mondial et favori de cette édition de Roland-Garros soulève le trophée dimanche prochain, ce serait un peu notre victoire (on n’exagère pas du tout) ? Autant vous dire qu’on s’est plongé illico dans ce mail mentionnant le site MyHeritage, qui permet de créer son arbre généalogique en ligne. Roulement de tambour et verdict : « MyHeritage a retrouvé et peut confirmer que la grand-mère maternelle de Carlos Alcaraz est reliée à ses arrière-grands-parents, Jean-Nicolas Egler et Marie Eugénie Jeannenot, qui se sont mariés en 1858 à Baume-les-Dames, dans le Doubs (Bourgogne-Franche-Comté) ».
Leur CV y est même déroulé : « Jean-Nicolas Egler était ouvrier ferroviaire et ses parents étaient tisserands ». On vous évite le passage sur les effets de la guerre perdue contre la Prusse dans son choix de nationalité, mais sachez que Jean-Nicolas Egler était parti vivre à Malaga (Andalousie). Et oui, cela a chamboulé le destin/entraîné la lose du tennis français à très long terme. On ne te félicite pas Charles Alcaraze, même si cette connexion au Doubs nous rend forcément le gaillard sympathique. Comme quoi, il faut parfois ouvrir ses mails les plus chelous.