PSG - Monaco : Une saison sans défaite? Avec Galtier, Paris se met en quête d'une inédite constance
FOOTBALL Le Paris Saint-Germain a su réaliser de grosses saisons sur le plan comptable sous Laurent Blanc et Unai Emery. Mais jamais il n'a pu embrasser l'espoir de terminer le championnat sans la moindre défaite. C'est pourtant le défi que s'est lancé l'équipe de Christophe Galtier
- Le PSG est leader de L1 avec 17 buts après trois journées seulement. Beaucoup y voient les prémices d’une saison hégémoniques.
- La rumeur veut que Galtier et Campos aient fixé à leurs joueurs l’objectif de terminer la saison sans défaite.
- Ce serait un fait inédit en France. En Europe, l’exemple le plus célèbre reste à ce jour celui d’Arsenal, en 2003-04
Il y a peu de choses que l’on ne puisse acheter avec l’argent illimité du Qatar. La Ligue des champions, par exemple, mais pas seulement. Depuis l’arrivée de QSI aux commandes du club en 2011, le Paris Saint-Germain a battu presque tous les records possibles, de celui du nombre de points inscrits en Ligue 1 au plus grand nombre de victoires consécutives. Mais il n’a pour l’instant jamais été en mesure d’ajouter son nom à la liste des champions nationaux invaincus, dont le plus célèbre exemple européen reste à ce jour celui des Invincibles d’Arsenal (2003-04).
Cet exploit, qu’aucune équipe française n’a jamais réalisé, serait l’un des objectifs officieux fixés au vestiaire par Luis Campos et Christophe Galtier. Ce dernier a beau avoir démenti publiquement l’existence d’une telle mise à l’épreuve avant l’humiliation en règle du Losc, il a été trahi par Vitinha, qui estime ce groupe « capable » d’une telle prouesse. Le Portugais n’est pas trop mal placé pour parler malgré son jeune âge : Porto, est passé tout près de la copie parfaite la saison dernière (une défaite à la 31e journée) avec un effectif sans joueurs du calibre de Neymar, Messi et Mbappé. Les Dragons font d’ailleurs partie des rares invincibles des championnats majeurs européens (en considérant de manière totalement arbitraire que la limite des Ligues respectables s’arrête à l’Eredivisie).
Les champions invaincus notables sur les 30 dernières années
1991-92 : AC Milan
1994-95 : Ajax
2003-04 : Arsenal
2010-11 et 2012-2013 : FC Porto
2011-12 : Juventus
Wenger avait donné pour mission de ne pas perdre à ses Invincibles
Pour en revenir à nos moutons parisiens, et sans vouloir doucher l’enthousiasme justifié au vu des premières claques distribuées par la bande à Galtier, le Paris de QSI n’a que très peu souvent été en mesure de faire durer le suspense. Sous Laurent Blanc, le PSG avait tenu jusqu’à la 27e journée avant de perdre contre Lyon. L’OL, briseur de rêves : Unai Emery avait perdu pour la première fois en championnat en 2018-19 au bout du 23e match face à ces mêmes Lyonnais. Pour donner une idée de l’ampleur du bazar : on parle de saisons à 96 et 91 points.
Mais il ne s’agit pas obligatoirement de faire mieux pour atteindre l’objectif d’invincibilité. Arsène Wenger, dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien en début d’année.
« Certaines équipes sont aujourd’hui plus dominatrices que nous à l’époque. Ce n’est pas une question de potentiel. Sur les 49 matchs de la saison, on a fait 12 nuls. Ça veut dire que tu peux perdre au moins 12 fois. »
La Juve de 2011-2012 a fait encore moins bien, avec 15 nuls en 38 journées. « Le grand enseignement de ce truc-là, poursuit l’Alsacien, c’est que pour sceller un groupe, le construire autour d’un objectif commun, il ne faut pas avoir peur d’afficher ses ambitions. » L'ancien entraîneur du FC Porto, Vitor Pereira, artisan du perfect de 2012-2013 désignait quant à lui l’exigence interne comme vecteur de régularité. « Tu n’avais pas besoin de perdre un match pour être sous pression, un nul suffisait. » Galtier et Campos ont donc eu raison de défier leurs joueurs – s’ils l’ont vraiment fait.
Le PSG a tendance à se relâcher avec la C1
Une dernière leçon de Wenger, pour la route. « Quand je leur annonce l’objectif d’être un champion sans défaite, ils se disent tous que l’entraîneur a perdu la tête. Puis, l’état de grâce se crée, cet état quand chacun joue juste pour lui et pour les autres. C’est unique. […] La constance dans la vie et dans le sport est ce qu’il y a de plus difficile à atteindre. Le refus de la défaite, même un mercredi soir de décembre à Sheffield dans le vent, le froid et sur un terrain dégueulasse, ce non-relâchement, c’est sensationnel. J’ai un immense respect pour cela. »
L’histoire récente du PSG tend à confirmer que cette quête perpétuelle de régularité est la plus dure qui soit. Ce groupe a fait d’une spécialité maison le relâchement avant ou après (parfois les deux) de grandes joutes européennes, sans parler du vide laissé par des naufrages européens prématurés style Camp Nou ou Bernabeu. Dur de se remotiver derrière pour aller taper Clermont ou Lorient.
Pour éviter les trous d’air, Christophe Galtier entend s’appuyer sur la profondeur de son effectif pour concerner tout le groupe tout au long de la saison. Le marathon de fin d’été qui commence dimanche au Parc, face à Monaco, sera un bon test pour voir si ce groupe est capable de constance. « Nous entamons un cycle de 21 jours avec sept matchs, entre le championnat et la Ligue des champions avec des objectifs élevés. J’ai un effectif de qualité et je vais m’appuyer dessus. » Jusqu’au bout ?