Super Ligue : L’UEFA lance une procédure disciplinaire contre le Real, le Barça et la Juve
BRAS DE FER Les trois clubs, qui ne veulent toujours pas renier leur projet de tournoi européen privé, risquent jusqu’à l’exclusion de la Ligue des champions
L’UEFA ne veut rien lâcher dans le dossier de la Super Ligue. L’association a franchi mardi une nouvelle étape dans ses représailles contre le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin en ouvrant contre eux « une procédure disciplinaire ». Il faut dire que ces trois clubs refusent toujours de renier leur projet avorté de tournoi européen privé.
Dans ce dossier, l’UEFA avait déjà nommé le 12 mai plusieurs « inspecteurs éthiques et disciplinaires », soit l’équivalent d’une enquête préliminaire. Son instance de contrôle et d’éthique doit désormais établir la « potentielle violation du cadre légal de l’UEFA » commis par les trois mutins, alors que les neuf autres promoteurs de la Super Ligue ont échappé à ces poursuites en échange de sanctions financières légères.
L’UEFA, défiée dans la nuit du 18 au 19 avril par le lancement de ce projet, a longtemps préféré négocier la reddition des rebelles plutôt que sévir. Mais faute d’obtenir une capitulation générale, elle a opté pour une riposte disciplinaire contre les trois derniers récalcitrants, sans toutefois préciser quelles infractions elle leur reproche. Ses statuts interdisent néanmoins tout « regroupement ou alliance » entre clubs sans son autorisation. Et parmi l’éventail de sanctions, les plus lourdes pour les clubs sont « l’exclusion de compétitions en cours et/ou de compétitions futures », ainsi que l'« interdiction de toute activité relative au football » pour les dirigeants.
Épée de Damoclès
La menace d’une non-participation à la prochaine Ligue des champions plane donc au-dessus des trois clubs encore officiellement dans le projet privé. Mais, loin de plier, Real, Barça et Juventus ont également répliqué sur le terrain judiciaire : à leur demande, le Tribunal de commerce de Madrid a saisi mi-mai la justice européenne pour savoir si l’UEFA abusait de sa « position dominante » en cherchant à bloquer ce tournoi concurrent.