JO 2016: Comment la climatisation met le boxon au badminton

JEUX OLYMPIQUES Le vent modifie la trajectoire du volant, rendant ce sport compliqué à jouer...

Romain Baheux
Oui, la climatisation complique les conditions de jeu du badminton.
Oui, la climatisation complique les conditions de jeu du badminton. — AFP/20 Minutes

De notre envoyé spécial à Rio,

Rio, ses plages, ses caïpirinhas, et… sa climatisation. Partout. A l’instar de nombre de pays chauds, le Brésil est un fervent adepte du refroidissement intensif de ses bus, restaurants et immeubles d’habitation. Forcément, les enceintes des JO n’échappent pas au phénomène. Vous me direz, la passion locale pour la climatisation vous importe peu. Sans doute, mais ça n’est pas du tout le cas des joueurs de badminton, dont la première médaille est attribuée mardi en double mixte.

Qu’ils mettent un pull ? Le problème n’est pas là. L’air pulsé par les systèmes de climatisation des salles suffit à modifier la course de ces volants de 5 g en plumes d’oie. Nous voilà donc dans un sport d’intérieur où le vent doit être pris en compte. « Selon la puissance du vent, vous vous retrouvez à devoir viser l’extérieur du terrain pour que le volant finisse à l’intérieur », explique Peter Gade, directeur de la performance des Bleus.

« Le pire, c’est à Singapour ou en Indonésie où ils forcent vraiment sur la climatisation dans des grandes salles, décrit Brice Leverdez, seul engagé français chez les hommes à Rio. Là, vous vous retrouvez à jouer un set sur deux contre le vent. C’est d’ailleurs là qu’on observe le plus de victoires en trois sets… »

Au Brésil, l’organisation assure avoir équipé les 23.000 m2 du Pavillon 4, implanté sur le site du Rio Centro, « d’un système d’air conditionné moderne à faible vitesse ». Lors des repérages, les Bleus avaient à gérer les trois vitesses différentes de la clim des salles d’entraînement, d’échauffement et de compétition.

La salle du Riocentro où se déroulent les compétitions de judo des JO de Rio.
La salle du Riocentro où se déroulent les compétitions de judo des JO de Rio. - GOH Chai Hin / AFP

« Au début, on trouvait que ça soufflait beaucoup et on a mis pas mal de coups faciles en dehors du terrain, raconte Delphine Lansac, éliminée dès les poules. C’est assez frustrant, tu dois adapter tes repères. » « Il faut faire appréhender ce paramètre aux joueurs sans en faire des tonnes, souligne Peter Gade. Il ne faut pas créer de psychose et en parler tout le temps. » Ça n’est jamais bon de brasser de l’air.