H Cup Toulon-Saracens : Sir Jonny Wilkinson s'avance en terrain conquis à Cardiff
RUGBY Le demi-d'ouverture anglais de Toulon impose le respect dans le Var et au Royaume-Uni à quelques jours de la fin de sa carrière...
À Toulon - et pour encore une semaine le temps de jouer deux finales avant la fin de sa carrière - le chef c’est Jonny Wilkinson. Après la victoire en demi-finale des siens face au Racing-Métro (16-6) en demi-finale de Top 14, il y a une semaine, l’ex-international anglais a ordonné à ses coéquipiers de ne pas se rendre à la réception d’après-match, organisée par la Ligue, pour rentrer directement chez eux et économiser leurs forces. Pour éviter les erreurs de l’an passé, où le RCT était arrivé cramé en finale de Top 14 face à Castres, après avoir soulevé la H Cup.
Mais il n’y a pas que sur la Rade que Sir Jonny est le «maître». Cette année encore le demi d’ouverture toulonnais a impressionné l’Europe du rugby. Il arrive à Cardiff avec l’étiquette du joueur qui a inscrit le plus de points en H Cup cette année avec un total qui claque : 100 points tout rond. Mais c’est sans nul doute au Royaume-Uni, plus que nul part ailleurs, que Wilkinson (91 sélections, 1246 points) est érigé en demi-dieu.
Cardiff, son jardin
«En Angleterre c’est le maître, raconte Christian Califano, l’ancien international français qui a évolué aux Saracens en 2002-2003. Je pense que supporters des Saracens, ou pas, à Cardiff, il y aura beaucoup de respect et d’admiration pour lui de la part du public du Millennium Stadium samedi. Je me souviens que lors du match de poule de Toulon en phase de poule de H Cup face aux Cardiff Blues à l’automne, il n’y avait pas un bruit dans le stade gallois quand Wilkinson tirait une pénalité.»
L’actuel sélectionneur de l’Angleterre, Suart Lancaster, a lui tressé des lauriers à Sir Jonny dans la presse anglaise cette semaine. «Je n'ai pas eu le privilège de l'entraîner, a-t-il déclaré. Il a changé la façon de jouer au rugby. Mais encore plus important, il a changé la façon d'aborder les matches et comment les joueurs s'y préparent. Je connais un paquet de ses anciens coéquipiers qui m'ont dit, "je pensais être professionnel, je pensais que je me préparais bien, que je travaillais dur mais il a mis la barre à un niveau nettement plus élevé"».
«Son influence a été considérable à travers le monde»
«Jonny a tout le répertoire du demi-d'ouverture, poursuit Stuart Lancaster. C'était un incroyable joueur au pied face au but, sa défense était énorme, et des deux mains il pouvait distribuer le jeu. Avoir fait ce qu'il a fait aussi longtemps le rend unique. Son influence sur d'autres joueurs à travers le monde a été phénoménale».
Et dans l’ultime ligne droite de sa longue et incroyable carrière, Jonny Wilkinson entend terminer en apothéose. «Je vais mourir pour vous, soyez prêt à mourir pour moi», déclarait-il dans le vestiaire varois à la mi-temps de la demi-finale face au Racing. Pour lui, la retraite n'est encore qu'un mirage. «La prochaine semaine n’existe pas, et les années passées non plus ! Il est juste question d’ici et maintenant ! Et cette finale de Coupe d’Europe est énorme», a t-il confié vendredi à Cardiff. Et ses partenaires entendent honorer sa sortie. «Ce qu'il a apporté au jeu n'a pas de prix. C'est un des joueurs les plus les professionnels qui soit, si ce n'est le plus professionnel, en plus d'être un des plus humbles. Après tout ce qu'il a traversé, tout ce qu'il a réalisé, il mérite une belle sortie», soufflait l'ailier sud-africain Bryan Habana en conférence de presse.
Le XV de Toulon dévoilé
Le staff toulonnais a révélé la composition de l'équipe qui sera alignée en finale de la Coupe d'Europe face aux Saracens (samedi, 18h00) à Cardiff. Sans surprise, Jonny Wilkinson et Sébastien Tillous-Borde sont à la charnière. On note le retour de Danie Rossouw en deuxième ligne, préféré à Ali Williams et Jocelino Suta. Enfin, une nouvelle fois, Frédéric Michalak n'est pas sur la feuille de match.