
Comment les entreprises peuvent-elles s'engager pour plus d’inclusion ?
INCLUSION Aller vers plus d’inclusion dans la société, c’est la volonté de certains porteurs de projets, quelques entreprises leur emboîtent le pas. Focus sur une initiative forte qui prône le vivre ensemble.
En octobre dernier, le “challenge inclusion”, porté par APICIL (groupe de protection sociale paritaire et mutualiste), est lancé. Trois lauréats sont finalement retenus, par un jury d’experts et une commission.
“Le but de l’entreprise est de dépasser son rôle d’acteur économique, en révélant et en accompagnant des porteurs de projets inclusifs pour développer leurs initiatives et les rendre accessibles au plus grand nombre”, explique Philippe Barret, Directeur Général du Groupe APICIL. Un constat partagé par 46% des Français, qui considèrent que la société d’aujourd’hui n’est pas aussi inclusive qu’elle devrait l’être, d’après un récent sondage OpinionWay, à l’initiative du Groupe APICIL.
Le challenge inclusion est donc né de la volonté de créer un “dispositif permettant de sourcer et de récompenser les individus qui, par leurs initiatives, contribuent à rendre la société plus inclusive”, souligne Philippe Barret. .
Parmi les projets soutenus l’an dernier, la coloc inclusive “Fraterni’Team” a remporté le challenge. Nous avons rencontré sa porteuse de projet, Lalie Zeitoun.
Colocation inclusive : faire rimer handicap et indépendance
Lalie est la mère de Jérémie, un jeune homme de 26 ans, en situation de handicap. Le jeune homme est atteint d’une maladie neurodégénérative (l’Ataxie de Friedreich) qui se traduit notamment par une impossibilité de se mouvoir librement.
Malgré la maladie et un fauteuil roulant encombrant, dans une société qui n’est pas réellement adaptée au handicap, le jeune homme continue le sport et les voyages, avec énergie. Il devient chargé de projets RH dans une entreprise d’audit et d’expertise comptable. Très vite, se pose la question de l’indépendance. Comment vivre sa vie de jeune adulte quand on doit être épaulé dans son quotidien ? C’est là que naît le projet de la Fraterni’Team, comme nous l’explique Lalie Zeitoun.
Inclure, au lieu d’exclure, avec la colocation Fraterni’Team
“On a toujours essayé de garder Jérémie dans un quotidien “ordinaire”, on ne voulait pas le mettre dans des classes spécialisées, par exemple”, pose Lalie. “Quand il a démarré son premier boulot, s’est posée la question de comment l’aider à avoir une vie la plus autonome possible, sans passer par les institutions, dont le système d’aide ne correspondait pas à ce qu’on recherchait pour Jérémie.”
Leur fille étant à l’étranger, les parents de Jérémie disposent d’une chambre de libre et d’une autre pièce qu’ils peuvent aménager, dans la maison familiale. Germe alors l’idée d’y accueillir des étudiants étrangers, à même de “donner un coup de main pour le quotidien de Jérémie et qui, en échange, seront nourris/logés”.
La formule prend vite et bientôt, ce sont les jeunes aidants qui remercient Jérémie. À son contact, ils se sentent vraiment utiles et ce nouveau quotidien leur fait du bien : “Ça a dépassé nos espérances, ils sont devenus de vrais frères de cœur pour Jérémie”, explique Lalie, qui ajoute :
De quelque chose de lourd, le handicap, s’est transformé en quelque chose de très positif.”
Rapidement, les parents désertent le domicile pour laisser toute la place à cette colocation inclusive, aux allures d’auberge espagnole, en déménageant dans un 2 pièces non loin, “pour continuer d’aider Jérémie dès que le besoin se fait sentir”.
Faut-il plus d’initiatives comme le “Challenge inclusion” ?
Le challenge créé par APICIL a permis au projet Fraterni’Team de gagner en visibilité, explique Lalie. Elle évoque aussi une “expérience humaine incroyable”. Grâce à ce challenge inclusion, elle a pu se rendre pleinement compte qu’ils étaient “nombreux [ndlr : les
porteurs de projets] à faire des choses dans leur coin.” Elle ajoute que “C’était un super partage d’expérience.”
Quid d’une nouvelle Fraterni’Team ? “Le projet est en route, beaucoup de gens nous soutiennent et aimeraient voire éclore cette deuxième coloc”. Pour le moment, ils manquent encore de financements, “mais le prix APICIL nous a beaucoup aidés, notamment pour réaliser des travaux dans la Fraterni’Team”.
Quel avenir pour ce projet porteur d’inclusion, de vivre ensemble ?
“Chaque année, en plus du challenge inclusion, ce sont environ 16 millions d’euros qui sont consacrés par le groupe à l’action sociale et au mécénat”, indique Philippe Barret, Directeur Général du Groupe APICIL. Loin d’être une perte sèche pour le groupe APICIL, ces aides s’inscrivent même dans un cercle vertueux pour le groupe : “Nous sommes convaincus qu’une entreprise inclusive est synonyme de performance économique”.
Lalie aimerait qu’il existe d’autres projets de ce genre, portés par des entreprises. Un constat partagé par la majorité des Français puisque, selon le sondage OpinionWay pour APICIL, 82% d’entre eux indiquent qu’ils attendent que les entreprises jouent un rôle important et croissant en faveur de l’inclusion.
Ce contenu a été réalisé par 20 Minutes Production, l’agence de contenu de 20 Minutes pour APICIL