TsunamiCoup de com, coup de gueule… « Rip Curl » surfe-t-il sur la vague transgenre ?

Coup de com', coup de gueule, boycott… « Rip Curl » surfe-t-il sur la vague transgenre ?

TsunamiDe nombreux surfeurs australiens ont lancé un appel au boycott de la marque Rip Curl, accusée de s’être séparée de son égérie, Bethany Hamilton, après son coup de gueule contre la présence de femmes trans dans les compétitions féminines de surf
La surfeuse américaine Bethany Hamilton aurait-elle été virée parr RipCurl après sa prise de position contre la présence de femmes trans dans les compétitions féminines de surf ?
La surfeuse américaine Bethany Hamilton aurait-elle été virée parr RipCurl après sa prise de position contre la présence de femmes trans dans les compétitions féminines de surf ? - LUCY PEMONI/AP/SIPA / Sipa
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • La championne américaine de surf, Bethany Hamilton, a ouvertement critiqué une nouvelle règle de la ligue mondiale de surf autorisant les femmes transgenres à participer à des compétitions féminines.
  • Dans la foulée, mais sans lien assumé, le sponsor de la surfeuse, Rip Curl, a mis fin au contrat de partenariat qui courait normalement jusqu’en 2027. La marque a en parallèle mis en avant une surfeuse australienne trans dans une récente campagne de communication.
  • Bethany Hamilton a reçu de nombreux soutiens, notamment au sein de la communauté du surf pro, mais aussi sur les réseaux, de personnes de bonne foi, mais aussi de personnes plus intéressées politiquement par son point de vue.

Aussi célèbre pour son toucher de vague que pour avoir perdu un bras lors d’une attaque de requin, la surfeuse américaine Bethany Hamilton n’est plus aujourd’hui l’égérie de Rip Curl, marque iconique de cette discipline. Si la raison de la fin de ce partenariat n’a pas été officiellement reconnue par la marque, beaucoup y voient une sorte de punition après que la championne a ouvertement dénoncé la présence de femmes trans dans les compétitions de surf.

Rip Curl sponsorisait Bethany Hamilton depuis 1999. En 2022, la surfeuse et la marque signaient pour cinq années supplémentaires, affirmant que leur « partenariat » allait « évoluer vers une nouvelle phase passionnante ». Ça ne sera pas le cas, le « passionnant » ayant été remplacé par la « polémique ». Vraisemblablement, l’embrouille entre Rip Curl et son ex-icône remonte au début du mois de février dernier, lorsque Bethany Hamilton s’est exprimée dans une vidéo sur une nouvelle règle imposée par la ligue mondiale de surf (World’s surf league). « Les personnes aux corps masculins appelés athlètes transgenres pourront officiellement participer aux compétitions féminines », assure la championne. « Qu’importent les différences, j’ai un profond amour pour l’humanité entière », poursuit-elle, « mais cette décision me concerne en tant qu’athlète professionnelle […] et je pense que beaucoup de filles sont comme moi contre cette nouvelle règle mais qu’elles n’osent pas le dire de peur d’être mises à l’écart », insiste-t-elle.

Une « catégorie spéciale » pour les personnes trans

Bethany Hamilton s’interroge sur l’application d’une règle identique dans les autres sports, dénonce l’absence de concertation et demande si « la différence entre un homme est une femme n’est qu’une question d’hormones ». Persuadée que le surf féminin pâtirait de cette règle, la championne plaide plutôt pour la création d’une « catégorie spéciale » pour les personnes trans, « dans laquelle elles auraient une opportunité juste de montrer leur talent ». Une proposition pour laquelle elle a d’ailleurs reçu le soutien de nombreux pros du milieu, y compris de l’icône masculine du surf, Kelly Slater.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Un point de vue qui n’est pas partagé par Rip Curl. En même temps qu’elle se séparait de Bethany Hamilton, la marque a mis plusieurs fois en avant la surfeuse trans australienne Sasha Jane Lowerson. Courant janvier, dans sa dernière campagne de communication sur Instagram pour promouvoir le surf féminin, Rip Curl woman a de nouveau utilisé l’image de Sasha. Aussitôt, les nombreux soutiens de Bethany Hamilton ont vu rouge et appelé au boycott de Rip Curl. L’ex-égérie n’a pas non plus manqué de rappeler sa position : « Les athlètes masculins ne devraient pas participer à des sports féminins », postait-elle sur « X », lundi.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Sous, la pression, Rip Curl a supprimé le post Instagram présentant Sasha. Mais la polémique était lancée. Sous le tweet de Bethany Hamilton, des centaines de personnes lui exprimaient leur soutien. Beaucoup de bonne foi et d’autres plus intéressés politiquement. « Merci de vous être exprimé à ce sujet », commentait le Conseil de recherches de la famille, dont la « mission est de faire progresser la foi, la famille et la liberté dans les politiques publiques et la culture à partir d’une vision biblique du monde ». « Amen », ont écrit plusieurs internautes, certains se présentant comme des conservateurs assumés. « Merci beaucoup Bethany. Vous êtes une source d’inspiration pour les femmes et les filles du monde entier », lui a lancé Kara Dansky, une « féministe luttant pour les droits fondés sur le sexe des femmes et des filles ». Sans oublier une certaine droite, voire extrême droite, y compris Française, qui crie au « wokisme » de la part de Rip Curl.

Sujets liés