A quoi ressemble un orgasme ? Une intelligence artificielle en a fait des œuvres visuelles

Parfois un dessin en dit plus long que des mots. Comment expliquer ce qu’on ressent pendant l’orgasme ? C’est un vrai casse-tête pour certains. Sur les pas de Dr William Masters et Virginia Johnson dans Masters of Sexqui utilisaient des volontaires pour comprendre ce qu’il se passe dans le corps pendant l’amour, dix cobayes se sont masturbés équipés de capteurs de bande ECG de surveillance cardiaque. Cinq femmes se sont amusées avec un jouet Womanizer tandis que les hommes ont utilisé un sextoy Arcwave. L’outil a enregistré les variations des pulsations pendant l’orgasme et avec l’aide d’un ingénieur en logiciel et d’un développeur, les données physiologiques ont été transformées, grâce à l’IA générative Midjourney, en une série de dix visualisations. Céline Vendé, sexologue thérapeute à Bordeaux, analyse ces interprétations de l’orgasme par la machine.

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  Ressent-on tous les orgasmes de la même façon et surtout, y a-t-il une différence entre un orgasme pendant une masturbation et pendant un rapport sexuel ? « Avec la masturbation, on est dans du réflexe orgastique, explique Céline Vendé. On cherche à déclencher un réflexe dans le corps qui amène un pic ». Lors d’un rapport sexuel, l’émotion, générée par le bien-être, l’érotisme et la sensualité, crée un orgasme plus long et plus intense. Les images générées par l’intelligence artificielle interprètent le réflexe orgastique. Un orgasme a minima pourrait-on dire.

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  « Il est souvent très difficile de décrire verbalement un orgasme. En consultation, il arrive que des gens disent : "Je ne sais pas si j’ai déjà eu un orgasme". Ils n’arrivent pas à mettre des mots. En regardant les images générées, on a la sensation que ça peut être un volcan qui explose, une avalanche, des éboulements », observe la thérapeute.

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  Chaque orgasme est différent. D’une personne à l’autre, d’un jour à l’autre, les sensations changent. De nombreux paramètres doivent être pris en compte. Et le seul rythme cardiaque n’est pas une donnée suffisante pour rendre la réalité de cette expérience.

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  « L’orgasme est une émotion, un vécu, et il n’y a pas d’indicateur physiologique qui le donne », analyse la spécialiste. C’est une interprétation lacunaire.

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  « La décharge ressentie au moment d’excitation est bien représentée artistiquement, observe Céline Vendé. Mais certainement que sur un orgasme issu de techniques du Tantra ou du Tao, on n’aurait pas les mêmes représentations. Ce serait peut-être quelque chose de moins dynamique, de plus diffus »

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  Différencier l’orgasme d’une femme et celui d’un homme par l’usage des couleurs n’est pas non plus très pertinent. Du violet sur fond noir pour l’homme, du rose sur fond blanc pour la femme… L’intelligence artificielle s’est réapproprié les biais de la société.

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  « Il aurait pu être pertinent de ne pas genrer les résultats », observe Céline Vendé. Pourquoi utiliser du rose pour interpréter le plaisir féminin ? 

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  D’autant que, contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de vraie différence entre l’orgasme de l’homme et celui de la femme.

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  « Si l’homme apprend à réguler son excitation et à travailler son périnée, il peut avoir des orgasmes aussi long et diffus que ceux de la femme. Il peut même être multi-orgasmiques comme la femme », poursuit la thérapeute.

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  D’ailleurs, à part la couleur, ces images ne montrent pas de réelles différences d’intensité. Elles donnent toutes à voir une montée en puissance et une sorte d’explosion.

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  L’étape suivante serait de montrer comment l’orgasme par masturbation se distingue visuellement de celui créé par un rapport sexuel, en croisant d’autres données comme celles du cerveau. On arriverait peut-être plus près de la réalité du vécu.

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