Performer, un outil de «motion capture» pour des avatars plus vrais que nature

INNOVATION Alliée à une start-up, Supélec vient de commercialiser un matériel unique au monde...

Camille Allain
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Renaud Séguier, enseignant à Supélec et associé de Dynamixyz, présente le Performer.
Renaud Séguier, enseignant à Supélec et associé de Dynamixyz, présente le Performer. — C. ALLAIN / APEI / 20 MINUTES

Depuis quinze jours, le quotidien de la start-up rennaise Dynamixyz a bien changé. Aidée par l'école d'ingénieurs Supélec, la société a développé un matériel unique au monde. Commercialisé depuis deux semaines, le «Performer» permet de capter les expressions et les émotions d'un visage, puis de les reproduire sur un avatar en trois dimensions. «C'est un produit qui s'adresse aux professionnels qui font de la 'motion capture' (capture de mouvements)», explique Renaud Séguier. Enseignant à Supélec, il s'est associé à deux anciens ingénieurs d'Orange Labs pour créer Dynamixyz. L'entreprise œuvre ainsi dans l'univers des jeux vidéos, du cinéma d'animation et des effets spéciaux. «S'ils avaient eu notre casque pour le film Avatar, les réalisateurs auraient gagné beaucoup de temps et d'argent», taquine l'enseignant. «Jusqu'ici, il fallait embaucher des centaines d'infographistes qui réalisaient chaque mouvement de bouche à la main». Ici, la moindre émotion est captée en temps réel.

Des contrats à la clé

De retour du Game developper conference, salon spécialisé de San Francisco, la start-up a déjà de belles perspectives. «Nous allons à Montréal pour présenter notre produit à Ubisoft. La 20th Century Fox est également intéressée», se réjouit Renaud Séguier. Pour répondre au succès, Dynamixyz a embauché 7 ingénieurs. «On pourrait grimper à 15 d'ici deux ans».
Et avec sa technologie, la start-up pourrait aussi faire avancer la science. Elle vient de signer un partenariat de trois ans avec les hôpitaux de Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, pour venir en aide aux enfants défigurés. «Pour améliorer leur prononciation, les orthophonistes les font parler face à un miroir, mais c'est assez traumatisant. Nous travaillons à la création d'un avatar qui reproduise le visage de l'enfant.» Une petite fille pourra ainsi se voir en princesse. «C'est plus ludique.» Dynamixyz planche aussi sur le clonage des visages. «Le but, c'est qu'on ne fasse plus la différence entre le vrai et le faux.»