HIGH-TECHApple sans Steve Jobs pour la seconde fois en deux ans

Apple sans Steve Jobs pour la seconde fois en deux ans

HIGH-TECHDans l'immédiat, l'entreprise ne court aucun danger. Mais les experts s’interrogent sur le long terme...
Steve Jobs et  la pomme, emblèmes d'Apple
Steve Jobs et  la pomme, emblèmes d'Apple  - Montage/DR
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Quand Steve Jobs prend un congé maladie, l'action Apple vacille. Les marchés américains étaient fermés lundi –un hasard du calendrier sans doute pas étranger au timing de l'annonce– mais à Frankfort, le titre de la firme à la pomme a décroché de 6%.

Il s'agit de la 3e fois depuis son retour à la tête de l'entreprise en 1997 que Steve Jobs, 55 ans, est contraint au repos forcé. Il y a d'abord eu son cancer du pancréas, en 2004, auquel il a miraculeusement survécu. Puis, en 2009, il a pris un congé de six mois et reçu, dans le plus grand secret, une transplantation du foie. Lundi, il a annoncé aux employés qu'il effectuait une nouvelle pause dont il n'a pas spécifié la durée, pour se «concentrer» sur sa santé. Comme la fois précédente, il a précisé qu'il conservait un pouvoir décisionnaire mais que les opérations quotidiennes seraient pilotées par Tim Cook.

La valeur d'Apple multipliée par 50 ans en dix ans

L'absence d'une date de retour de Steve Jobs inquiète les investisseurs. «Cette fois-ci, on peut se demander s'il sera capable de rebondir», confie à Reuters Daniel Ernst, de la société de gestion de capital Hudson Square Research. Selon une source anonyme du New York Times, le système immunitaire de Steve Jobs subit «des complications classiques de ceux qui reçoivent une transplantation du foie» et sa santé a par conséquent «des hauts et des bas».

Si Steve Jobs a été élu «patron le plus influent» par le magazine Barrons, l'an dernier, ce n'est pas par hasard. En dix ans, le cours de l'action Apple a été multiplié par 50. Celui qui aurait investi 20.000 euros en l'an 2000 et conservé ses titres serait aujourd'hui assis sur un pactole d'un million d'euros. Apple a même dépassé Microsoft et est aujourd'hui la seconde capitalisation boursière mondiale, derrière Exxon Mobil.

Tim Cook à la barre

Tim Cook a montré l'an dernier qu'il était capable de tenir le cap. Apple a déjà dans ses cartons l'iPad 2 et l'iPhone 5 (et sans doute 6) et devrait sans doute annoncer mardi –parfait timing– des résultats trimestriels historiques. Mais alors que la compétition s'accentue, notamment avec Android, certains s'inquiètent pour l'avenir d'Apple.

Tim Cook serait-il capable de superviser de A à Z, avec le même degré de minutie que Steve Jobs, le lancement d'un nouveau produit comme une hypothétique télé Apple? Rien n'est moins sûr. L'influent blogueur John Gruber, qui suit Apple depuis plusieurs années, estime que le plus grand succès de Steve Jobs n'est pas l'iPhone mais d'avoir structuré l'entreprise de telle sorte à ce qu'elle lui survive. Dans l'immédiat, Steve Jobs se veut rassurant. Il conclut: «J'aime tellement Apple, j'espère revenir dès que possible.»

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