PORTRAITA 71 ans, Christian va courir son 100e marathon à Paris, son secret santé

Marathon de Paris 2024 : A 71 ans, Christian va courir pour la 100e fois la distance, son secret santé et « unique vice »

PORTRAITChristian Jobert, 71 ans, va courir son 100e marathon à Paris, le 7 avril prochain (et ça risque de ne pas être le dernier !)
Christian, 71 ans, va courir avec son fils Stéphane (à gauche) pour le Schneider Electric Marathon de Paris, le 7 avril prochain.
Christian, 71 ans, va courir avec son fils Stéphane (à gauche) pour le Schneider Electric Marathon de Paris, le 7 avril prochain. - C.Jobert / C. Jobert
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Le marathon de Paris aura lieu le dimanche 7 avril. A cette occasion, 20 Minutes vous propose chaque semaine des portraits de participants et participantes.
  • Christian Jobert, 71 ans, sera sur la ligne de départ avec son fils Stéphane.
  • Si ce dernier est un habitué de ces événements de course à pied, le marathon de Paris est un peu particulier cette année : ce sera le 100e auquel il participera. Et ce ne sera sûrement pas le dernier…

Il se sent prêt. Il faut dire qu’il a l’habitude. Le 7 avril prochain, à Paris, il effectuera son 100e marathon. « Il m’en manquait un pour arriver à un compte rond, j’ai dit que ce serait le dernier mais on ne sait jamais !, plaisante Christian Jobert, 71 ans. C’est mon fils Stéphane qui nous a inscrits ensemble. On vise les 4 heures parce qu’il court moins que moi. »

Il faut dire qu’il est difficile d’aimer plus ce sport que Christian. Il a commencé lorsqu’il avait 17 ans. « J’ai commencé les marathons à 21 ou 22 ans et je n’ai jamais réussi à m’arrêter. Ça me permet de m’évader. Je suis capable de courir 100 km en ne pensant à rien », sourit-il. Son premier, donc ? « C’était à Cabriès, se souvient-il. Une petite ville près de Marseille où je travaillais à l’époque. Je m’étais inscrit à celui de New York mais je n’avais jamais couru autant. On m’a alors dit qu’il fallait au moins en faire un avant. J’ai donc couru deux marathons en une semaine ! Comme on dit, quand on aime, on ne compte pas ! »

Christian, témoin de l’engouement grandissant pour les marathons

Depuis, il a parcouru plusieurs fois les rues de New York. D’après lui, c’est là-bas qu’il y a « la meilleure ambiance ». Mais son meilleur souvenir, c’est à Berlin. « Parce que j’y ai réalisé mon meilleur temps, 2h40 ! Après, chaque marathon est différent et a son charme. J’ai adoré Stockholm ou Amsterdam. Celui de Marrakech est magnifique pour le paysage mais bon, il n’y a pas de ravitaillement… Quand je fais une course, j’y vais aussi, et surtout, pour les gens. Ceux qui courent, parce que ça fait quelque chose d’être des milliers sur la ligne de départ, mais aussi ceux qui applaudissent des heures pour nous soutenir. J’adore aller jusqu’à toucher leurs mains pour les remercier d’être là ! », affirme-t-il.

Il a d’ailleurs été témoin de l’engouement pour ces événements au fur et à mesure des années. « Lors de mon premier marathon à New York, on devait être 20.000 tout au plus. Aujourd’hui, il rassemble au moins deux fois plus de personnes. C’est pareil à Paris, constate-t-il. Ce qui a évolué aussi, ce sont les prix. J’ai fait des courses gratuites ou pour quelques francs. Maintenant, il n’y a pas un dossard à moins de 100 euros ! Mais on n’avait que de l’eau pour se ravitailler ! »

Mais ce grand intérêt prouve aussi, selon lui, que « c’est accessible à tous ». « N’importe qui peut accéder à ce sport. On achète une paire de chaussures et on y va ! Il suffit d’avancer et c’est tout », lance-t-il simplement.

La course à pied, la clé de la longévité ?

Alors, quand on lui demande « pourquoi » il fait ça, le marathonien répond d’emblée : « C’est un plaisir qui ne s’explique pas. » Avant d’assurer : « Quand on goûte une fois au marathon, on ne peut plus s’en passer. C’est fabuleux de finir les 42 km. On se sent revivre. »

Ce serait donc la course à pied la clé de la longévité ? Pour Christian, il n’y a aucun doute. « Avant, on me disait : "Oui à 40 ou 50 ans, tu seras mort si tu continues comme ça !" Et maintenant, on me dit : "Mais tu cours à ton âge ? Tu continues même à 70 ans ? ! Ce n’est pas possible, il faut t’arrêter !" Et je réponds toujours : "Tant que je peux courir, je continuerai." Tant que la santé et la mécanique tiennent toujours, je ne vois pas pourquoi je m’arrêterai. Je ne suis jamais allé chez le médecin de ma vie ! Je souhaite d’ailleurs à tout le monde d’arriver à mon âge et d’avoir ma santé physique. Comme quoi, la course ça conserve ! »

Le septuagénaire précise qu’il ne fume pas, qu’il ne boit et qu’il estime avoir une bonne hygiène de vie. « Je n’ai qu’un seul vice : je fais de la course à pied », rit-il. Avant de reprendre : « En réalité, c’est comme une drogue. Si je ne cours pas tous les deux ou trois jours, je ne suis pas bien. Même si je suis fatigué, je rentre chez moi, je ne me pose pas de question, j’enfile mes chaussures pour ressortir tout de suite. C’est devenu une drogue mais je pense que c’en est une bonne. »

« Le meilleur des souvenirs, ça reste dans la tête »

Pour son 100e, Christian n’a pas « d’objectif » de temps. Ce sera la trois ou quatrième fois qu’il effectuera ce parcours à Paris. « Le but c’est de partager un bon moment avec mon fils, de s’attendre et d’en reparler plus tard aux petits-enfants en disant qu’on a fait ça ensemble », indique-t-il. Il n’a donc pas « de temps à battre » mais s’est quand même entraîné « pour ne pas être ridicule » à raison de quatre à cinq fois par semaine. Comme entraînement, il a aussi participé à celui de Bangkok – là où il vit. Il a terminé en 3h20. « J’ai aussi prévu de faire quelques semi », sourit-il.

Notre dossier Marathon de Paris

Il faut dire qu’il a également l’habitude d’arriver dans les premiers dans ses catégories d’âge « depuis qu’il a 50 ans ». Il ne compte d’ailleurs plus ses médailles. Avant d’habiter en Thaïlande, il a vécu vingt-cinq ans à La Réunion, où il a été « une quinzaine de fois champion de l’île ». A-t-il une pièce avec tous ses trophées ? « J’ai tout donné à une association quand j’ai déménagé, précise-t-il. Ce serait trop lourd dans mon cercueil ! Et puis, le meilleur des souvenirs, ça reste dans la tête quand on est en train de le vivre. »

Avant de finir l’entretien, Christian avoue : « Il y a encore des marathons que j’aimerais faire et que je n’ai pas faits. Celui du Japon est dans ma liste. Il paraît qu’il est magnifique… »

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