Montpellier : Gros coup de frein sur le futur stade Louis-Nicollin

FOOTBALL « Le désengagement » d’un partenaire majeur met en péril le projet du nouveau stade dont le financement n’est plus assuré

Jérôme Diesnis
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Le MHSC souhaite quitter le stade de la Mosson, qu'il juge inadapté à l'économie du football moderne. Mais ce déménagement semble de moins en moins acté.
Le MHSC souhaite quitter le stade de la Mosson, qu'il juge inadapté à l'économie du football moderne. Mais ce déménagement semble de moins en moins acté. — N. Bonzom / Agence Maxele Presse
  • Annoncé en 2016, le futur stade du MHSC Louis-Nicollin, d’une capacité théorique de 24.000 places, est au point mort.
  • Le budget de la construction de cette enceinte n’est plus bouclé. La réunion publique d’information, prévue le 26 septembre, a été repoussée à une date indéterminée.
  • Selon Laurent Nicollin, la banque des territoires, qui devait permettre au groupe Nicollin et au MHSC, d’autofinancer en grande partie sa construction, a décidé de largement diminuer son engagement, mettant le projet en péril.

Les péripéties se succèdent autour du futur stade Louis-Nicollin, censé accueillir le club de foot de Montpellier. La réunion publique d’information, prévue le 26 septembre, a été repoussée à une date indéterminée. « Suite au désengagement de la Banque des Territoires du financement du projet, l’avancée des études et de la concertation est suspendue à la définition d’un nouveau mode de financement du stade Louis-Nicollin », évoque le site dédié à la future enceinte.

Initialement estimée à environ 120 millions d’euros par le maire de l’époque, Philippe Saurel (DVG), lors de la première présentation du projet en 2016, la facture s’élèverait aujourd’hui à 240 millions d’euros. Selon Laurent Nicollin, le président du MHSC la banque de Territoires devait abonder pour 100 millions d’euros dans ce financement. Son engagement serait désormais nettement moindre. « Ça fait trois ans qu’on travaille sur le projet avec la Banque des territoires (…) Tout le business plan s’est articulé autour de leurs desiderata », évoque Laurent Nicollin dans les colonnes de Midi Libre. « D’un projet où il ne manquait que la signature et où tout était ficelé avec un permis à déposer en décembre 2023, on est passé à un gros coup de frein. »

Un trou de 80 millions d’euros dans le tour de table

Selon ses décomptes, il manque désormais 80 millions d’euros dans le tour de table. Ce financement doit être réalisé essentiellement par des partenaires privés, dont 80 % financés par le MHSC et le groupe Nicollin. Basé à la Paillade depuis ses débuts, le club souhaite bénéficier d’un outil plus moderne, pouvant lui permettre de se diversifier et d’amener de nouvelles ressources financières. Notamment grâce aux loges, à la location de l’enceinte pour des séminaires ou encore l’ouverture de boutiques et du musée, alimenté par l’incroyable collection de Louis Nicollin. Actuellement, le stade de la Mosson ne vit que le jour des matchs.

Il était initialement pressenti dans le quartier Cambacérès par l’ancienne équipe municipale, puis à Pérols après l’élection de Michaël Delafosse (PS) à la mairie. Ce projet d’une enceinte neuve de 24.000 places fait l’objet d’opposition de riverains et des élus d’EELV. Deuxième adjoint au maire de Montpellier, Manu Reynaud a proposé aux clubs de rugby du MHR et de foot du MHSC, de « mutualiser le stade Yves du manoir pour les deux clubs de foot et de rugby. ». « Une énorme connerie », selon Laurent Nicollin, qui estime au contraire le projet du nouveau stade « vital pour le club ».