Tennis : Le sacre de Caroline Garcia a rendu les jeunes Villeurbannais « aussi heureux que la Coupe du monde 2018 »
REPORTAGE Deux jours après le Masters WTA remporté par Caroline Garcia aux Etats-Unis, les jeunes licenciés de son club formateur, l’Asul Villeurbanne, ne cachaient pas leur bonheur mercredi
- Caroline Garcia est devenue, dans la nuit de lundi à mardi, la deuxième joueuse française de l’histoire à remporter le Masters WTA après Amélie Mauresmo.
- Cet exploit ravit les jeunes licenciés de l’Asul Tennis Villeurbanne, le club formateur de « Flying Caro » dans le Rhône (de 2002 à 2009).
- 20 Minutes a assisté mercredi aux entraînements des meilleurs joueurs villeurbannais ayant entre 10 et 12 ans. Certains se prennent à rêver d’une trajectoire semblable à l’actuelle numéro 4 mondiale.
A l’Asul Tennis (Villeurbanne),
« Merci à mon club formateur, l’Asul, pour le soutien inconditionnel. » Cette dédicace faite par Caroline Garcia, au cœur d’un long couloir dédié à la nouvelle reine du Masters WTA, entre articles de presse et affiches #FlywithCaro, en dit long sur son lien avec le club villeurbannais. Malgré une météo déprimante empêchant l’utilisation des sept courts extérieurs, les habitués de ce complexe sportif comprenant également six terrains couverts étaient encore euphoriques mercredi.
Il y a tout juste 20 ans, la désormais numéro 4 mondiale avait rejoint cette structure pour y passer cinq saisons, et tracer les premiers contours d’une carrière au très haut niveau. Durant les nombreux entraînements de l’après-midi, le nom de Caroline Garcia était sur toutes les lèvres ou presque, moins de deux jours après son exploit américain. Armand (11 ans) avoue conserver précieusement dans sa chambre « plusieurs autographes » de l’icône locale.
Nathan veut tout savoir de la finale dès le réveil
« Parmi mes modèles, il y a bien Mahut en double, et j’apprécie aussi Nadal, Alcaraz et Ruud, liste-t-il. Mais c’est sûr que j’aime bien suivre tous les résultats de Caroline Garcia, même si c’est plus difficile lorsqu’elle joue en pleine nuit. » Multipliant les attaques du fond du court non loin de lui, Nathan (11 ans) avait prévu le coup lundi soir avant ce choc contre Aryna Sabalenka (7-6, 6-4). « J'ai demandé à mes parents de me réveiller 10 minutes plus tôt le mardi matin, afin que je puisse voir quelques images de la finale. Dès que je me suis levé, j’ai demandé si elle avait gagné. J’étais tellement content que je voulais prendre une balle de tennis pour l’envoyer de partout dans la maison. Ça me rend aussi heureux que lorsque la France est devenue championne du monde de football en 2018. »
Ce gaucher affiche un sourire radieux en évoquant la retentissante fin de saison de « Flying Caro », déjà demi-finaliste à l’US Open en septembre. Ce n’est tout de même pas elle qui l’a poussé à prendre sa première licence de tennis la saison passée. « J’ai eu envie de ramener plein de coupes à la maison, comme mon papa qui était 15/1 », confie Nathan. Et pour ses débuts dans le deuxième club le plus important de la métropole de Lyon (850 licenciés), il a été entraîné par Muriel Merolle, la coach de Caroline Garcia à l’Asul de 2002 à 2007. « Quand je lançais ma balle de service trop haut, Muriel m’expliquait que Caroline aussi faisait ce type d’erreurs à mon âge », sourit-il. Un parallèle qui a de quoi pousser de nombreux gones à rêver.
« Ah, c’est le club de Caroline Garcia ça »
Thomas (10 ans), qui pratique le tennis chaque mercredi pendant 1h30, a tout de même du mal à s’imaginer un jour professionnel : « Je suis surtout là pour m’amuser. Je ne me verrais pas faire ça tous les jours comme elle. Déjà, j’ai tous mes devoirs de CM2 à effectuer à côté ». Sarah, qui est classée 30/3 à 12 ans, s’emballe davantage : « Comme on a une telle référence qui a été formée dans ce club, on se dit qu’un jour, on pourrait connaître le même parcours qu’elle ».
Lorsqu’on est licencié à l’Asul, les références à Caroline Garcia ne sont en effet jamais bien loin. « Quand je participe à un tournoi avec le tee-shirt de l’Asul, tout le monde fait la même remarque autour du terrain : "Ah, c’est le club de Caroline Garcia ça" », indique Orane (12 ans), elle aussi 30/3. « La vitrine ici, c’est Caroline Garcia, confirme Muriel Merolle, à présent directrice de l’Asul. Mais nous avons aussi le label de club formateur depuis 11 ans, et l’avantage d’être juste à côté d’un arrêt de métro. Tous ces éléments aident à attirer du monde. »
« Flying Caro » de retour à l’Asul lundi
Si bien que les espoirs de demain ne manquent pas à l’Asul, entre Martin, classé 30 à seulement 9 ans, et même quatre enfants… de 4 ans qui effectuent déjà deux entraînements par semaine. Certaines séquences d’entraînements sont parfois disséquées dans le complexe sportif villeurbannais, tout comme les matchs de légendes. « On fait de petites séances vidéo avec les coachs en analysant les coups des plus grands champions : Djokovic, Nadal, Federer, et Caroline Garcia », glisse Sarah.
Responsable sportif de l’Asul, Sébastien Mayeux précise : « En fait, certains gamins ne savent même pas qui est Caroline Garcia, mais d’autres sont incollables sur tous ses résultats et ont hâte de fêter avec elle sa grosse saison ». Car tous viennent d’apprendre que Caroline Garcia sera de passage lundi prochain pour une séance de dédicaces dans son club formateur. « Ça va être trop cool d’en profiter pour taper un peu la balle avec elle », s’enthousiasme Armand. Et pour rappeler à « Flying Caro » tout le chemin qu’elle a parcouru en deux décennies.