OM-FC Zurich en live comme-à-la-maison
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AVANT-MATCHBrandao n’aurait peut-être pas dû naître au Brésil. Chez lui, la samba n’a de place que dans l’autoradio. Jamais sur le terrain. Neuf mois après son arrivée à Marseille, l’attaquant dont le nom signifie «celui qui allume le feu» n’est toujours pas prêt d’enflammer le Vélodrome sur un flip-flap à la Ronaldinho. Le buteur au catogan le confesse lui-même, il n’est pas là pour ça. Il n’en est de toute façon pas capable. Reste qu’à la veille d'un match décisif contre le FC Zurich, en Ligue des champions, il est aussi l’un des joueurs les plus appréciés du public marseillais et l’une des valeurs sûres de l’effectif olympien.«C’est un atypique, analyse Guy Stéphan, l’entraîneur adjoint de Didier Deschamps à Marseille. Il ne suffit pas d’être brésilien pour être technique. Lui, c’est un joueur très généreux qui adore courir sur un terrain.» En moyenne treize kilomètres par match, selon les chiffres de José Anigo. Autant qu’un milieu de terrain récupérateur.«Il fait des gammes à l’entraînement»Le joueur raillé pour son manque de finesse et sa maladresse passagère compense toujours par cette faculté à mouiller le maillot. A se démener et jouer des coudes pour prendre le dessus sur les défenseurs, comme samedi dernier face à Toulouse. D’une reprise de volée, «l’Animal» a offert à son équipe le but de l’égalisation (son quatrième en L1). Avant de gâcher une balle de match, sur une tête piquée mal maîtrisée. Le jeu de Brandao résumé en deux actions.Du côté de l’OM, on ne désespère pourtant pas d’en faire un bon technicien. «Il travaille énormément, enchaîne Stéphan. Il fait même des gammes après l’entraînement. Beaucoup de répétitions de gestes.» Le joueur a tout intérêt à travailler ses lacunes. «Dans la générosité, il est toujours à 100% donc c'est difficile de faire mieux», confiait récemment Didier Deschamps, toujours ravi du travail défensif de son attaquant.Un petit coin de BrésilA l’origine, c’est même pour cette tâche ingrate qu’Eric Gerets l’avait arraché au Shakhtar. «La bête qui ne lâche rien», selon le technicien belge, achetée pour 7 millions lors du mercato d’hiver, s’est depuis recréé son cocon brésilien, dans une ville d’accueil où il se sent «comme chez lui, avec la mer, le soleil et sa famille». Près de Cassis, où il réside, Brandao a rapatrié du Brésil parents et cousins.A l’entraînement, il est inséparable d’Hilton, l’autre Auriverde (avec le gardien Andrade) de l’effectif marseillais. Un joueur qui «le conseille beaucoup, l’aide au quotidien à progresser», au point de lâcher le mot «Seleçao» au détour d’une conférence de presse. Comme quoi, il est possible d'être assimilé à un déménageur et de conserver un certain sens du spectacle.