Portugal - France : Les trois penaltys, l'oubli sur Coman... Notre avis sur les décisions (discutables) de M.Lahoz

FOOTBALL Contrairement aux joueurs sur la pelouse, M.Lahoz n'a pas vraiment brillé mercredi soir

William Pereira
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Au moins!
Au moins! — Laszlo Balogh/AP/SIPA

De notre envoyé spécial à Budapest,

Cela doit être frustrant, pour 22 hommes, de cavaler toute la soirée dans un chaudron, faire de leur mieux pour livrer un joli spectacle et voir un seul homme – plus quelques autres dans un camion – et son sifflet venir ternir une si belle affiche. Oui, on se souviendra de ce Portugal-France comme d’une belle affiche de cette phase de poules, mais à l’instant T, on ne peut pas s’empêcher de coller une soufflante à M.Lahoz, l’arbitre espagnol de la partie, dont le seul mérite aura été de respecter sa position géographique entre les deux protagonistes du soir. Mais au bout du compte, il aura quand même pris des décisions assez discutables, notamment sur les trois penaltys (plus un autre oublié) que l’on prend la décision de juger. Faites entrer l’accusé.

26e : Penalty pour le Portugal et carton jaune pour Lloris

L’action : Sur un coup franc consécutif à une faute de N’Golo Kanté, João Moutinho tire dans la boîte. Lloris sort avec poing et coude en avant, dans la tête de Danilo Pereira. C’est jaune pour le capitaine français.

L’avis du tribunal : Le penalty est totalement justifié. Connor McGregor et Ronda Rousey ont remporté des titres UFC avec des coups moins impressionnants sur cette sortie non maîtrisée d’Hugo Lloris, qui s’en sort très bien avec ce carton jaune. Certes, le geste n’est pas méchant, mais la sortie n’est pas maîtrisée. La légende dit qu’Anthony Lopes a applaudi sur le banc portugais. La double-peine n’eut pas été de trop.

45e : Penalty pour l’équipe de France

L’action : Mbappé et Pogba combinent, la Pioche envoie une ouverture dans la surface en direction de l’attaquant du PSG, stoppé net dans sa course par Nelson Semedo. Kyky s’effondre et se retourne vers M.Lahoz. L’arbitre siffle et la VAR confirme.

L’avis du tribunal : A vitesse réelle et sur le premier ralenti, on se dit que la décision est bien gentille, mais pas non plus scandaleuse. Sur les deuxième et troisième ralentis, on voit clairement le geste du bras de Semedo pour envoyer paître Mbappé, qui finit par tomber. La trajectoire du ballon, qui filait droit en six mètres, n’a aucune incidence sur la décision prise par l’arbitre, c’est dans la règle. Même Fernando Santos n’ose pas trop se plaindre en conférence d’après-match. « C’est une action que je n’ai vue que de loin et qui est difficile à analyser. » Bref, le penalty est justifié, mais on aurait dit la même chose s’il avait laissé jouer.

58e : Penalty pour le Portugal

L’action : Cristiano Ronaldo tente un centre à gauche de la surface. Le ballon trouve le bras de Jules Koundé sur sa route. M.Lahoz désigne le point de penalty.

L’avis du tribunal : RAS, le bras du Sévillan se balade n’importe où, même si au fond son geste est physiquement cohérent par rapport au mouvement de son corps. Didier Deschamps dira de Koundé qu’il est « malheureux », mais la faute est bien réelle. 

89e : Penalty non-sifflé sur Coman

L’action : King déborde sur la gauche et dépose Bruno Fernandes qui projette le Français au sol à l’entrée de la surface portugaise. La VAR décide qu’il n’y a rien.

L’avis du tribunal : Loin de nous l’envie de jouer les complotistes, mais on a quand même sacrément l’impression que les mecs devant les écrans dans leur camion avaient envie que le match se solde sur un nul 2-2, juste au cas où l’Allemagne déconnerait une dernière fois dans les arrêts de jeu contre la Hongrie. Il y a 36 fois faute, c’est absolument indiscutable. La seule raison qui pourrait expliquer la décision est que la VAR ait considéré que la faute a été commise en dehors de la surface et donc hors de son champ d’action. Elle ne peut donc pas contredire la décision de l’arbitre, qui n’a pas bronché. Mais en revoyant mille fois l’action, ça semble très clair : Kingsley Coman est dans la surface, point barre. On a peut-être privé les Bleus d’une deuxième victoire et Karim Benzema d’un triplé. Scandale total.