Roland-Garros : « Je m’excuse auprès des personnes qui ont dû regarder ça », lâche Monfils après sa défaite
TENNIS Le Français, pourtant largement favori contre Ymer, a été éliminé sur le Lenglen en quatre manches (6-0, 2-6, 6-4, 6-3)
A Roland-Garros,
Il était notre dernière bouée de sauvetage, comme souvent en ces lieux, sauf exploit cosmique de Richard Gasquet en soirée. Mais Gaël Monfils n’est plus vraiment Gaël Monfils, ces derniers temps, sinon il n’aurait jamais disparu du tableau contre Michael Ymer, un défenseur certes respectable, mais avec un arsenal de coups limité. Habitué à grandir ses adversaires plus que de raison, le Français n’a pas surjoué le type génial en face après la défaite : « il a remis la balle, il a joué intelligemment. Il n’a pas eu grand-chose d’autre à faire vu les fautes directes que j’ai pu faire ».
« Je n’arrive pas à me relâcher »
62, un score astronomique sur quatre sets, qu’on a du mal à s’expliquer. S’agit-il de la vieille blessure au genou qui s’est réveillée et qui l’a obligé à faire un peu de kiné à la fin du premier set ? « Je n’en parlerai pas, vous le savez, j’ai joué, pas de soucis ». On le relance : « C’est un match que je dois gagner en l’état. Je dois faire mieux que ça, beaucoup mieux. Je m’excuse auprès des fans et des personnes qui ont dû regarder ça. » Une bouillie de tennis, un match sans fil directeur, des amorties sans queue ni tête, et des attaques qui sortaient de trois mètres, comme ce coup droit suicidaire sur la balle de match. Gaël a donné l’impression d’avoir lâché dans sa tête, encaissant sept jeux de rang à partir de 4-2 dans un troisième et qu’il menait, pourtant.
« De l’extérieur, on dirait que je baisse les bras, mais pas du tout, je suis très tendu, je n’arrive pas à me relâcher, parce que la confiance ne revient pas. » Pourquoi continuer dans ce cas à arroser le court et ne pas se contenter de balancer des cloches, comme à la belle époque ? Monfils nous ressort l’antienne de Brusnik, son nouveau coach. Agressif, agressif, agressif. « Si je décide de changer mon jeu, ce n’est pas pour me remettre à limer. Taper plus fort, parfois, ça fait faire plus de fautes directes, mais la confiance joue beaucoup. Il faut se forcer à y aller même s’il y a des fautes. Sur la balle de match, il y a dix ans je l’aurais laissé aller chercher le point. Bon là j’ai tenté ce coup droit, ce n’est peut-être pas la bonne balle à aller frapper, mais j’y ai cru. Si je ne continue pas à essayer de jouer autrement, je ne le ferai jamais ». A 34 ans, il n’y a plus beaucoup de temps à perdre.