récapUltranationaliste russe condamné au 701e jour de la guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Ultranationaliste condamné et doutes sur le crash de l’avion russe

récap« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
L'ultranationaliste Igor Guirkin dans le box des accusés, le 25 janvier 2024.
L'ultranationaliste Igor Guirkin dans le box des accusés, le 25 janvier 2024. - Ramil Sitdikov/SPUTNIK/SIPA / SIPA
Guillaume Novello

G.N. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce jeudi, 701e jour de guerre en Ukraine, fait inhabituel, un ultranationaliste russe partisan de l’intervention en Ukraine a été condamné à quatre ans de camp car il avait osé critiquer Vladimir Poutine, tandis que les doutes s’accroissent du crash de l’avion de prisonniers.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

L’Ukraine a revendiqué jeudi une frappe de drones contre un complexe pétrolier du sud de la Russie dans la nuit. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont frappé une raffinerie de Touapsé, et une « unité de traitement de pétrole » a été endommagée, a indiqué cette source. Dans la nuit, les autorités régionales avaient annoncé qu’un site pétrolier était en feu à Touapsé, sans expliquer les causes du sinistre.

Les flammes ont été maîtrisées vers 5 heures jeudi, et aucune victime n’avait été recensée. Mais la partie russe n’a donné aucune indication quant à l’ampleur des dégâts. « Le SBU frappe en profondeur en Russie, et va continuer d’attaquer des infrastructures importantes pour l’économie russe et qui fournissent du carburant aux forces russes », a indiqué la source militaire à l’AFP.

La phrase du jour

« Je sers la Patrie ! » »

Igor Guirkine a réagi ainsi ce jeudi à sa condamnation à quatre ans de camp pour « appels publics à commettre des actions extrémistes » par la justice. Car Igor Guirkine n’est pas un pacifiste, cible habituelle de la répression de Moscou, bien au contraire. Cet ultranationaliste, vétéran des combats en Ukraine en 2014, est même un soutien de l’offensive face à Kiev mais il a commis un impair en dénonçant pendant des mois l’incompétence des autorités russes. Sur son compte Telegram, il est même allé plus loin que d’autres nationalistes en critiquant Vladimir Poutine lui-même, quand d’autres ciblaient ministres et généraux. Mal lui en a pris.

Le chiffre du jour

27. C’est le nombre d’années de prison auxquelles a été condamnée Daria Trepova. Cette jeune femme de 26 ans a été reconnue coupable du meurtre à l’explosif en avril 2023 de Vladlen Tatarskiï, de son vrai nom Maxime Fomine, un blogueur nationaliste russe spécialisé sur l’assaut contre l’Ukraine. Il avait été tué après avoir accepté une statuette piégée, dans un café de Saint-Pétersbourg, des mains de Daria Trepova. L’explosion avait aussi blessé une trentaine de personnes. La jeune femme avait ensuite été rapidement arrêtée pour « terrorisme » et placée en détention. Moscou a accusé Kiev et des « agents » de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny d’être derrière l’opération.

Au cours de son interrogatoire et de son procès, Daria Trepova a pour sa part toujours assuré qu’elle ne savait pas qu’elle transportait une bombe, estimant avoir été manipulée. Elle a affirmé avoir agi à la demande d’une personne en Ukraine qu’elle ne connaissait que sous le nom de « Guechtalt » et que ce dernier lui avait assuré que la statuette piégée contenait « un micro ». « Je tiens à m’excuser pour ce qui s’est passé, j’ai toujours honte », avait-elle déclaré en janvier face aux juges, citée par les médias russes.

La tendance du jour

De nombreuses incertitudes demeuraient jeudi autour du crash de l’avion militaire russe près de la frontière ukrainienne. Moscou accuse en effet Kiev, sans éléments l’attestant, d’avoir sciemment abattu un appareil qui transportait, selon les autorités russes, 65 prisonniers ukrainiens en vue d’un échange. Jeudi, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a encore reproché à Kiev un « acte monstrueux ». Cependant, la Russie n’a apporté aucune preuve sur l’identité des passagers, ni démontré que l’Ukraine savait qui était à bord de l’appareil.

Le commissaire ukrainien aux droits humains, l’une des personnes chargées des échanges de prisonniers, Dmytro Loubinets, a dès lors appelé jeudi l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à aller « inspecter les lieux » du crash. Il s’est toutefois dit « convaincu » que Moscou n’autoriserait « personne […] à voir le site ». Le CICR, se refusant à toute « spéculation », a affirmé « ne pas savoir ce qu’il s’est passé ».

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

De son côté, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a insisté sur le manque « d’informations fiables et complètes » concernant les passagers de l’avion. Volodymyr Zelensky, a lui demandé une enquête internationale. Enfin, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a dit ne pas être « en mesure de dire si les assertions russes sont vraies ou pas ». « La Russie nous a habitués à mentir sur ces sujets », a-t-il ajouté.

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