VIDEO. Un artiste tague des tweets haineux devant les locaux de Twitter à Hambourg

REVANCHE Malgré ses signalements, les tweets en question n'ont jamais été effacés par l'entreprise...

Lucie Bras
Shahak Shapira avant d'aller peindre les tweets sur les trottoirs de Twitter.
Shahak Shapira avant d'aller peindre les tweets sur les trottoirs de Twitter. — Capture d'écran/Youtube
  • Lassé de lire des commentaires haineux, un Allemand signale de nombreux tweets antisémites ou islamophobes sur Twitter.
  • Mais Twitter n’a pas supprimé ces tweets qui ne vont pas à l’encontre de sa politique.
  • L’artiste a décidé de peindre ces tweets devant le siège allemand de l'entreprise.

Vous connaissez ce fameux bouton « signaler ce tweet » sur Twitter ? Après l’avoir utilisé de nombreuses fois pour dénoncer des messages racistes, antisémites ou islamophobes, sans avoir de retour concret, cet artiste germano-israélien a décidé de peindre les posts les plus obscènes directement sur le trottoir des locaux de Twitter à Hambourg.


Les employés de Twitter n’ont pas pu les louper en allant travailler. En tout, 30 messages haineux tel que « L’Allemagne a besoin d’une solution finale pour les musulmans », « Les gays à Auschwitz » ou « Gazons les juifs » ont été peints à la bombe sur le trottoir, devant l’entreprise à Hambourg en Allemagne. Avec un message : « Hey Twitter, efface ces conneries ! »

A l’origine de cette initiative, Shahak Shapira, un artiste de 29 ans. Scandalisé par ce type de propos sur le réseau social, il a signalé à la compagnie plus de 300 tweets en six mois, sans aucun effet, d’après l’artiste, qui raconte dans une vidéo que la majorité est toujours en ligne. « Les tweets que j’ai signalés ne sont pas que des insultes ou des blagues, mais des menaces sérieuses et violentes », raconte Shapira.

L'artiste a tagué des messages de haine pour inviter Twitter à réagir.
L'artiste a tagué des messages de haine pour inviter Twitter à réagir. - Capture d'écran

Dix fois plus de dossiers traités

A l’inverse, Shapira salue la politique de modération de Facebook, qui a supprimé 80 % du contenu signalé en trois jours maximum. Le porte-parole de Twitter a expliqué à l’agence Reuters que la compagnie ne commenterait pas la situation de chacun de ces comptes « pour des questions de vie privée », mais il explique que sa politique de modération de ces contenus haineux s’est intensifiée. L’entreprise explique traiter dix fois plus de comptes abusifs comparé à la même période l’an dernier.

En Allemagne, le débat sur ces messages haineux est ouvert depuis quelques mois déjà. Des discussions sont en cours à propos d’une loi qui pourrait obliger les entreprises à retirer ce genre de contenus, sous peine d’amende.