Réalité virtuelle ou augmentée, les différences expliquées avec des films de science-fiction

TECHNOLOGIE Les rêves –ou les cauchemars– hollywoodiens sont presque une réalité..

Philippe Berry
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Le mode «holographique» de Windows permet d'interagir avec des menus 3D superposés au monde réel grâce aux lunettes HoloLens.
Le mode «holographique» de Windows permet d'interagir avec des menus 3D superposés au monde réel grâce aux lunettes HoloLens. — MICROSOFT

Microsoft a fait rêver tous les geeks cette semaine avec son casque HoloLens. Mais comme pour Google Glass, les premiers échos ne sont pas tout à fait au niveau de la vidéo concept. Réalité virtuelle, augmentée, mixte ou holographique... Pas vraiment évident de s'y retrouver dans toutes ces différentes terminologies. Heureusement, Hollywood est là.

Réalité augmentée (AR, en anglais): la vision «à la Terminator»

Des graphismes affichés sur des lunettes transparentes se superposent au monde réel. Dans Terminator (1984) Arnold Schwarzenegger dispose notamment d'un logiciel de reconnaissance faciale qui lui indique si une personne est un ennemi. Google Glass ne recrée pas complètement cette expérience car il n'y a qu'un écran, et il est placé en vision périphérique. On ne le voit donc pas en regardant devant soi. Les lunettes SmartEyeGlass de Sony, en revanche, s'en rapprochent. A très long terme, tout cela pourrait être remplacé par des lentilles de contact. Kill. Sarah. Connor.



 

Cette fameuse scène de Minority Report (2002) imagine la publicité du futur, personnalisée à la rétine de chacun. Avec le Bluetooth low-energy et les bornes iBeacon, c'est déjà une réalité dans les Apple store, mais simplement sur nos smartphones.



 

Côté britannique, l'excellent Black Mirror (2011) ajoute un bonus: les yeux peuvent tout enregistrer et se repasser n'importe quelle scène à volonté, pour des engueulades glaçantes. Techniquement, il suffit ajourd'hui d'avoir une petite caméra et un plan data illimité pour tout uploader dans le Cloud.



 

Réalité virtuelle (VR): la matrice

Cet environnement de synthèse immersif fait croire au cerveau qu'il est réel, notamment car il est possible de «regarder» dedans en tournant la tête et de s'y déplacer. Il faut un casque ou des lunettes qui recouvrent complètement les yeux. Exemple: Oculus Rift, Project Morpheus de Sony ou Samsung Gear VR. Ça donne encore parfois un peu le vertige ou le mal de mer, mais quand on se fait pourchasser par la créature d'Alien dans les couloirs d'un vaisseau spatial, on hurle comme une petite fille.

Le Cobaye (1992) améliore les visuels de l'ancêtre Tron avec un voyage sous acide dans le metaverse.



 

Dans Hackers (1995), le casque de réalité virtuelle n'est pas loin de ressembler à l'Oculus.



 

Dans Johnny Mnemonic (1995), Keanu Reeves peut interagir avec des objets dans le monde virtuel grâce à une paire de gants. On a déjà mieux avec Leap Motion ou l'Hololens de Microsoft, grâce à un tracking des doigts qui rappelle celui de Robert Downey Jr dans Iron Man.



 

Matrix (1999) pousse le concept un peu plus loin, avec des impulsions électriques directement appliquées sur le cerveau. Là, ça reste de la science-fiction, même si les scientifiques ont fait des progrès dans les implants cérébraux pour redonner une vision ultra-basique aux aveugles.



 

La réalité mixte (MR), une super réalité augmentée

Les environnements réels et virtuels sont complètement mélangés, comme dans la technologie de Microsoft. Grâce à des lunettes semi-transparentes, le sol du salon devient la surface de Mars mais le canapé est toujours là, et un avatar en 3D de grand-mère est assis dessus. Microsoft parle d'hologramme: c'est faux du point de vue de l'optique, mais c'est proche dans le ressenti, avec une intégration convaincante grâce à un scan en 3D de la pièce. Selon Engadget, les objets restent légèrement «transparents», ce qui limite l'immersion. Selon les bruits de couloirs, la startup Magic Leap pourrait aller plus loin avec sa «réalité cinématique» en réussissant à masquer la lumière derrière les objets virtuels par un tour de magie rétinien.

La réalité holographique, sans lunettes

Pour celle-là, pas besoin de lunettes ou de casque. Des objets 3D sont projetés par un système laser et peuvent être vus depuis différentes angles. Aujourd'hui, ce n'est pas très convaincant et les scientifiques ont encore besoin de brouillard ou de miroirs. Bref on est loin de la Princesse Leïa dans Star Wars (1977)



 

Et encore plus de l'Holodeck de Star Trek (1974), qui génère non seulement des images mais aussi de la matière.