ELEVAGEManifestation et recours en justice contre un projet de poulailler XXL

Morbihan : Manifestation et recours en justice contre un projet de poulailler XXL

ELEVAGEL’exploitation sera dimensionnée pour la livraison de 120.000 poulets tous les 45 jours. Les opposants voient dans ce projet une « ferme-usine » nocive pour l’environnement et le bien-être animal
Un élevage intensif de poulets (illustration).
Un élevage intensif de poulets (illustration). - R.Radwanski/AFP / AFP
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

«De l’air pour les poulets », « attention, vous êtes commandés par l’agrobusiness », « fermes-usines agro no-futur », pouvait-on lire sur les banderoles. Environ 200 personnes se sont rassemblées samedi à Langoëlan (Morbihan) pour dénoncer un projet de poulailler géant « jamais vu en France », selon les organisateurs, le Collectif contre les fermes-usines. Ce rassemblement intervenait quelques jours avant une audience prévue jeudi devant le tribunal administratif à Rennes après un recours d’associations, dont Eau et Rivières de Bretagne, qui dénoncent notamment des insuffisances dans les études d’impact environnemental du projet.

Dans cette commune de 400 habitants non loin de Pontivy, le projet contesté prévoit la livraison de « 120.000 poulets tous les 45 jours, du jamais vu en France », a expliqué Julien Hamon, membre du Collectif où il représente la Confédération paysanne. Les lots de poussins dans les élevages moyens sont compris en moyenne entre 20.000 et 40.000, a-t-il dit. Il s’agit d’un « élevage intégré », les poussins et l’aliment ainsi que le support technique étant fourni par Sanders (groupe Avril) qui prend livraison des poulets au bout des 45 jours, selon les organisateurs. Les éleveurs portent l’investissement et sont rémunérés en tant que prestataires.

De 60.000 à 120.000 poussins

L’exploitation où est prévu ce projet recevait jusqu’à présent 60.000 poussins par lot avec trois emplois, les parents et le fils. Les parents partant à la retraite, le nouveau projet est porté par le fils et une autre personne. « On double la production et on perd un emploi », a souligné Michel Besnard, du collectif de soutien aux victimes des pesticides, également partie prenante au recours devant le tribunal administratif.

Les poulets dits « fermiers » label rouge, sont abattus généralement après un élevage de 80 jours. Près de la moitié du poulet consommé en France est importé et le pourcentage atteint les 80 % pour la restauration collective (cantines, restaurants, etc...).

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