Coupe Davis : JO, double et datas, les chantiers de Paul-Henri Mathieu, nouveau capitaine des bleus

TENNIS Paul-Henri Mathieu succède à Sébastien Grosjean, parti intégrer le staff d’Arthur Fils, à la tête de l’équipe de France de Coupe Davis et des JO de Paris 2024. Avec déjà quelques idées en tête

William Pereira
Paul-Henri Mathieu vise une médaille pour le tennis français aux JO de Paris 2024
Paul-Henri Mathieu vise une médaille pour le tennis français aux JO de Paris 2024 — CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
  • Paul-Henri Mathieu est le nouveau capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis et des JO de Paris 2024.
  • « Je suis fier, honoré et ému d’avoir ce poste-là aujourd’hui », a déclaré Paul-Henri Mathieu, alors que les noms de Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon étaient aussi évoqués.
  • PHM a du pain sur la planche. Egalement responsable de la délégation masculine du tennis olympique, il compte renforcer le double pour viser une médaille à Paris.

Ni Jo-Wilfried Tsonga, ni Gilles Simon. Le nouveau capitaine de l’équipe de France pour la Coupe Davis et les JO de Paris 2024 s’appelle Paul-Henri Mathieu. « Un choix évident et unanime pour la FFT, au regard de ses fonctions et réalisations passées au sein de la Fédération, son expérience et sa connaissance du terrain, mais également de la qualité des relations qu’il entretient avec l’ensemble des joueurs et entraîneurs. »

Retraité sportif depuis 2017, PHM est revenu dans le giron de la FFT voilà deux ans et demi. L’équipe de France, il la connaît bien pour avoir été entraîneur au côté du précédent capitaine, Sébastien Grosjean, qu’il n’oublie pas dans son discours de présentation au détour d’une conférence de presse de dernière minute en visio.

Retour aux sources espéré

« Je suis fier, honoré et ému d’avoir ce poste-là aujourd’hui », a déclaré Paul-Henri Mathieu, à qui la maudite finale envolée face à la Russie en 2002 n’a jamais fait perdre le goût de cette compétition, même dénaturée par les actes de décideurs plus avides de gains que d’histoire. Il se battra, promet-il, en temps et en heure pour redonner à ce tournoi un format plus approprié. « Je ne suis pas fan de cette nouvelle formule, rien ne remplace les ''home and away''. C’est important de pouvoir jouer à la maison car ça permet de promouvoir notre sport. Pourquoi pas se réunir avec les autres capitaines. On sait que des discussions sont en cours, éventuellement pour 2025. On va suivre ce dossier de près. » Car à quoi bon obtenir des résultats sur les cendres d’une compétition qui n’intéresse plus personne ?

PHM veut inciter les joueurs de simple à évoluer en double

On sera bien heureux de voir l’ancien format ressuscité le jour où ce miracle arrivera. Mais là, tout de suite, la priorité est ailleurs. Les Bleus, les JO, c’est demain. Tout à l’heure, même. « Ça va être une année chargée. Je pense qu’il faut qu’on soit les plus compétitifs possible, qu’on se donne des chances de remporter les médailles. » PHM ne s’interdit rien, pas même de discuter avec Adrian Mannarino, qui ne se considère pas assez bon pour occuper une place dans la délégation olympique française sur terre battue. De toute façon, l’objectif médaille du tennis français passera probablement par un autre chemin que le simple (aucun joueur dans le Top 15 mondial).

« On va créer un accompagnement pour les joueurs de double spécifique pour maximiser nos chances, dit PHM. On va approfondir le sujet les prochaines semaines. Aujourd’hui on sait que le double est un point crucial en Coupe Davis et une chance de médaille aux JO. »

Derrière un tandem Nicolas Mahut et Edouard Roger-Vasselin vieillissant et en l’absence de succession immédiate, le nouveau capitaine exhorte les joueurs de simple à s’aligner autant que possible sur double pour créer de nouveaux automatismes et se tenir prêt à remplacer les dinosaures en cas de blessure. Sur le long terme, « il faudra voir s’il y a une école de double à ouvrir » pour sauver l’institution en France.

D’un point de vue global, l’ancien presque fossoyeur de Rafael Nadal à Roland-Garros souhaite poursuivre le travail déjà entamé à la fédé, au haut niveau, sur la data. « On a déjà intégré la data depuis un an et demi depuis que je suis arrivé. On propose des stats à tous les joueurs français qui participent aux qualifs et aux tableaux finaux de Grand Chelem. On va essayer de travailler notre partenariat avec Tennis Stat, avec des statistiques plus poussées. » Pourquoi pas, après tout. Au point où en est le tennis français, on prend tout ce qui serait susceptible de le refaire briller un peu.