PSG - Real Madrid : Pochettino s'est donné de l'air en étouffant les Merengue d'Ancelotti

FOOTBALL Le Paris Saint-Germain a nettement dominé la partie en 8es de finale aller de Ligue des champions contre le Real Madrid. Une victoire stratégique dont avait besoin Mauricio Pochettino

William Pereira
Pochettino a mangé Ancelotti
Pochettino a mangé Ancelotti — SIPA

Au Parc des princes,

On critique bien assez souvent comme ça, alors disons-le quand les choses sont réussies. En troquant la doudoune bibendum pour le manteau cintré et le costume, Mauricio Pochettino a prouvé à ses détracteurs qu’il était toujours capable de bien s’habiller pour les grands événements. Et ça s’applique  à son PSG. Habitué à gagner en  Ligue 1 sans jamais se soucier de la forme et même parfois miraculeusement (n’ayons pas peur des mots), Paris a su se mettre à la hauteur de l’événement pour gratifier le Parc d’une prestation aboutie. Mieux, l’entraîneur argentin a fait passer Carlo Ancelotti pour un chauffeur de bus tout content d’avoir réussi son créneau devant la cage de Thibaut Courtois. Petites stats, juste comme ça :

Possession : Paris 58 %-42 % Real (c’était plus du 65-35 % en première mi-temps)

Tirs : 21 pour Paris (dont 8 cadres) contre 3 pour le Real (aucun cadré)

D’après le gardien belge, c’était tout sauf le projet de jeu du soir. « On voulait jouer haut, mais le PSG avait le ballon, ils ont bien joué. Ils nous ont pressés très haut dès le début et on ne trouvait pas des espaces, ils ont coupé les passes. On a tenté de jouer la contre-attaque, mais le ballon n’arrivait pas. » Benzema a ainsi dû attendre plus ou moins une demi-heure avant de toucher un ballon potable. Quand on connaît son importance au sein de l’attaque madrilène, forcément ça pose problème. « Karim n’avait pas de problème physique, le problème c’est qu’il n’avait pas de ballon », résumera Ancelotti en conférence de presse.

Pressing haut et passes coupées

Revenons au PSG. Un 4-3-3 des familles sans surprise et tout à fait cohérent avec :

  • Verratti et Messi en meneurs de jeu
  • Danilo et Paredes en videurs de boîte à 4h36 du mat (mention spéciale pour la titularisation de l’Argentin, qui aura fait dégoupiller Casemiro comme prévu)
  • Nuno Mendes et Hakimi très haut sur le terrain pour apporter le surnombre en position offensive et à la récupération du ballon

Globalement, tout le monde – sauf Messi, qui marche quoi qu’il arrive – s’est prêté au jeu du pressing haut. Et forcément, ça change tout. Pochettino : « Avec un bon pressing, nous avons coupé les circuits de jeu du Real Madrid​, nous avons empêché le Real de construire. Ça nous est arrivé contre City qui nous a forcés à jouer derrière. »

C’est peut-être moins vrai sur la dernière demi-heure, où les changements avaient tendance à déséquilibrer pour faire basculer le match dans le n’importe quoi. Mais pendant une heure, le PSG a effectivement occupé tout l’espace avec une précision et une intelligence redoutables, avec pour principal effet de pousser Courtois ou un défenseur central à relancer soit dans l’urgence, soit par dépit. Ancelotti regrette que ses joueurs n’aient pas été capables de résoudre l’équation posée par son ancienne équipe.

 « Nous n’avons pas été agressifs pour faire monter le bloc, nous avons raté beaucoup de passes, ça nous a empêché de sortir de la pression du PSG. »
 

Des joueurs plus volontaires

Pochettino vainqueur de son duel à distance avec son homologue italien, voilà qui n’était pas couru d’avance. Mais est-il pertinent d’attribuer tous les mérites à l’adorateur de citrons ? Car si la mise en place est primordiale dans un pressing aussi coordonné que celui entrevu mardi au Parc, il n’a été rendu possible que par la volonté des joueurs parisiens de courir un peu plus que d’habitude. On pense aux précieux pressings exagérés de Di Maria que l’on ne voit bizarrement jamais en Ligue 1. Pochettino ne s’y trompe pas en applaudissant ses gars : « les joueurs travaillent beaucoup et méritent qu’on leur attribue cette performance. » Et Mauricio mérite, pour une fois, qu’on lui foute un peu la paix. Même si on sait au fond que ça ne durera pas très longtemps.