footballRandal Kolo Muani, le complément parfait de sa majesté Mbappé ?

Equipe de France : Randal Kolo Muani, le complément parfait de sa majesté Mbappé ?

footballS’il ne sera pas forcément titulaire ce vendredi soir contre Gibraltar, l’attaquant de Francfort s’impose depuis la Coupe du monde comme le choix numéro 1 dans l’esprit de Didier Deschamps pour occuper la pointe de l’attaque des Bleus
Marcus Thuram, Kylian Mbappé and Randal Kolo Muani lors de la finale de la Coupe du monde contre l'Argentine, le 18 décembre 2022 au Qatar.
Marcus Thuram, Kylian Mbappé and Randal Kolo Muani lors de la finale de la Coupe du monde contre l'Argentine, le 18 décembre 2022 au Qatar.  - Sergei Bobylev/TASS/Sipa USA/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • L’équipe de France affronte Gibraltar ce vendredi soir en éliminatoires à l’Euro 2024.
  • Si Didier Deschamps devrait aligner une équipe mixte pour ce rendez-vous avec probablement Olivier Giroud en pointe, Randal Kolo Muani s’est imposé depuis la Coupe du monde comme un recours plus que prometteur au poste d’avant-centre.
  • Attaquant mobile et très complet, le joueur qui a explosé à Francfort cette saison offre un profil très complémentaire à celui du boss, Kylian Mbappé.

Il y a quelque chose de paradoxal à avoir gagné sa place – ou tout du moins un statut – en équipe de France le jour où l’on a raté l’occasion la plus importante de sa carrière. Il en est pourtant ainsi de l’histoire en Bleu de Randal Kolo Muani, dont l’entrée en jeu dès la 41e minute lors de la finale de la Coupe du monde face à l’Argentine avait secoué une équipe totalement amorphe, avant le cruel dénouement que l’on connaît face à Emiliano Martinez.

Appelé de dernière minute au Qatar pour pallier le forfait de Christopher Nkunku, l’attaquant de Francfort a fait exactement ce qu’il faut pour gagner l’estime de Didier Deschamps. La preuve, lors des deux premiers matchs post-Mondial, en mars, le sélectionneur en a fait son avant-centre titulaire. Et il ne l’a pas regretté. « Il donne des solutions avec beaucoup de déplacements et de dribbles, avait-il observé. Il prend de la place en équipe de France avec ce qu’il vient de réaliser. » Difficile de faire mieux dans le langage DD.

« Un attaquant complet, qui offre d’autres perspectives de jeu à l’équipe »

Voilà donc Kolo Muani installé dans le paysage, avec ce profil d’attaquant axial mobile, dans un autre style qu’Olivier Giroud, qui se fond parfaitement dans le 4-3-3 en vigueur depuis le Mondial. En ce qui nous concerne (et sans oublier le troisième larron à droite, qu’il se nomme Kingsley Coman ou Ousmane Dembélé), on verrait bien le duo qu’il forme avec Kylian Mbappé porter les Bleus pour les dix prochaines années. On n’est apparemment pas les seuls, à écouter Vincent Santos, l’un des formateurs de RKM à Torcy :

« Ils ont tout pour être complémentaires. A 15 ans, Randal avait un petit retard morphologique, on ne pouvait pas le mettre dans l’axe. Mais il a réussi à développer ses capacités athlétiques tout en gardant ses qualités de vitesse et de dribble. Il a toujours eu ce plaisir de se déplacer, de proposer des courses. C’est quelqu’un de généreux, et pour Mbappé c’est génial parce qu’il peut s’en servir pour combiner ou utiliser les espaces qu’il a libérés. » »

Pour la mise en application, n’hésitez pas à vous remater les highlights du récital face aux Pays-Bas il y a un peu plus de deux mois (4-0). Du tableau noir, notamment sur le premier but de Kyk’s, qui profite de l’embouteillage créé par Kolo Muani sur une passe dans l’axe pour débouler par la voie de secours, récupérer le ballon et finir le travail. A la sortie de ce match, le nouveau capitaine avait d’ailleurs dit tout le bien qu’il pensait de l’ancien Nantais, « un attaquant complet, qui offre d’autres perspectives de jeu à l’équipe, capable à la fois de jouer sur des attaques placées ou rapides et qui apporte beaucoup d’énergie avec un volume de course impressionnant ». Bref, « une nouvelle flèche à notre arc ». N’en jetez plus ça va déborder.

Pour ne rien gâcher, à les voir souvent fourrés ensemble en ce mois de juin à Clairefontaine, les deux hommes ont l’air de bien s’entendre. Nés le même mois de la même année (décembre 1998), dans la même ville – même si, pour la petite histoire, les parents de Kolo Muani n’habitaient pas Bondy mais Villepinte, juste à côté –, ils possèdent cette différence de caractère qui crée parfois les fortes amitiés. Et qui, transposée sur le terrain, semble essentielle pour durer aux côtés du nouveau boss du foot français, pas très partageur quand il s’agit de capter la lumière.


« Randal n’est pas dans cette optique, assure son ancien entraîneur. A l’époque déjà, il vivait pour le collectif et je pense qu’il n’a pas changé car c’est ce que disent ses partenaires en Allemagne aujourd’hui. Sur le terrain il donne, il ne triche jamais. Il a toujours aimé dribbler, marquer, mais aussi bosser pour les autres. » Le seul écueil à éviter dans ce tableau idyllique serait de ne pas trop s’oublier non plus. Car l’avant-centre titulaire de l’équipe de France se doit d’afficher des stats dignes de ce nom.

Pour l’instant, le compteur est bloqué à un but en sept sélections. Pas de quoi faire gamberger l’impassible Kolo Muani, qui sort d’une étourdissante saison à 23 buts et 17 passes décisives. « Je dois être plus efficace, mais je reste confiant, je sais que mon moment va venir, disait-il tranquillement mercredi à Clairefontaine. Ça trotte un peu dans la tête mais je n’ai pas envie de me précipiter. Je me sens bien, on verra. » La faible opposition représentée par Gibraltar, vendredi, pourrait lui permettre d’améliorer un peu le ratio – si DD ne le préserve pas pour la Grèce.


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Au Château, tout le monde semble assez confiant sur le devenir du bonhomme, révélé sur le tard mais qui ne semble plus devoir s’arrêter maintenant qu’il est lancé. « Il est super dur à défendre, salue Ibrahima Konaté, qui doit se le coltiner chaque jour à l’entraînement. Il est grand, technique, il va super vite et surtout il ne lâche jamais, avec un volume de course et d’endurance très élevé. Il est toujours dans nos pattes, c’est insupportable quand on est défenseur. » C’est dit en se marrant, mais on imagine en effet assez bien la cafetière qui doit siffler de partout, surtout quand l’action d’après, c’est Mbappé qui décide de venir vous chatouiller.

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