Mario Ledesma: «Entraîneur, un lot de consolation»

RUGBY Le nouvel entraîneur des avants du Stade Français se confie sur son nouveau job, trois semaines seulement après avoir pris sa retraite de joueur...

Propos recueillis par B.V.
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Mario Ledesma, le nouvel entraîneur des avants du Stade Français, le 1 novembre 2011
Mario Ledesma, le nouvel entraîneur des avants du Stade Français, le 1 novembre 2011 — A.GELEBART/20minutes

Le 9 octobre dernier, sur la pelouse de l’Eden Park, Mario Ledesma dansait à 38 ans son dernier tango avec l’Argentine face aux Blacks. La fin d’une immense carrière? Non, le début d’une nouvelle. Désormais entraîneur des avants du Stade Français, «Super Mario» va affronter samedi au Stade de France le leader du Top 14, Clermont, avec qui il a tout connu en sept saisons. L’occasion d’évoquer avec 20minutes sa nouvelle vie.

La transition joueur-entraîneur

«Cette fin de carrière face aux All-Blacks, j’en rêvais. Peut-être aurais-je pu continuer un peu, mais je n’aurais jamais eu d’aussi belle sortie. Je me suis préparé au mieux, psychologiquement, à mon nouveau job. Je croyais que j’allais mettre beaucoup plus de temps à m’habituer, à profiter. Mais j’ai eu une première semaine extraordinaire. Ce boulot me plait! Certes, c’est contraignant, tu passes beaucoup d’heures à analyser les matchs et tu ne peux même pas même pas te défouler après, t’es comme un con en tribunes. Mais je suis content de toujours être un bord du terrain, la transition est moins violente que de me retrouver dans une usine par exemple. Etre sur le terrain, c’est le mieux, mais au bord, c’est une sorte de lot de consolation.»

Son job au Stade Français

«D’avoir été sur le terrain il y a si peu de temps, ça me permet encore de réfléchir comme un joueur. C’est important pour ne pas trop casser les pieds à l’entraînement, pour rester exigeant sans trop l’être. Chez les avants, il y a un gros potentiel ici, on a du matos. A moi d’en faire sortir le meilleur. Trop souvent cette saison on a lâché des matchs. Il y a peut-être des idées parasites qui font perdre la concentration aux joueurs, ou notre jeu n’est pas assez huilé… Mais je ne veux pas qu’on ait des portes de sorties ou des excuses. Chacun doit assumer ses responsabilités: en tant qu’entraîneur, si les joueurs ne sont pas bons à l’extérieur (ndlr: 5 défaites en 5 matchs), c’est notre faute.»

Son rapport avec Clermont

«On aurait pu croire que c’était le cours naturel des choses que je devienne entraîneur là-bas. On me l’a fait croire en tout cas, puisqu’on me l’a proposé. Mais ils (ndlr: les dirigeants Clermontois) ont changé d’avis. Je l’ai appris par les journaux. J’ai été très amère, mais je ne le suis plus. Dans un monde amateur, je serai vexé, mais chez les pros, c’est comme ça. Et puis, si ces gens fonctionnent comme ça, alors je n’y ai pas ma place. Mais j’ai vécu des choses extraordinaires à Clermont. Il s’est passé ce qui s’est passé mais je n’en garde que des bons souvenirs. Ca va me faire bizarre d’être en face samedi et de voir les petits jeunes de Clermont qui étaient un peu mes protégés l’an dernier.»