Todt prend la main en douceur à la FIA

AUTO Les grands dossiers de la FIA attendront...

Matthieu Payen
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 Jean Todt peu après son élection à la tête de la FIA, le 23 octobre 2009
 Jean Todt peu après son élection à la tête de la FIA, le 23 octobre 2009 — REUTERS/Charles Platiau

«Jusqu’à maintenant,  j’étais devant la porte de la FIA. Je n’y entrerai que lundi.» Jean Todt,  fraîchement élu, est resté flou sur les dossiers qu’il compte traiter  dans les prochains jours. La révolution de la FIA n'aura probablement pas lieu avec ce nouveau président. Par respect pour son prédécesseur, Max Mosley? Sans doute. «Max reste  membre de la FIA et c’est encore lui qui en détient les clés», insiste-t-il  modestement.

 

Certes, le nouveau  président de la FIA affirme qu’il «souhaite qu’il y ait un Grand Prix de  France». Quand? Où? Pas de réponse. La cinquantaine de journalistes massés dans  un petit salon de l’Hôtel Westin à Paris, tout proche du siège de la FIA, ont dû  se contenter de quelques évidences: «je veux fédérer le monde de l’automobile»,  «je vais bâtir une équipe solide autour de moi», ou encore «j’espère pouvoir  restaurer l’image de la Formule 1». En revanche, il esquive les questions sur  l’affaire Briatore, louvoie quand on évoque les problèmes  environnementaux.

 

«Angoissé par  nature»

 

Seule l’évocation de  son adversaire, Ari Vatanen, trouble un peu le visage de l’ancien patron de  Ferrari une nouvelle fois triomphant. «Je n’ai pas choisi l’autre candidat»,  commente-t-il sèchement au sujet de celui qui fut l’un de ses pilotes quand il  dirigeait l’écurie Peugeot en rallye dans les années 80. Et quand on évoque la  possibilité que cette élection scinde le monde l’automobile, il s’en prend à son  interlocuteur: «Vous connaissez les pourcentages? Vous avez les scores? Bon,  alors soyez précis.» Il est vrai qu’avec 135 voix pour lui et 49 en faveur de  Vatanen, la scission est toute relative.

 

Si Todt ne parvient  pas à feindre le détachement, c’est parce que la pression de la campagne pour la  présidence fut forte. «Je savais que de nombreuses personnes soutenaient ma  candidature, mais je suis un angoissé par nature, explique-t-il. Je connais le  monde de l’automobile et je sais que rien n’est gagné avant d’avoir franchi la  ligne d’arrivée.» Désormais, il va pouvoir s’atteler à ses nouvelles  responsabilités, mais pas avant avoir pris «un bon weekend bien  mérité.»